Une occasion pour l'opérateur de sensibiliser les Mauriciens sur les dangers auxquels ils s'exposent lorsque les règles ne sont pas respectées sur nos routes.
Présent pour l'occasion, le ministre du Transport, Alan Ganoo, a rappelé qu'une quinzaine d'amendements seront bientôt apportés à la Road Traffic Act afin de limiter le nombre d'accidents. Il souhaite également que des solutions soient apportées dans le cadre de la formation des motocyclistes.
De janvier au week-end dernier, le pays a enregistré 117 accidents mortels sur les routes, majoritairement des jeunes. Un constat qui trouverait son origine dans le manque de formation et de leçons appropriées offertes à ces jeunes lorsqu'ils apprennent à conduire. « La problématique de tout ce qu'on dit sur la gravité des accidents de la route est la formation. Si un jeune sait comment conduire sa moto et s'il obtient la formation nécessaire avant l'obtention de son permis, je pense qu'autant de mal ne se serait pas produit », explique le ministre.
Alan Ganoo concède que le gouvernement a connu « une mauvaise expérience » lorsque l'ancien ministre du Transport, Nando Bodha, voulait mettre sur pied des moto-écoles. « Nous avons eu un accident de parcours », avoue-t-il, avant de rassurer aussitôt que toute la question de la formation sera revue. Il fait ainsi remarquer que des rapports sont « ressortis des tiroirs » pour s'attaquer au problème de la formation des motocyclistes. Cependant, pour le ministre, les policiers délivrant le permis de conduire à ceux ayant réussi leurs examens doivent également obtenir une formation afin de se perfectionner. « Le problème de la formation est fondamental. Il faut trouver des solutions. »
L'une de ces solutions afin de limiter les accidents, selon lui, est la délivrance d'un permis de conduire provisoire à ceux ayant réussi leur examen. S'il concède que l'idée n'est pas nouvelle, il estime toutefois que mettre en œuvre une nouvelle proposition « crée souvent de la résistance », la question étant dès lors de savoir si l'on est prêt à faire face à cette opposition. « Nous étudions ce permis provisoire et nous verrons si nous devons l'appliquer ou non », avance-t-il. À noter que ce permis concernerait autant les deux-roues que les autres véhicules.
Parmi les autres solutions figure aussi une série d'amendements devant être apportés. L'un d'eux concerne le port d'un casque conforme pour les motocyclistes, la législation devant en effet être revue car « quelques problèmes existent ». Par ailleurs, le ministre déplore que les motocyclistes ne portent que rarement leur gilet fluorescent et que leur plaque d'immatriculation ne peut pas toujours être lue par les Speed Cameras du fait de la vitesse à laquelle ils roulent. Et de rappeler que sur les 117 morts enregistrés depuis le début de l'année, près de la moitié concerne des jeunes.
« Pas d'actes malveillants » des policiers
Les policiers sont par ailleurs souvent critiqués par le public, particulièrement ceux munis de détecteurs de vitesse et postés dans certains coins spécifiques. Pour le public, la perception est que ces policiers cherchent essentiellement à dresser un maximum de contraventions. Ce que dément l'inspecteur Igor Chaton, de la Road Traffic and Management Unit. Selon lui, « ces policiers ne cherchent pas à être "méchants" avec les automobilistes », mais plutôt à régler leurs détecteurs afin de pouvoir capturer comme il se doit les images.
« Le policier doit se positionner de telle manière qu'il puisse calibrer les deux lentilles qui se trouvent dans le détecteur de vitesse. Une fois l'appareil déclenché, il émet des centaines de pulsations de lumière. Grâce à cela, nous arrivons à connaître la vitesse moyenne d'un véhicule », dit-il. Aussi, « les policiers ne font pas preuve de malveillance » lorsqu'ils se positionnent aux coins des routes. « C'est à l'avantage de l'automobiliste, à cause du "cosign effect". Le policier doit savoir où se mettre pour être encore plus loin de l'automobiliste », dit-il.
Notre interlocuteur dit par ailleurs regretter que l'apprentissage de la conduite « n'est pas suffisamment étoffé ». Notamment en ce qui concerne la vitesse. « On croit que lorsqu'on conduit vite, les freins suffiront à stopper le véhicule ! Mais peu de personnes savent qu'en réalité, cinq énergies sont nécessaires pour s'arrêter. »
De son côté, la directrice générale de Total Mauritius, Patricia Buisson-Hays-Narbonne, avance que la sécurité routière « est une valeur importante » de son groupe. « Le sujet nous concerne d'autant plus que nous avons des commerciaux sur les routes, ainsi que des techniciens et des chauffeurs », avance-t-elle. Et d'avancer que plus de 25 véhicules de Total sont chaque jour sur nos routes en vue de la distribution de ses produits.
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