Le magistrat Mahesh Beeharry fixé sur son sort le 14 octobre

il y a 13 années, 3 mois - 15 Septembre 2011
Le magistrat Mahesh Beeharry fixé sur son sort le 14 octobre
Une séance mouvementée a marqué le procès que le directeur des Poursuites publiques intente au magistrat Mahesh Beeharry en cour intermédiaire, mercredi.

Il répond d’une accusation de “using firearm to intimidate”. Il plaide non coupable et nie fermement les faits qui lui sont reprochés devant le ‘full bench’ composé des magistrats Véronique Kwok Yin Siong Yen, Azam Neerooa et Kesnaytee Bissoonauth. Ces derniers feront connaître leur jugement le 14 octobre.

La cour a entendu le témoignage de Mohammad Yousouf Aubeeluck, celui-là même qui avait pris des photos de la scène de l’incident au moyen de son téléphone portable. Il avait remis son téléphone aux enquêteurs comme pièce à conviction.

Le témoin a avancé qu’il n’a pas vu le magistrat pointer son arme contre le plaignant Rashid Emamdee mais il maintient qu’il a vu l’arme dans la main de l’accusé. Il a ajouté n’avoir parlé ni avec Rashid Emamdee ni avec l’accusé. Ce n’est que quand la police est arrivée sur les lieux qu’il a conversé avec le plaignant. Yousouf Aubeeluck raconte que Rashid Emamdee paraissait choqué à cet instant-là.

Il a aussi déclaré que les badauds sur les lieux étaient hostiles. Surtout quand ils ont appris que l’accusé est un magistrat. “Par so labouss ki ban dimoune ine conné li magistrat”, a dit Yousouf Aubeeluck.

Après son témoignage, les avocats des deux parties se sont adressés à la cour. Me Sanjay Bhuckory, Senior Counsel, a soutenu dans sa plaidoirie que les témoins cités par la poursuite ne sont pas crédibles et que leur comportement en cour est à déplorer. Il n’a pas manqué d’attirer l’attention de la cour sur  le comportement de Rashid Emamdee, le plaignant, à l’audience précédente. Il donne l’impression d’une personne qui tente de se dépêtrer de la situation.

L’avocat avance que le témoin à charge est une personne qui n’a pas manqué de défier la justice quand il a été confronté aux faits. Il affirme qu’il y a également plusieurs contradictions dans la version de Rashid Emamdee.

Quant à la poursuite, représentée par Me Anusha Devi Rawoah, elle a soutenu que le magistrat a été vu avec son arme sur le lieu de l’incident et que celle-ci était en mode opérationnel.

L’incident s’est déroulé le 14 décembre 2010, à l’angle des rues Révérend Jean Lebrun et La Chaussée, à Port-Louis. Cette affaire a pour toile de fond une altercation entre le magistrat et l’employé de la municipalité de Port-Louis à propos d’une aire de stationnement. Mahesh Beeharry aurait garé sa voiture dans une zone réservée aux deux-roues. Rashid Emamdee l’aurait informé que cette zone était interdite aux voitures. Une prise de bec aurait alors éclaté entre les deux hommes. Le magistrat est accusé d’avoir pointé son arme de calibre 22 en direction de Rashid Emamdee pour l’intimider.