Mode Alternatif de transport – USM : « Pourquoi Côte-d’Or pour le Metro Express ? »

il y a 2 années, 2 mois - 23 Août 2022, Le Mauricien
Mode Alternatif de transport – USM : « Pourquoi Côte-d’Or pour le Metro Express ? »
L’Acting Leader de l’Union Sociale Mauricienne (USM), Jack Bismohun, conteste le choix de Côte-d’Or pour l’extension du Metro Express.

Pour lui, prendre une ligne de crédits de Rs 13,5 milliards pour construire 10,5 km de voie ferrée entre Réduit et Côte-d’Or, est « une claque magistrale à la population de la part du gouvernement, en particulier le Premier ministre, qui se montre de plus en plus irresponsable, surtout sans aucune projection de rentabilité ». La question que l’on doit se poser, ajoute-t-il, « c’est pourquoi Côte-d’Or et pas Grand’Baie ou Mahébourg! Si ce n’est pas purement pour des raisons politiques… ».

Le projet Metro Express avait sa raison d’être pour le corridor urbain  Curepipe-Port Louis en passant par Vacoas et Quatre-Bornes, cela pour décongestionner les routes en réduisant le nombre de voitures et surtout doter le pays d’un système de transport moderne, affordable, efficient et rapide. Mais le gouvernement a détourné tout le projet en un instrument de politique partisane avec des motivations financières, dit-il.

Jack Bismohun pense que « le gouvernement, et surtout le PM, sont responsables des pertes encourues  aujourd’hui par Metro Express Limited (MEL), avec un Operating Cost de Rs 1,04 milliard; même si le métro arrive à faire voyager sur la ligne Curepipe à Port-Louis, 3 000 passagers par heure dans les deux sens, sur 15 heures, les revenus annuels des tarifs s’élèveront seulement à Rs 788 millions, ce qui représenterait une perte annuelle de Rs 252 millions ».

Le solde nécessiterait donc une subvention gouvernementale continue et le peuple encore une fois, paiera pour l’incompétence de ce gouvernement. Il faut aujourd’hui reconnaître que l’ancien ministre des Finances, Vishnu Lutchmeenaraidoo, avait prévenu que pour soutenir le métro il faudra taxer Rs 3 par litre de carburant et il avait raison, a fait ressortir Jack Bismohun.

« Ajouté à ce manque de revenus pour couvrir les dépenses, le peuple aura à rembourser Rs 4 milliards de plus sur l’emprunt initial de $250 millions pour Phase 1, c’est-à-dire Rose Hill – Port Louis reçu comme ligne de crédit du Gouvernement indien avec des intérêts de 0.8% – en passant, qu’on est très reconnaissant –, passera à Rs 13.2 milliards avec la dépréciation constante de notre roupie », fait remarquer l’Acting Leader de l’USM.

C’est malheureux de le dire mais, ce gouvernement et le PM ont fait le contraire de ce qu’ont fait leurs homologues singapourien et même malaisien, qui, eux, ont mis en place un système de métro rentable, grandissant et ont pris les bonnes décisions politiques, fait-il ressortir.

Avec un peu de compétences, poursuit-il, le gouvernement aurait dû se donner les moyens pour la construction d’un système de transport public robuste plutôt que l’expansion des routes. Cette dernière ne sert qu’à saper le premier. Pour qu’un système de transport public réussisse, il faut à la fois des facteurs d’attraction et des facteurs d’incitation. L’un sans l’autre ne fera pas l’affaire.

« Les facteurs d’attraction sont de fournir un système de transport public pratique, ponctuel, fréquent, abordable, accessible et bien connecté. Mieux vaut tard que jamais, le gouvernement doit avoir la volonté de mettre en œuvre des mesures politiques de facteurs d’incitation pour décourager l’utilisation de véhicules privés pour sauver l’investissement public dans le projet Metro Express, qui n’est qu’un Light Railway System », conclut Jack Bismohun.