Depuis le 25 mars, cette route a, en effet, été fermée juste devant Tarisa Resorts sur environ 250 mètres. L'interdiction aux automobilistes d'emprunter cette portion de route interpelle plus d'un, particulièrement les habitants du Nord qui s'offusquent de cette déviation qui ne sert au final qu'à l'établissement dont les clients n'ont qu'à traverser la rue pour accéder à la plage, sans craindre les véhicules. Les habitants de Trou aux Biches et Mon Choisy montent au créneau et se mobilisent pour contrer toute démarche qui privatiserait cette portion de plage. Ils comptent envoyer une lettre aux autorités concernées pour réclamer des explications et, surtout, la garantie que la plage restera publique.
Une nouvelle fois, après l'abattage illégal en 2011 de certains arbres, dont des flamboyants centenaires, le long de cette route, dans le cadre des travaux routiers pour l'agrandissement du "Chemin Commun" sur une largeur de 12 mètres, les habitants du Nord et usagers de la route côtière de Mon Choisy ont été pris au dépourvu. L'accès à la plage aux automobilistes a été fermé le lundi 25 mars dans l'après-midi. Panneaux No Entry à l'appui, avec les feux de signalisation juste avant l'hôtel, forcent, en effet, les usagers de la route à emprunter le "Chemin Commun" – construit en marge d'un morcellement qui devrait prochainement être érigé et dans lequel le propriétaire de Tarisa Resorts détient des parts.
Ainsi, en dépit de l'assurance donnée par les autorités que les automobilistes ont été prévenus de cette fermeture de route, la plupart des usagers sont pris par surprise, devant rebrousser chemin pour emprunter l'autre voie en rejoignant la route B13 (Mon-Choisy/Cap Malheureux) et revenir sur une dizaine de mètres sur la route Pointe-aux-Piments/Mon-Choisy. Ce qui étonne davantage et suscite la colère des habitants de la localité, c'est que l'accès interdit aux automobilistes est d'une longueur d'environ 250 mètres, se situant précisément devant l'établissement hôtelier, ce qui laisse clairement deviner l'intention derrière la "déviation". La route B38 a, en effet, été fermée, d'un côté, à hauteur du "Chemin commun", et, de l'autre, devant l'entrée principale de Tarisa. De Grand Baie, l'entrée est accessible uniquement pour les automobilistes se rendant au Coconut Beach Pub & Restaurant, à la Clinique du Nord et à l'hôtel des Deux mondes, ainsi qu'à certaines résidences privées, situées juste avant Tarisa.
Tenant compte également du fait que la Beach Authority (BA) – sous prétexte qu'il faut contrôler l'érosion sur la plage de Mon Choisy – a interdit l'accès à la plage aux véhicules et que cela fait plusieurs années déjà que cette partie du littoral est convoitée par l'établissement hôtelier qui s'y trouve, les habitants de la localité rappellent que la décision de dévier cette route relève du Conseil des ministres. Conseil qui s'était réuni le 8 octobre 2010 pour donner son aval à la déviation de cette route historique (B38) au bénéfice d'un proche du pouvoir. Ce, en dépit des protestations de la Plateform Pou Sov Laplaz Moris (PPSLM) et même d'une affaire portée en Cour par les habitants de Mon Choisy.
D'où les craintes accentuées des habitants de la localité par rapport aux risques qu'une partie de la plage publique ne soit offert à un proche du pouvoir "pour services rendus". Du côté des autorités, on soutient qu'"à ce stade, il n'y a aucun projet de déproclamer une partie de la plage publique de Mon Choisy." Mais les habitants de la région redoutent que cette portion de plage publique située devant Tarisa Resorts ne soit déproclamée à la longue "comme ce projet de dévaition de la route qui a été fait en catimini." D'autant qu'en marge des travaux de construction d'un bâtiment commercial, selon nos informations, situé juste avant les feux de signalisation sur la route B38, des rochers ont été placés sur la plage publique. Criant au scandale, les habitants de la région font ressortir que "sa même ki pé créé l'érosion, et non pas les voitures…" Mais la BA, responsable de la gestion des plages, s'en défend. "Le promoteur dispose d'un permis à cet effet", explique Subash Seeruttun, le directeur, se référant à la section 13 (1) de la Beach Authority (Use of Public Beach) Regulations 2004, indiquant que "No person shall erect or place any structure or display or cause to be displayed any writing on any public beach, unless he holds a written authorisation from the Authority." Ainsi, selon lui, contre paiement de Rs 1,000 par jour, ce promoteur a reçu l'aval de la BA. Au grand étonnement des habitants de la région qui déplorent que "pou tou zafer, BA donn permis, mem si sa pe affecté nou lenvironnma."
Face aux projets de développement qui se font au détriment du public et qui dégradent l'environnement, les habitants de Mon Choisy et de Trou aux Biches se sont regroupés pour se mobiliser contre tout projet "qui priverait le commun des Mauriciens de l'accès à la plage publique." Si les autorités sont finalement passées à l'action en déviant en catimini la route côtière de Mon Choisy, les habitants de la localité ne comptent pas en rester là. Ils envisagent d'envoyer une lettre aux autorités concernées pour réclamer des explications. Ils souhaitent, de même, obtenir la garantie que la totalité de cette plage restera publique. Ces citoyens avertis expliquent qu'il est aussi nécessaire de reconsidérer cette déviation de la route car, désormais, "le traffic ongoing dans un sens est désormais bloqué" avec les feux de signalisation, accentuant les risques d'accidents. Pour éviter des drames, ils espèrent que les autorités tiendront comptent de leurs doléances et que les ministres et autres députés de la circonscription daigneront descendre sur le terrain pour fournir des explications à la population.
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