Et avec la hausse du prix du carburant, les opérateurs du secteur du transport public espèrent qu’une augmentation du ticket d’autobus sera apportée. Au niveau du ministère du Transport, le Fare Review Committee compte étudier la question.
Depuis 2013, le prix du ticket d’autobus n’a pas connu de hausse, malgré les discours de circonstance de l’ancien ministre du Transport, Nando Bodha. Ce dernier avait, lors d’une cérémonie organisée par le Bus Industry Employees Welfare Fund en 2019, avancé qu’en 2021, le prix du ticket d’autobus devrait être revu. Mais force est de constater que rien n’a été fait. Le ministre Alan Ganoo a déclaré sur une radio privée que le gouvernement a mis sur pied un fonds qui est utilisé pour amortir «l’incidence de l’augmentation du diesel pour que les opérateurs n’aient pas à passer cette augmentation sur les passagers». Toutefois, il a ajouté que le Fare Review Committee va dans un premier temps étudier la durabilité de ce fonds et, par la suite, voir s’il faut augmenter les prix du ticket de bus. «Ce n’est qu’une question de jours.»
Requête annuelle
Les compagnies d’autobus ont, durant plusieurs années, fait cette requête. Comme le soutient le secrétaire de la Flacq Bus Owners Corperative Society Limited, Anil Seeburrun. «Tous les ans, nous demandons à revoir le tarif du ticket, mais le gouvernement a toujours fait la sourde oreille», déplore-t-il.
Il indique qu’une nouvelle demande sera faite. «Le coût de la main-d’oeuvre et des pièces de rechange a augmenté. Nous n’avons pas d’autres choix que d’accuser une augmentation au niveau du tarif du ticket.» Il pense qu’une estimation dans la fourchette de 15 à 18 % sera peut-être proposée aux autorités. «Nous ne pouvons demander une hausse considérable car nous savons que le coût de la vie a augmenté. Déjà que les passagers ne circulent plus comme avant…»
C’est également le ressenti d’Alain Kistnen, secrétaire général de l’Union of Bus Industry Workers (UBIW). «Le prix du carburant a un impact financier sur toutes les compagnies d’autobus. Nous savons qu’il faudra accorder une hausse au prix du ticket mais nous ne pouvons passer à côté de la réalité. Nous ne pouvons ajouter une pression supplémentaire aux voyageurs», explique notre interlocuteur, qui espère que les autorités vont apporter une aide aux compagnies. «Nous avons à maintes reprises parlé des transports illégaux, et avec l’arrivée du métro, les chiffres parlent d’eux-mêmes.»
Il ajoute que certaines compagnies ont même envisagé de dégraisser afin de trouver une juste balance entre l’augmentation du carburant et celle des dépenses courantes. «Mais nous ne voulons pas que cela se produise. Il doit y avoir une autre solution. Que le ministère accepte de recevoir les syndicats et les employeurs, autour d’une table pour trouver une issue. Je pense même que c’est une priorité…»