La réintroduction de l’Allocation intérimaire de Rs 1 000 a apporté un soulagement aux employés, à la suite d’une lutte acharnée du syndicat. Cependant, les hausses des prix du carburant ont également retardé certaines décisions. Dans tous les cas, l’espoir demeure que cette nouvelle année sera bénéfique au public voyageur.
Le syndicat de l’Union of Bus Industry Workers (UBIW) a mené un combat long mais fructueux. À partir du mois d’octobre, tous les employés de l’industrie du transport ont bénéficié de Rs 1 000 de l’Interim Allowance. «Nous sommes heureux que notre bataille n’ait pas été vaine. Bien que nous ayons rencontré des difficultés en cours de route, les membres des compagnies de transport autres que la Compagnie nationale de transport (CNT) ont finalement pu bénéficier de cette compensation», déclare Alain Kistnen, secrétaire de l’UBIW. Il souligne que cet argent vise à compenser l’érosion du pouvoir d’achat. Cependant, la lutte n’est pas terminée, car les employés cherchent également une revalorisation salariale. «Il est important de noter que depuis 2016, cela n’a pas été révisé. Je suis attristé de constater que nos réunions n’ont, jusqu’à présent, produit aucun résultat concret, car aucun accord n’a encore été obtenu.» Mais cela ne constitue en aucun cas une raison pour que l’UBIW baisse les bras. La lutte se poursuivra cette année afin que tous puissent obtenir gain de cause.
Par ailleurs, une question se pose quant à savoir si le secteur du transport continue d’attirer. «Il est essentiel que les compagnies innovent et offrent de meilleures conditions pour attirer les travailleurs», fait ressortir le syndicaliste. Il prend l’exemple de ce qui se passe au sein de la CNT : «Une annonce diffusée dans la presse, et de nombreux candidats se présentent. La plupart d’entre eux proviennent d’autres compagnies de transport, pensant que la CNT peut leur offrir une sécurité d’emploi.» Cependant, notre interlocuteur ajoute qu›il existe également des employés qui comptent plusieurs années d›expérience et touchent toujours un salaire de base de Rs 18 000. «C’est inadmissible. D’où notre appel pressant à proposer des offres attractives pour attirer des personnes dans ce secteur.»
Cette industrie ne semble pas toujours bénéficier d’une bonne presse auprès des autorités compétentes, comme en témoigne l’exemple frappant de la construction du Victoria Urban Terminal. «Nous avions eu une discussion avec le ministre de tutelle de l’époque. Nous lui avions demandé s’il était possible d’avoir une salle où tous les employés du transport pourraient manger et se reposer. Il n’est pas facile de rester assis derrière un volant pendant huit heures, surtout lorsqu’on conduit un autobus. On nous avait promis que cela serait pris en considération, mais lorsque le projet a été lancé, aucune mention n’a été faite pour nous...» Alain Kistnen ajoute que du 20 décembre au 7 janvier, les employés de l’industrie du transport n’ont pas droit à des congés. «Nous devons assurer le meilleur service pendant cette période. Nous aurons parfois à conduire jusqu’à fort tard, c’est pourquoi nous demandons à la police d’être présente dans les zones désignées comme ‘points noirs’ pour nous aider.» Il espère qu’en 2024, les usagers de la route seront plus prudents et éviteront les accidents autant que possible.
De son côté, Sunil Jeewoonarain, secrétaire de la Mauritius Bus Owners Cooperative Federation, considère l’année 2023 comme «globalement positive», à l›exception de la hausse soudaine du prix du carburant en septembre et octobre derniers. «Cela a compliqué nos efforts pour le renouvellement de nos flottes.» Il est à noter qu›avec l›augmentation des tarifs en mai 2022, un certain soulagement a été apporté à cette industrie. «Nous sommes également satisfaits que le gouvernement nous ait autorisés à importer des bus dits «normaux» au lieu des bus à plancher bas «semi low-floor». Les bus «normaux» consomment moins de diesel, ce qui est crucial pour nous.»
Un autre aspect positif concerne le recrutement de travailleurs étrangers. «C’est encourageant car nous pouvons ainsi obtenir de la maind’œuvre. Souvent, nos autobus restent immobilisés pendant des jours faute de personnel. De plus, avec certains chauffeurs récemment testés positifs à la drogue, permettre à des chauffeurs étrangers de venir à Maurice pourrait résoudre ce problème.» En tout cas, les conditions liées à l’arrivée de ces employés sont «acceptables». En revanche, un problème majeur persiste avec la présence de voitures illégales sur les routes. «Les autorités n’arrivent pas à combattre le fléau des taxis clandestins sur les routes, ce qui représente une importante perte de revenus car ils opèrent dans une économie parallèle non déclarée.» Un autre point soulevé concerne le montant alloué à ceux qui voyagent gratuitement. «Cette somme aurait dû être augmentée, mais cela n’a pas été fait. Par conséquent, nous devons engager des procédures judiciaires et poursuivre le gouvernement pour non-respect du contrat.»
Quoi qu’il en soit, l’année 2024 semble se présenter sous de meilleurs auspices. «Si les autorités parviennent à résoudre le problème du transport illégal, plusieurs améliorations pourront être apportées afin que nous puissions offrir le meilleur service possible. Avec l’introduction d’une information en temps réel où le passager saura exactement à quelle heure son autobus va passer.» Toutefois, Sunil Jeewoonarain espère également la collaboration du gouvernement, surtout avec l’augmentation de la compensation salariale dès ce janvier. «Notre objectif est que, au final, ce soit le public qui en bénéficie en utilisant les transports en commun...»
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