Comparatif - Honda SH 350, Forza 350 et X-ADV 350 : un pour tous

Entre grêle et chaleur torride, entre Rome et Atessa, retour sur un roulage à l'italienne instructif, mouvementé et riche en sensations.

Aujourd'hui, trois protagonistes s'affrontent : un scooter trail, un scooter urbain et un scooter routier. Leur point commun ? Une architecture semblable, un démarrage sans clef, mais surtout un moteur. Honda décline son monocylindre "350" en trois versions pour le moins différentes. Un objectif : ne rater aucun créneau et constituer une gamme cohérente et originale. Trois façons bien différentes de prendre la route. Pour savoir lequel de ces scooters entièrement A2 compatibles vous conviendrait, nous avons comparé les nouveautés.

HONDA SH 350

• Puissance : 29,36 ch
• Couple : 32 Nm
• Hauteur de selle : 805 mm
• Poids : 174 kg
• Prix : 5 979 €

Honda X-ADV 350

• Puissance : 29 ch
• Couple : 31,5 Nm
• Hauteur de selle : 780 mm
• Poids : 186 kg
• Prix : 6 349 €

HONDA FORZA 350

• Puissance : 29,23 ch
• Couple : 31,5 Nm
• Hauteur de selle : 795 mm
• Poids : 184 kg
• Prix : 6 299 €

Premier point : le moteur. Le bloc est identique sur les trois plateformes. Il s'agit du monocylindre de 330 cm3 à refroidissement liquide de nouvelle génération, sobrement dénommé ESP+. Les carters sont donc identiques, tandis que la taille et la forme des jantes de la roue motrice varie en fonction du scooter : 16 pouces sur le SH et 14 sur les deux autres. Silencieux, exempt de vibrations, avec une transmission très discrète, il utilise ses 4 soupapes pour emmener trois bases différentes, que ce soit au niveau des pneumatiques ou du poids. Une variante importante pour creuser un écart. Nous en reparlons un peu plus bas.

Deuxième point : le tarif. Pour rappel, début 2022, Honda a dû augmenter ses tarifs pour absorber les surcoûts de transport et de production. Conséquence ? Une augmentation de 400 € environ pour chaque modèle… Le plus cher n'est autre que le X-ADV 350. Celui qui essaye de suivre les traces de son grand frère (le 125 n'existant pour l'instant sur le sol Français) en reprend les codes esthétiques et le principe, tout en étant plus simple et plus accessible. Plus scooter aussi, bien entendu. À 6 349 €, il met en avant une finition agréable et une présentation inspirant la robustesse. Sans oublier une fourche inversée exclusive du meilleur effet et un freinage radial mis en valeur. L'échassier de la bande propose des dimensions imposantes, mais pas la plus grande hauteur de selle de ce comparatif : avec 795 mm annoncés, il est 10 mm plus bas que le "petit" SH. Surprenant, non ?

Vient enfin le petit, le fluet, le menu, le simple et l'efficace. Y compris au niveau de son tarif : 5 949 € avec le Smart Box, c’est-à-dire le top case à serrure électrique dont on apprécie immédiatement la facilité d'utilisation, au détriment de la prise au vent ou de la tenue de route à bonne vitesse. Un équipement fourni à l'achat en France, histoire de compenser un coffre sous la selle de plus petit volume. D'origine, l'emplacement sous la selle n'est en mesure d'accueillir qu'un casque de type jet.

Ainsi pourvu du dispositif, amovible, rassurez-vous, le SH peut transporter bien plus que ses concurrents et les casques de type modulable ne lui font pas peur ! La palme du volume de rangement/transport dans le coffre revient cependant au Forza, juste devant le X-ADV : tous deux sont en mesure d'accueillir nativement deux casques de type intégral, mais le GT est un peu plus ample, très accessible et son espace est cloisonnable au moyen d'une séparation amovible.

Sur le SH, la selle porte sa hauteur à 805 mm, grande roue arrière de 16 pouces et la position de conduite typée urbain obligent. Quoi qu'il en soit, le SH 350 constitue lui aussi une bonne montée en gamme pour les amateurs de la version 125. Certes il n'est pas donné et l'on aurait apprécié la disponibilité d'une version "nue" de ce 350, encore plus abordable, mais il fait bonne figure dans ce comparatif. Au vu de son habillage moins conséquent et de son utilisation en apparence plus restrictive par rapport à celle des gros rouleurs en présence, on se dit que même s'il est bien équipé de base, il ferme la marche niveau esbroufe, mais se rattrape par ailleurs.

Le même moteur sur les trois
Avec son monocylindre ESP+ de 330 cm3 affichant 29,2 ch, Honda a trouvé un bon équilibre entre sobriété et performance. Surtout une fois ce bloc greffé dans une partie cycle plus ou moins légère. Comptez 184 kg pour la Forza, 186 kg pour le ADV et seulement 174 kg tous pleins faits pour le SH. Le rapport poids puissance est donc à l'avantage de celui-ci et cela se ressent immédiatement. Relativement économe, le bloc Honda ESP+ est silencieux de fonctionnement, très feutré et sa transmission réellement agréable, silencieuse et transparente : le constructeur japonais soigne les vibrations autant que le confort d'utilisation et chacun des trois protagonistes en profite. Euro5, le bloc moteur embraye rapidement, offrant de très bonne accélération et une reprise immédiate. Il marque à peine une pause dans ses montées en régime tout en offrant des performances de premier ordre, comme nous allons le vérifier.

À noter un contrôle de traction désactivable depuis le guidon. Ça n'a l'air de rien, mais le moteur se montre coupleux et prévenant. Préférant jouer la sécurité, il coupe les accélérations trop vives sur les revêtements trop glissants, ce qui est une bonne chose, mais prive aussi parfois du plein potentiel de l'accélération. Au moins le choix est offert entre une sérénité plus importante ou des sensations plus prononcées. Quoi qu'il en soit, le X-ADV ayant des prétentions "off road", on apprécie de pouvoir simplement suspendre l'anti patinage. Suspendre ? Oui : lorsque l'on coupe le contact, l'assistance se remet en route.

Niveau cadre, bien des différences également, chacun étant adapté à la monture et à sa vocation. C'est aussi le cas pour l'habillage, et donc la protection. Les capacités d'emport sont également impactées par la taille des roues ou par le style retenu, qui joue bien évidemment le plus sur l'identité du scooter. Mention spéciale niveau style pour le X-ADV 350. Il se démarque tant par son look que par son choix délibéré d'en montrer plus, de faire plus imposant et d'adopter des éléments originaux, tant en matière de fourche inversée que de guidon aux pontets apparents.

Un SH à part
Si l'on ne présente plus le SH, scooter urbain par excellence et excellent scooter urbain, le "doyen" de ce comparatif n'en est pas moins l'un des rares gros cubes à proposer un plancher plat et des performances de haut vol. On connaît de longue date la prestation dynamique impressionnante de ce scooter à roues de 16 pouces, mais il a subi au fil des millésimes de nombreuses évolutions dont la dernière ne date : un restyling complet accompagné d'une redéfinition de ses réglages. En son temps, la version 300 avait littéralement révolutionné le genre en apportant aisance, légèreté et rigueur à une catégorie jusque-là cantonnée aux villes.

Comme à l'accoutumée, la France s'est montrée peu réceptive à l'argument des grandes roues, contrairement aux marchés italien et espagnol. La faute à une certaine sobriété, au manque d'aspects pratiques, au petit coffre et à une ergonomie spéciale : le français aime le GT, la position de conduite relax et la possibilité d'allonger les jambes. L'antithèse du SH. Forcément. Qui dit plancher plat dit jambes pliées à l'équerre, place limitée sur la selle, position en avant et guidon étroit.

Le Forza, pour sa part, offre, un placement idéal permettant une grande latitude d'attitudes et de placement de pieds et de jambes. Entre les deux, le X-ADV propose un plancher haut et limite les déplacements des jambes tout en les protégeant bien moins. Pour ce qui est du confort, le Forza l'emporte, devant le X-ADV et le SH. La forme de la selle du "SUV" est la moins plate de tous, la rendant un peu plus sélective niveau fessier et limitant les déplacements.

La version du SH essayée profitait même d’un fort "gracieux" pare-brise, aussi imposant que destiné à élargir le champ d'action, du moins la protection du haut du corps. Une bulle prompte à jouer les voiles autant qu'à permettre de les mettre. Les imposants Forza et X-ADV bénéficient pour leur part d'une bulle relevable électriquement et très rapidement pour le premier, manuellement et à l'arrêt pour le second. Dommage qu'il soit nécessaire de recourir aux deux mains pour manipuler la bulle, rendant l'action -déjà fastidieuse franchement impossible voire dangereuse en roulant.

Instrumentation : 3 cas de figure
Autre point radicalement différent : l'instrumentation. Chacune représente le meilleur de ce que l'on peut attendre de chaque catégorie scooter. Classieuse, classique, légèrement datée à notre sens tout en mixant analogique et digital, elle est très complète pour le Forza. Sur l'ADV, elle est toute aussi efficace, mais nettement plus sympathique à regarder, notamment grâce à un écran TFT mat sobre et du meilleur effet.

Un élément très trail dans l'esprit, à la fois lisible, efficace, exhaustif et plutôt bien incliné, paré d'une casquette anti-reflets. Enfin, le SH mise sur une sobriété apparente, un affichage digital scindé en deux, avec une partie basse peu lisible mais utile, contenant les informations de voyage, le tout sans rien oublier des fonctions principales que l'on retrouve sur ses frères de rang. Une préférence majeure pour le bloc du X-ADV. Résolument claire, moderne et très agréable, l'instrumentation est également aisée à manipuler depuis le guidon. Un sans faute.

La présentation, l'équipement et l'ergonomie sont une chose, les qualités dynamiques en sont une autre. Là encore, de très grandes différences, on s'en doute. Du fait de l'empattement, de la taille des roues, mais aussi et surtout des suspensions.