Metro Express: quatre ans qu’il attend d’entrer en gare de l’Immigration

il y a 1 année, 2 mois - 30 Janvier 2023, lexpress.mu
Metro Express: quatre ans qu’il attend d’entrer en gare de l’Immigration
Annonce grandiose. Un master plan est en cours de préparation pour les prochaines extensions du Metro Express.

Déclaration du Premier ministre, Pravind Jugnauth, le dimanche 22 janvier dernier. C’était à l’occasion de l’inauguration de la phase 3 du Metro Express, c’est-à-dire l’extension de la ligne Rose-Hill/ Ébène/ Réduit.

Si l’intention est de quadriller toute l’île, un macadam reste coincé au fond de la chaussure de ce projet financé par l’Inde. Il s’agit de l’Urban Terminal de l’Immigration.

Flashback. En 2018, deux arbres qui surplombaient les toilettes de la place de l’Immigration, sont coupés. On pensait les travaux du métro entamés côté Port-Louis-Nord. Presque cinq ans plus tard, ce projet – d’autres aussi, comme la rénovation de la section boucherie du marché de Port-Louis – attend le feu vert de l’UNESCO. Parce que nous sommes là dans la zone tampon de l’Aapravasi Ghat, classé patrimoine mondial.

Avant tout développement dans la zone tampon, l’aval de l’unesco doit être obtenu. Au cas contraire, si elle l’estime nécessaire, le site classé patrimoine mondial est inscrit sur une liste de patrimoines en danger. Si les autorités maintiennent leur projet, cela peut aller jusqu’au retrait du site de la liste du patrimoine mondial. Comme dans le cas de Liverpool en 2021, à cause de son projet de réhabilitation du front de mer et des docks.

Mais revenons-en à Port-Louis. Pour obtenir le feu vert de l’UNESCO pour l’Immigration Urban Terminal – et les autres projets de la zone –, un Overarching Heritage Impact Assessment/Visual Impact Assessment (HIA/VIA) a été commandé en juillet 2020. Ce qui correspond à la période de la pandémie de Covid-19. Du côté du ministère des Arts et du patrimoine culturel, on a déjà reconnu que ce rapport avait pris du retard.

Mais il n’y aurait pas que la pandémie pour expliquer l’attente. Certes, font valoir certains, le Covid-19 a bien été un handicap pour le consultant d’Afrique du Sud recruté pour réaliser le HIA/VIA. Les restrictions sanitaires concernant les voyages auraient eu pour effet qu’une partie du travail aurait été fait à distance. Ce qui n’aurait pas aidé, fait-on ressortir, à comprendre la totalité des réalités locales. Notamment les problèmes de circulation qui existent déjà à cet endroit de la capitale.

Il semblerait que le HIA/VIA – qui serait en possession du ministère des Arts et du patrimoine culturel - aurait recommandé que l’emplacement de la gare soit rapproché de la poste centrale. Comme le métro a priorité sur le trafic, les divers arrêts proposés, s’ils sont mis en place, pourraient davantage bloquer la circulation, estime-t-on.

En désaccord avec ces recommandations, les parties prenantes auraient alors décidé de proposer des solutions alternatives aux autorités. Propositions qui attendraient l’aval du conseil des ministres pour être soumises à l’UNESCO.

Est-ce que Metro Express Limited a contribué à la réalisation d’un contre-rapport qui a été soumis aux autorités ? «MEL continue d’aider toutes les parties prenantes dans le processus d’évaluation», indique seulement le transporteur.

Est-ce vrai que MEL n’est pas satisfaite des recommandations du HIA/VIA ? Réponse prudente : «Le processus d’évaluation a pris le temps qu’il a fallu et est toujours en cours depuis quatre ans malheureusement.»

MEL est-elle satisfaite de l’emplacement recommandé pour la gare de l’Immigration ? «Nous continuerons d’être guidé par l’UNESCO et nous suivons le processus qui est géré par le ministère des Arts et du patrimoine culturel.» Après quatre ans d’attente, c’est à se demander si avant de lancer le projet de la gare de l’Immigration MEL avait-il prévu que cette dernière dépende du feu vert de l’UNESCO ? «Bien sur que oui, mais il faut voir les développements dans leur ensemble, ce qui est en train d’être fait», indique-t-on chez MEL.