Les Opérateurs Individuels Craignent une Hausse des Coûts d’Opération

il y a 10 années, 3 mois - 28 Août 2014, Le Matinal
Les Opérateurs Individuels Craignent une Hausse des Coûts d’Opération
Les opérateurs d’autobus individuels ne veulent pas que les Public Transport (Buses) Industry Regulations soient étendues à toute l’industrie du transport.

Ces nouveaux règlements avalisés par le conseil des ministres, vendredi dernier, prévoient une hausse salariale de 19 % pour les employés des cinq compagnies de l’industrie du transport. Ces règlements sont maintenant étendus aux opérateurs individuels de Maurice et de Rodrigues.

Ces règlements préconisent que les 30 jours de congé maladie soient remplacés par les ‘accumulated outstanding sick leaves’ jusqu’à un maximum de 90 jours. Ils préconisent aussi que l’allocation funéraire passe à Rs 5 000 au lieu de Rs 3 000 et l’allocation de maternité passe de Rs 2 000 à Rs 3 000. Il est également question d’une hausse de l’allocation pour les repas alors que le nombre de congé de paternité augmente de trois à cinq jours. On note aussi une hausse du nombre de congés annuels de 14 à 16 jours.

Les employés ne seront pas appelés à rembourser les dommages causés à un véhicule lors d’un accident et les recettes volatilisées lors d’un de vol, selon les réglements. Les syndicats étudient actuellement ces nouvelles propositions. Un certain nombre d’entre eux continuent toujours de réclamer la mise en application de la nouvelle grille salariale proposée par le National Remunaration Board (NRB). Une hausse salariale de 7 à 43 % avait été proposée selon les différents grades. Les employés des différentes compagnies d’autobus avaient voté pour que cette grille salariale soit appliquée dans l’industrie du transport. Les employés de la Corporation nationale de transport décideront la semaine prochaine s’ils vont voter pour que cette grille salariale soit appliquée dans l’industrie du transport.

Suite à la publication de ces nouveaux règlements, la Bus Owners Cooperative Federation (BOCF) a décidé de réagir. Selon son secrétaire, Sunil Jeewoonarain, les opérateurs d’autobus individuels opèrent dans une situation difficile. Il souligne qu’ils rendent service à la population en desservant des routes qui ne sont pas a priori profitables. “De plus, nous essuyons des pertes en raison de la présence des opérateurs illégaux tels que les taxis et vans ‘marron’. Leur présence contribue à diminuer sensiblement les recettes car ces derniers ramassent illégalement des passagers sur les arrêts d’autobus”, déplore-t-il.

“J’ai appris que les Public Transport (Buses) Regulations qui s’appliquaient aux compagnies d’autobus seront maintenant étendus à toute l’industrie. Pour que ces règlements puissent être appliqués dans l’ensemble du secteur, il faudrait que le gouvernement songe à nous accorder des facilités”, a déclaré Sunil Jeewoonarain. Et d’ajouter que les opérateurs d’autobus vont bientôt payer la compensation salariale annuelle à leurs employés et cela contribuera à hausser davantage le coût d’opération des opérateurs d’autobus individuels. Il a aussi souligné que, de nos jours, les opérateurs d’autobus individuels n’obtiennent pas facilement des emprunts pour pouvoir acheter de nouveaux autobus pour renouveler leurs flottes de véhicules. “Il faut que le gouvernement propose des mesures concrètes dans le prochain budget pour aider les opérateurs d’autobus individuels dans ce sens. C’est pourquoi j’insiste qu’on ne peut pas nous mettre sur un pied d’égalité avec les compagnies d’autobus. Le gouvernement doit prendre en considération que nous ne couvrons pas le même nombre de trajets que les compagnies d’autobus. Les compagnies d’autobus sont avantagées en terme de subsides sur le litre de carburant”, a dit le secrétaire de la BOCF.

 “Nous étudions actuellement l’impact de ces nouveaux règlements sur le coût d’opération des opérateurs d’autobus individuels. Il faut savoir que le plus gros de nos dépenses a trait au paiement des salaires de nos employés”, a souligné le secrétaire de la BOCF. Et de rappeler que les opérateurs d’autobus individuels ont toujours suivi les consignes du gouvernement pour améliorer les conditions de vie des travailleurs de l’industrie du transport. “On ne peut pas nous mettre sur un pied d’égalité avec les compagnies d’autobus sans avoir étudié l’impact négatif de la mise en application de ces  nouveaux règlements”, a conclu le secrétaire de la BOCF.