Malgré plusieurs affaires devant la justice américaine, Donald Trump a finalement réussi à redevenir président des Etats-Unis en battant Kamala Harris, son adversaire du pari démocrate. Une victoire qui va évidemment influencer l’industrie automobile mondiale, comme l’avait pressenti le directeur général de Stellantis Carlos Tavares conscient que l’issue de cette élection aurait de grosses conséquences sur les politiques futures en matière d’électrification.
Considéré comme un opposant aux voitures électriques, Donald Trump a pourtant fait volte-face ces derniers mois sur le sujet : entre-temps, le patron de Tesla Elon Musk est devenu l’un de ses soutiens financiers en lui versant 45 millions de dollars chaque mois pour l'aider à sa campagne électorale. Trump avait lui-même déclaré : « je n’ai pas le choix car Elon Musk m’a apporté son soutien », expliquant qu’il n’était plus opposé à ce genre de technologie.
Comme nous en parlions il y a quelques jours, Donald Trump n’a d’ailleurs sans doute pas intérêt à revenir totalement sur le fameux « Inflation Reduction Act » mis en place par le président actuel Joe Biden pour favoriser le développement de la voiture électrique aux Etats-Unis. Il se trouve que les constructeurs automobiles américains bénéficient eux aussi de ces mesure et qu’elles incitent les marques à bâtir de nouvelles usines dans le pays. Et ce même si les ventes de voitures électriques restent à des niveaux assez bas pour l’instant.
Une chasse aux constructeurs automobiles étrangers ?
En revanche, Donald Trump a déjà menacé les constructeurs automobiles de sanctions fiscales en cas de délocalisations de leurs usines au Mexique. Du côté de la General Motors, de chez Ford ou de chez Stellantis, les projets de constructions d’usine et d’augmentation de la production au Mexique pourraient devenir impossibles à tenir. Plus généralement, le futur nouveau président des Etats-Unis pourrait augmenter les taxes à l’importation des voitures fabriquées à l’étranger y compris celles des marques premium allemandes. Ce matin, d’ailleurs, elles reculaient à la bourse européenne (indice du Stoxx 600) : Porsche baisse de 5,30%, Volkswagen de 2,91%, Mercedes de 2,54% et BMW de 4,16%.
Elon Musk va-t-il influer sur sa politique étrangère pour protéger Tesla ?
Le retour de Donald Trump à la tête des Etats-Unis ressemble aussi à une excellente nouvelle pour Elon Musk, dont la société Tesla était montée de 13,3% ce matin en bourse dans les échanges d’avant-séance à l’indice du Nasdaq. Non seulement il se retrouve en position de pouvoir influer sur la politique nationale du nouveau président en matière d’électrification, mais il pourrait aussi l’inciter à ne pas batailler avec la Chine alors que le gouvernement sortant venait d’augmenter significativement les taxes à l’importations des autos chinoises. Donald Trump lui-même faisait la guerre économique à la Chine lorsqu’il était président des Etats-Unis entre 2016 et 2020. Mais Tesla, qui vend beaucoup de voitures en Chine et en fabrique encore plus, n’a aucun intérêt à ce que les Etats-Unis nuisent de trop près à la compétitivité de l’Empire du Milieu. Il reste encore à connaître les fonctions ou les niveaux d’influence auxquels aura accès le milliardaire américain dans le nouveau gouvernement de Donald Trump, mais Elon Musk se retrouve plus que jamais en position de force.
Related News