Un Trafic De Certificats De Fitness Démantelé – 40 Arrestations, Parmi Un Employé De La NTA

12 years, 5 months ago - 13 November 2011, The Défi Media Group
Un Trafic De Certificats De Fitness Démantelé – 40 Arrestations, Parmi Un Employé De La NTA
Des propriétaires de «Goods Vehicles» et de voitures privées ont obtenu le certificat de «Fitness» pour leur voiture sans les vérifications d’usage au centre de contrôle technique.

C’est suite à la découverte d’un certificat provenant d’un talon volé que le réseau a pu être mis hors circuit.

Le démantèlement de ce réseau remonte à deux semaines. L’affaire éclate au grand jour après qu’un habitant de Piton, répondant au prénom d’Abedeen, s’est rendu au bureau de la National Transport Authority (NTA) de Cassis pour renouveler la «déclaration» de son «Goods Vehicle».

Selon les règlements, l’officier lui demande de présenter le certificat de «Fitness» du véhicule ainsi que la police d’assurance. Abedeen lui soumet les documents requis. En vérifant le document, l’officier se rend compte qu’il provient d’un talon qui a été volé.

Sur-le-champ, l’officier en informe ses supérieurs et la police est aussitôt alertée. Entre-temps, le client réalise qu’il a été trahi. L’habitant du Nord prend la poudre d’escampette, abandonnant ses documents sur place.

La CID de Port-Louis Sud se charge du dossier. Sachant qu’il est activement recherché, le suspect se présente à la police, le lendemain, en présence de son homme de loi. Lors d’un interrogatoire serré, il incrimine une habitante de Triolet. C’est auprès de cette dernière qu’il dit avoir obtenu le certificat de «Fitness» contre paiement d’une somme d’argent.

La complice est arrêtée à son tour. Elle passe aux aveux et implique un habitant de Terre-Rouge, Dhaneswar Bissonauth, alias Ajay. Exerçant dans les assurances, il est soupçonné d’être un maillon important de la bande.

Lors d’une fouille à son domicile, les enquêteurs retrouvent des documents compromettants, à l’instar d’une liste de véhicules qui ont obtenu le certificat de « Fitness » sans que leurs  propriétaires n’aient eu à se présenter au centre de vérification technique.

Les enquêteurs ont convoqué les personnes dont les noms figurent sur la liste retrouvée chez Dhaneswar Bissonauth. Ces dernières ont raconté à la police comment elles ont obtenu le certificat de «Fitness» pour leur véhicule sans toutefois s’être rendus à la NTA. À ce jour, la police a procédé à l’arrestation d’une quarantaine de ces «clients». Eux aussi ont expliqué avoir pris contact avec Dhaneswar Bissonauth.

Face à ces allégations, le suspect a fini par tout avouer. Tout en donnant des détails sur sa participation dans ce réseau, il a, à son tour, dénoncé un certain Kris Ramphul, Insurance Broker de son état, résidant à Rose-Belle.

Dhaneswar Bissonauth lève le voile sur le modus operandi de la bande. Il explique qu’après avoir collecté les documents nécessaires auprès des clients, il les remet à Kris Ramphul. Plus tard, dit-il ce dernier lui remet le certificat de «Fitness».

Après ces dénonciations, la police a procédé à l’arrestation du dénommé Kris Ramphul qui a retenu les services de Me Samad Goolamaully. Il avoue lui aussi sa participation dans cette affaire. Il indique aux enquêteurs qu’un planton de la NTA de Curepipe, répondant au nom de Santeedeo Khoody, âgé de 57 ans et habitant Lallmatie, lui aurait affirmé être en mesure de délivrer des certificats de « Fitness » aux propriétaires de «Goods Vehicles» et de voitures de maître sans passer le contrôle. De plus, selon les aveux de Kris Ramphul, Santeedeo Khoody lui aurait même dit pouvoir intervenir dans certains cas où les véhicules ne sont pas en mesure d’obtenir le précieux certificat.

Les tarifs exercés étaient comme suit : Rs 1 400 par voiture de maître et Rs 2 500 pour chaque «Goods Vehicle».

Mercredi, c’est au tour de Santeedeo Khoody d’être arrêté. Il a retenu les services de Me Rajendra Baboolall.  Selon celui-ci, son client n’aurait rien à voir avec cette affaire. Les suspects ont été maintenus en garde à vue. Ils répondent chacun d’une charge provisoire de «Forgery».

Cette affaire est en passe de prendre une autre tournure. La police est en présence d’informations selon lesquelles deux de ces véhicules ont été impliqués dans de sérieux d’accidents. Ces véhicules n’auraient pas été aptes à prendre la route.