Rien ne va plus pour Carlos Ghosn. Alors que le conseil d'administration de Renault a décidé il y a quelques heures de ne pas lui verser sa retraite chapeau, l'ancien président de l'Alliance Renault-Nissan vient d'être arrêté au Japon. Il a été interpellé ce jeudi 4 avril au matin à son domicile de Tokyo sur de nouveaux soupçons de malversations financières.
Cette fois, le parquet de Tokyo le soupçonne d'avoir transféré des fonds de Nissan, pour un total de 15 millions de dollars entre fin 2015 et mi-2018 (plus de 13 millions d'euros), à une société "de facto contrôlée par lui". Sur cette somme, 5 millions ont été détournés (près de 4,5 millions d'euros), a précisé le bureau des procureurs dans un communiqué.
Plus de 26 millions d'euros détournés ?
Selon une source proche du dossier, ce procédé aurait en fait débuté dès 2012, portant sur une somme totale de plus de 30 millions de dollars (plus de 26 millions d'euros) versée à un partenaire commercial de l'alliance Renault-Nissan à Oman, au Moyen-Orient. Une partie de ce montant serait ensuite revenue indirectement à Carlos Ghosn. Ce dernier en aurait notamment profité pour acheter un yacht et investir dans une société dirigée par son fils aux États-Unis. Des flux financiers similaires ont été signalés la semaine dernière par Renault à la justice française, à l'issue d'une enquête interne du constructeur.
Une arrestation "révoltante et arbitraire"
"Mon arrestation ce matin est révoltante et arbitraire", a contre-attaqué Carlos Ghosn dans un communiqué.
"Elle fait partie d'une nouvelle manoeuvre de certains individus chez Nissan qui vise à m'empêcher de me défendre en manipulant les procureurs", a-t-il poursuivi. Avant d'ajouter : "Pourquoi venir m'arrêter alors que je n'entravais en rien la procédure en cours sinon pour me briser ?".
Dans une interview accordée à LCI peu de temps avant son interpellation, Carlos Ghosn a fait appel "au gouvernement" français. "Pour me défendre, pour préserver mes droits, en tant que citoyen pris dans un engrenage incroyable à l'étranger", a-t-il dit.
Ghosn a prévu de dire toute la vérité le 11 avril
Cette nouvelle arrestation intervient au lendemain d'un message publié par Carlos Ghosn sur Twitter dans lequel le dirigeant annonçait la tenue d'une conférence de presse le jeudi 11 avril pour "dire la vérité" sur les accusations dont il fait l'objet.
En novembre 2018, Carlos Ghosn avait déjà été arrêté au Japon puis inculpé pour abus de confiance et malversations financières avant d'être libéré sous caution au début du mois de mars. Entretemps, il avait été démis de ses fonctions de président de Nissan et Mitsubishi et avait démissionné de son poste à la tête du groupe Renault.
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