Cour: en Larmes, le Receveur Raconte l’Accident de Sorèze

il y a 10 années, 5 mois - 14 Juillet 2014, lexpress.mu
Cour: en Larmes, le Receveur Raconte l’Accident de Sorèze
«Se enn miracle si mo la zordi, Gunesh inn sey sap nou tou me li mem linn perdi so lavi.» C’est d’une voix sanglotante, à peine audible, que Vishwamitr Bhundoo, le receveur de l’autobus impliqué dans l’accident de Sorèze, est revenu sur le jour du drame en cour ce jeudi 10 juillet.

Cela, dans le cadre de l’enquête judiciaire qui a été instaurée pour faire la lumière sur l’accident qui a coûté la vie à dix personnes et fait une cinquantaine de blessés.  

Vishwamitr Bhundoo se souvient que tout était parfaitement «normal lorsque nous avons pris notre service le 3 mai 2013 aux alentours de 5 h 30 du matin.» Il a ajouté que comme à l’accoutumée, «nou inn chek delo radiater, delwil, air-con ek presyon larou», qui selon le receveur sont des vérifications qu’ils effectuent quotidiennement. Et, ne pouvant retenir ses larmes, il poursuit son récit en disant que «nou inn alim nou sandal ek fer nou lapryer tou, zame ti pu kone ki ti pu ariv enn zafer koumsa.»

Selon lui, le jour du drame, ni lui ni Gunesh Deepchand, avec qui il travaillait depuis plus de deux ans, n’ont remarqué quelque chose d’anormal avec le véhicule qui effectuait le trajet de Vacoas à Port-Louis. Mais, «une fois arrivé à hauteur de Montagne-Ory, j’ai constaté que Gunesh s’acharnait sur les freins et que ces derniers ne répondaient plus. Il évitait les autres véhicules devant lui. Et, alors que j’étais juste à côté de lui, il m’a dit ‘Bundhoo pas ress devan, masinn pa pe gagn fren ! Ale deryer’», raconte Vishwamitr Bhundoo. Et, immédiatement, poursuit le recevoir «j’ai demandé aux personnes qui s’asseyaient devant de se mettre à l’arrière

Le receveur, impuissant face à la scène qui se déroulait devant ses yeux, dit avoir vu son ami tenter le tout pour le tout pour essayer d’arrêter le véhicule hors de contrôle. D’où la raison pour laquelle selon lui, «linn tourn à gauche au lieu li kontign ale en direksyon Pailles. So lide se separ lezot transpor. E kan ine esay fer diversyon larou bis ine rentr dan enn kanal ase profon, ine devire e inn fer plisir tono.» La scène la plus dure dont il se souvient encore, dit Vishwamitr Bhundoo c’est le visage ensanglanté de son ami.

Patrice Migale, l’un des passagers qui était présent dans l’autobus impliqué dans l’accident de Sorèze, a soutenu lors de son témoignage que la scène qui s’est produite devant ces yeux ce jour-là était digne d’un film d’horreur. «Tou dimounn ti pe krie. Sofer de so kote ti pe evit bann lezot loto. Letan bus devirer monn trouv zis enn lafime later.» Mais, une chose est sûre avance le rescapé qui s’en est, lui, sorti qu’avec quelques légères blessures et des coups, «le chauffeur est un héros. Linn try the best of the best pu sov nou