Michael Chan, Garagiste, Fait Rouler les Deux Voitures de sa Famille avec de l’Huile de Cuisson Traitée

il y a 10 années, 10 mois - 20 Juin 2013, The Défi Media Group
Michael Chan, Garagiste, Fait Rouler les Deux Voitures de sa Famille avec de l’Huile de Cuisson Traitée
Michael Chan, garagiste, fait rouler les deux voitures de la famille avec de l’huile de cuisson usée qu’il transforme en diesel. Passionné par la chose, il s’est inspiré du Dr Rudolf Diesel qui a produit du diesel à partir de l’huile d’arachide.

En janvier 2006, alors qu’il se rend à une station d’essence, il note que le prix de l’huile de cuisson est de Rs 22,50 le litre, alors que celui du diesel coûte Rs 28,50 le litre. Il décide alors de produire lui-même son diesel en traitant l’huile de cuisson usée grâce à un appareil qu’il a développé. Il est aidé dans sa tâche par le Mauritius Research Council, à qui d’ailleurs l’humble Chan accorde tout le crédit pour la réussite de sa démarche.

Chan dit utiliser environ 150 litres de l’huile transfor­mée par mois pour faire rouler ses deux voitures. Cependant, il fait ressortir qu’il ne sort pas tous les jours avec. En sept ans, il a utilisé son procédé sur environ 25 voitures. « Je ne peux assurer s’ils sont encore en train de rouler avec le même procédé, car il n’est pas facile de trouver de l’huile de cuisson usée. Les grands hôtels s’en débarrassent certes, mais il est difficile d’en recueillir la quantité nécessaire pour la convertir en diesel. À Maurice, vous le savez, on n’a pas la culture de changer l’huile après un certain nombre d’heures de cuisson.

On ne fait qu’en ajouter quand le niveau d’huile baisse dans le récipient de cuisson. C’est différent aux États-Unis et en Europe. Voilà pourquoi je pense que les automobilistes ne sont pas encouragés à utiliser l’huile de cuisson convertie en diesel pour leurs véhicules », explique Chan.

« De toute façon, je ne suis pas intéressé par seulement le côté commercial de la chose. En roulant ma voiture avec de l’huile de cuisson usée convertie en diesel, j’évite de jeter dans l’atmosphère environ 6,2 tonnes de CO2. Je ressens une satisfaction intérieure en pensant que je contribue ainsi à préserver l’environnement », ajoute-t-il.

Mais si demain le gouvernement décidait de lancer le projet sur une plus grande échelle, comment faire d’après lui pour trouver la quantité de l’huile usée nécessaire ? « Il faudrait en importer », répond-il. Et que pense-t-il de la production de l’huile par des algues ? « C’est une très bonne idée. Les algues produisent plus d’huile que toutes les plantes qui ont cette vocation sur la terre. »

Après ses études secondaires au collège Alpha, Chan est parti en Angleterre pour étudier l’ingénierie automobile. Il a aussi étudié le management. C’était en 1976. Mais avant de partir, il a travaillé pendant environ trois ans dans le garage de l’agence Honda. Quand il est rentré au pays en 1981, la récession battait son plein. Il a alors décidé d’ouvrir son garage à la rue Mère Barthélemy. Le garage opère toujours même si les affaires ne marchent pas autant à cause de la… récession. Mais aussi à cause des principes que Chan s’est imposés pour marcher dans la droiture.