Les collectionnables, c’est quoi ?
Ce sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !
Pourquoi la VW Touareg W12 est-elle collectionnable ?
Incarnant les dernières heures d’une époque où le CO2 n’était pas taxé, le VW Touareg W12 profite d’un énorme moteur atmosphérique de 6,0 l, ce qui n’existe plus guère que chez les fabricants de supercars. De surcroît, ce bloc arbore une architecture en W, spécifique au Groupe VW : une rareté donc ! Par ailleurs, le constructeur de Wolfsburg ne produit plus de SUV aussi imposant et luxueux que le Touareg. Aussi, en W12, celui-ci est-il doublement une espèce en voie de disparition. Enfin, quitte à rouler dans un engin aussi politiquement incorrect de par ses émissions (ce qui peut être une motivation d’achat), autant jouer le jeu à fond.
On a parfois l’impression que la mégalomanie de Ferdinand Piëch, ancien patron du Groupe VW, a rejailli sur les productions de ce dernier. Surtout celles badgées VW, qui a vu sa gamme se développer comme rarement chez un constructeur généraliste vers le grand luxe. Pour ce faire, le groupe allemand s’est associé, une fois de plus, à un partenaire de longue date : Porsche. Celui-ci après avoir identifié une grosse demande pour des SUV top niveau aux USA, notamment, avait besoin d’un partenaire pour financer et fabriquer le sien. Ce serait VW.
Le premier aura le Cayenne, le second le Touareg. Oui, VW, marque populaire par excellence, se dotera un SUV de top niveau. Celui-ci partage sa plateforme PL71 avec le Porsche, mais pas ses moteurs, du moins pas dans l’immédiat. Quand il sort en 2002, le Touareg étonne : sa plastique, fort réussie, séduit davantage que celle de son cousin de Zuffenhausen. Tant mieux car ses prix sont du même niveau !
L’énorme SUV VW rejoint au sommet de la gamme l’immense limousine Phaeton, dont il emprunte les moteurs, jusqu’au délirant V10 TDI de 313 ch qui animera le plus puissant des Touareg. Mais la Phaeton jouit aussi d’un très étonnant moteur W12 de 6,0 l de 420 ch, résultant de l’assemblage de deux VR6. Ce bloc se retrouve dans la prestigieuse Bentley Continental GT fin 2002, en variante suralimentée, puis, fin 2004… dans le Touareg. Et là, il grimpe à 450 ch faisant du grand SUV la VW la plus puissante de l’Histoire. Et accessoirement, celle au pedigree le plus noble.
Initialement, le Touareg W12 devait être une série limitée Sport à 350 unités et facturée 99 900 € (121 000 € actuels selon l’Insee). Tout comme ses frères moins bien motorisés, le W12 est un vrai 4x4 : blocage de différentiel central, gamme de vitesses courtes… Il dispose donc de vraies qualités en tout-terrain, surtout que sa suspension pneumatique est réglable en dureté.
De plus, malgré ses 2 480 kg, le Touareg W12 se révèle extrêmement véloce : 250 km/h au maxi, 5,9 s pour effectuer le 0 à 100 km/h… Superlatif ! Dans l’habitacle, le W12 arbore une présentation spéciale (parement en aluminium, sellerie cuir-Alcantara) et surtout un équipement somptueux. Clim quadrizone, GPS, sièges électriques et chauffants, hi-fi à 11 haut-parleurs, radars de stationnement avant et arrière. En somme, il s’agit presque d’une limousine de sport qui peut se muer en vrai franchisseur !
La version extrême du Touareg connaissant son petit succès, elle pérennisée, puis se décline en Edition, un peu moins chère et typée chic plus que sport. Fin 2007, le Touareg est restylé, puis remplacé en 2010. Près de 500 000 unités ont été vendues, mais très peu en W12.
Combien ça coûte ?
Le Touareg W12 se déniche dès 15 000 € en bon état, avec un kilométrage d’environ 200 000 km. À 20 000 €, les exemplaires ont parcouru moins de 150 000 km, et à 25 000 € on peut même en dégotter qui se contentent de 100 000 km.
Quelle version choisir ?
Celle dans le meilleur état possible, ce qui est crucial vu la complexité technique du Touareg. Sport ou Edition, c’est une question de goût.
Les versions collector
Celles en parfaite condition, affichant un faible kilométrage et dotées d’options enviables. Comme le toit ouvrant.
Que surveiller ?
Certains Touareg sont des bêtes à chagrin, comme les R5 et V10 TDI, mais pas le W12. Son moteur se révèle en effet robuste. Ses faiblesses ? Les bobines, les guides de chaîne de distribution à fort kilométrage, quelques menues fuites d’huile. Rien de bien grave, mais tout ceci est très cher à résoudre, en raison du nombre d’heures de travail exigées.
Une bonne fiabilité passe, bien évidemment, par un entretien bien réalisé, ce qui suppose des vidanges régulières certes du moteur, mais aussi des divers éléments de la transmission. Là encore, cela a un certain coût.
Les trains roulants souffrent du poids, donc inspectez bien les silentblocs de suspension, les freins, les pneus, car là aussi, tout coûte cher, surtout les jambes de force pneumatiques.
Dans l’habitacle, assurez-vous que toutes les fonctions électriques soient opérationnelles, car, vous l’aurez deviné, leur remise en état suppose un portefeuille bien garni.
Plus qu’avec bien des autos, l’achat d’un Touareg W12 suppose un examen rigoureux des factures et de l’historique.
Au volant
La ligne du Touareg a bien vieilli et son habitacle impressionne toujours autant par sa qualité. Et son luxe ! Des VW finies comme ça, ça n’existe plus. On est parfaitement installé, on a une vue dominante, alors on y va. Le moteur n’a pas une sonorité extraordinaire, assez intéressante certes mais guère mélodieuse. En revanche, il se révèle onctueux à l’usage, tout comme la boîte Tiptronic à 6 rapports. Surtout, malgré le poids conséquent (doux euphémisme), il pousse vraiment fort, sans tellement donner l’impression de forcer. Les performances talonnent celles d’un Cayenne Turbo, c’est dire !
Le châssis est largement à la hauteur : le VW prend peu de roulis, dispose d’un gros grip et d’une motricité totale. La précision se révèle convenable, et le freinage puissant (peu endurant cela dit), mais tout ceci a un revers : la suspension ferme, quel que soit le réglage adopté.
Mais le plus gros défaut de cet engin hors normes reste la consommation. Difficile de tomber sous les 20 l/100 km. Le prix du délire.
L’alternative youngtimer
VW Golf Country (1989 – 1991)
Si on cherche un autre 4x4 délirant dans l’Histoire VW, on doit retenir la Golf Country. Alors, bien sûr, pas question de performances ni de luxe façon Touareg W12. Présentée fin 1989, la Country est une sorte de Syncro (donc 4x4) surélevée et dotée d’un double châssis pour satisfaire à un usage tout-terrain. Développée avec Steyr-Puch, elle jouit d’une garde au sol de 18 cm, suffisante pour passer des obstacles assez conséquents.
Sous le capot, le bloc de la GTI est ramené à 98 ch, et comme le poids grimpe à plus de 1 200 kg, les performances sont modestes, avec un petit 155 km/h au maxi. Elle est chère aussi, donc, malgré son look sympa, se vendra peu : 7 735 exemplaires. À partir de 10 000 €.
VW Touareg W12 (2005), la fiche technique
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