Vous songez à acheter un Berlingo ? Attention, si vous allez commander un modèle neuf dans une concession Citroën, le vendeur n'aura que de l'électrique à vous proposer. Depuis début janvier, il ne reste au catalogue que la version branchée du ludospace, nommée ë-Berlingo. Il en est de même pour les cousins Opel Combo Life et Peugeot Rifter. C'est aussi valable pour les minivans, c’est-à-dire le Citroën SpaceTourer, l'Opel Zafira Life et le Peugeot Traveller ! Les utilitaires ne sont en revanche pas concernés.
Dans un communiqué, Citroën parle d'une "décision forte d’accélération de l’électrification au bénéfice des clients et de l’environnement". Ce serait "le fruit d’une démarche responsable de la part d’une marque militante qui se revendique actrice de la transition énergétique et souhaite amener ses clients vers une solution d’avenir". Un beau discours, répété du côté d'Opel et de Peugeot… qui semble un peu exagéré.
Citroën précise que l'offre thermique sera toujours au menu en Suisse, dans les pays Balkaniques et en dehors de l'Europe. Il y aura donc toujours sur les chaînes d’assemblage des moteurs diesel pour les modèles destinés aux particuliers. On devine ainsi entre les lignes qu'il est surtout question des normes européennes en matière de CO2 ! Avec la réglementation CAFE, les groupes doivent respecter des quotas de CO2, les dépassements étant pénalisés par des amendes.
Si Citroën, Opel et Peugeot développent leur offre électrifiée, avec de l'hybride rechargeable et du 100 % électrique, la part de ces modèles branchés dans les ventes n'est pas encore assez élevée pour contrebalancer le thermique. Ils ont donc dû prendre une décision assez radicale en supprimant le thermique sur des véhicules qui n'ont pas de bons bilans CO2 en raison de leur silhouette peu aérodynamiques. Ils plombaient les résultats de Stellantis pour le CAFE ! Aucun Berlingo thermique n'était ainsi sous les 135 g/km de CO2. On peut d'ailleurs y voir là un autre problème : le malus en France, qui s'est renforcé en 2022 en démarrant à 128 g/km.
Un autre élément a aussi pesé dans la balance : la pénurie de semi-conducteurs. Ces véhicules étaient particulièrement impactés, leur marque ne les jugeant pas prioritaires pour recevoir ces éléments électroniques très disputés en ce moment. D'ailleurs, nous avions pu voir récemment que le délai de livraison pour un Rifter thermique avoisinait un an !
Le problème est que ces véhicules électriques n'avancent pas de bonnes autonomies. L'ë-Berlingo annonce ainsi 280 km, ce qui est quand même juste pour un modèle familial taillé pour des escapades. Il existe toutefois une solution : aller chez Toyota ! Le ProAce City, quasi jumeau du Berlingo, continue d'exister en diesel. Preuve d'ailleurs qu'il est surtout question de CO2, le japonais étant peu gêné par la norme CAFE grâce à ses hybrides. La fin des Berlingo et Rifter thermiques peut aussi faire les affaires de Renault, qui vient de lancer son nouveau Kangoo.
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