Il n’en démord pas : « nous ne sommes pas hors de danger : le virus est toujours en circulation ! Nous n’avons, à ce stade, aucune garantie que la Covid-19 n’est plus dans le pays.»
Et pour étayer ses dires, l’ex-patron de la Santé, le Dr Vasantrao Gujadhur évoque « plusieurs cas récents de patients testés positifs, une première fois; que les autorités ont laissé rentrer chez eux, et puis qui ont été testés, une deuxième fois, positifs !» Il mentionne, sur ce point, « le cas de cet habitant de Canot, trouvé positif, et qui avait été admis à l’hôpital ENT.
Puis il a eu la permission de rentrer chez lui… avant qu’il ne soit testé, une nouvelle fois positif, quand il s’était rendu à l’hôpital de Candos pour une autre pathologie. Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond !»
Mais ce qui révolte davantage l’ancien patron des services de la Santé, c’est la décision prise, en fin de semaine dernière, par le ministre des Transports, Alan Ganoo, éliminant l’urgence de respecter la distanciation sociale dans les bus, les taxis, les bus individuels et le Métro.
« L’on est en droit de s’interroger sur cette décision! Ou s’il n’y a pas un Hidden Agenda quelconque… Parce qu’une telle décision relève d’une illogique totale !», s’insurge l’ancien directeur de la Santé. Il renchérit : «Cela, alors que nous ne savons toujours pas comment le marchand de légumes, qui compte parmi l’un des derniers cas locaux, testés positifs vendredi dernier, 30 avril, à la veille du déconfinement, a été contaminé !»
Valeur du jour, rappelle le Dr Gujadhur, « la source de contamination qui a valu la fermeture de cinq villages dans le Sud, nommment Tyack, Rivière des Anguilles, Saint-Aubin, Batimarais et Bénarès est… inconnue ! Aucune autorité, ou encore moins le ministère de la Santé, n’est venue communiquer à la population comment le marchand de légumes de Bénarès a contracté la Covid-19. Est-ce qu’il n’y a pas, là, matière à réfléchir et surtout, redoubler de vigilance ?» Il renchérit : «oui, d’accord, des mesures ont été prises et des régions fermées à la circulation. Mais cela ne nous garantit aucunement que le virus ne soit pas présent ailleurs…»
Revenant au cas du patient de Canot retesté positif à la Covid-19 à l’hôpital de Candos, il y a quelques semaines, le Dr Gujadhur a une deuxième interrogation : «je me demande si les autorités respectent scrupuleusement le protocole établi par l’OMS sur la question de décharge des patients positifs…» Il explique que «cette procédure veut que l’on teste, à deux reprises, en 24 heures, via des tests PCR, le patient dit guéri. Si les deux tests consécutifs sont négatifs, l’OMS préconise qu’on laisse partir le patient. Mais est-ce que ces tests sont effectivement réalisés, à Maurice, actuellement, sur les patients qui sont dans les Treatment Centres ? Je me pose la question…»
Parallèlement, il fait remarquer que «chaque jour, on nous annonce qu’officiellement, le ministère a réalisé un certain nombre de tests PCR… Parfois, c’est 400, parfois, 300, et d’autres jours encore, c’est carrément un millier de tests. Or, un test PCR coûte, au bas mot, Rs 2 500. Ce qui veut dire que l’État se permet de dépenser Rs 2,5 millions en un jour sur des tests PCR ! Mais en revanche, ce même État n’impose pas la distanciation sociale dans les véhicules comme les bus, les taxis, le métro… Quand on fait la queue pour attendre, oui. Mais une fois dans le véhicule, c’est l’un sur l’autre !»
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