Naufrages en série en tête de rade : Responsabilité engagée de la Harbour Radio Station

il y a 2 années, 9 mois - 6 Mars 2022, Le Mauricien
Bain-des-Dames, Mauritius
Bain-des-Dames, Mauritius
Bateaux échoués à Bain-des-Dames: pompé, pompé…

Naufrages en série en tête de rade : Responsabilité engagée de la Harbour Radio Station

Des images CCTV accablantes incriminent des responsables devant assurer la garde des mouvements portuaires, notamment lors de l’approche du port du Wen Hung Dar

L’incapacité de la direction du port de prendre des sanctions contre ceux qui auraient fauté fait jaser

Dix jours depuis que les trois bateaux de pêche taïwanais ont fait naufrage à Pointe-aux-Sables et du côté de Bain-des-Dames, mais la Mauritius Ports Authority reste dans l’incapacité d’agir. D’ailleurs, aucune sanction n’a été prise pour l’heure à l’encontre de ceux devant assurer la sécurité maritime du pays, et qui ont fait preuve de manque flagrant de vigilance. Pour ne pas dire Ki inn fote! De sources avisées indiquent que des officiers de la Harbour Radio Station sont en eaux troubles avec la responsabilité de ce service stratégique engagée dans une grande mesure. Des images de caméras CCTV auraient démontré que des employés de ce service étaient en train de… dormir, alors que le premier bateau de pêche taïwanais ayant fait naufrage, le Wen Hung Dar, se rapprochait du port. La situation au sein de la Mauritius Ports Authority serait des plus conflictuelle entre les divers départements et la direction fait jusqu’ici preuve de tergiversations à prendre les décisions qui s’imposent dans la conjoncture. Le Board et le Management ne s’entendraient plus sur plusieurs sujets internes.

À ce stade, tous les regards restent braqués sur la Port Louis Harbour Radio Station, qui s’est retrouvée acculée pour manque de vigilance par rapport au mouvement des bateaux à l’approche de la zone portuaire. Les trois officiers qui étaient de service dans la nuit du 22 au 23 février sont « in the line of fire », mais que le Management n’a pour l’heure pris aucune sanction à leur encontre. Les images CCTV de la Harbour Radio Station auraient cependant démontré que les officiers en poste étaient en train de… dormir. Des sources bien informées indiquent que des matelas étaient même installés pour les officiers assurant ce Shift après le passage du cyclone tropical Emnati alors que des bateaux étaient attendus au port.

Ces images, dit-on, seraient bien conservées, du fait que des enquêtes ont déjà été initiées et qu’une Court of Investigation pour tirer au clair ces Casualties maritimes, survenus le 23 février dernier à Pointe-aux-Sables et au large de Bain-des-Dames, soit à l’entrée du port, pourrait être instituée. À ce stade, on avance qu’une Internal Investigation a été instruite en vue d’établir des circonstances frisant la Gross Negligence  du côté de la Harbour Radio Station, mettant ainsi en danger l’espace maritime de Port-Louis et la vie des équipages de ces trois chalutiers.

Si le Board aurait déjà donné son aval pour des sanctions sous les dispositions de la Workers Rights Act, l’on ne comprend en revanche pas pour l’heure, à la MPA, les raisons qui font tiquer la direction, à commencer par le département des ressources humaines. D’ailleurs, l’on se pose déjà la question de savoir si cette absence de sanction immédiate n’occasionnerait pas de potentiel Cover-Up ou des instances flagrantes de Tampering of Evidence.

Ce département de la Harbour Radio Station, fait-on comprendre à la MPA, serait déjà au coeur de plusieurs litiges avec le Management de la MPA depuis quelque temps en ce qui concerne les conditions dans lesquelles les employés doivent travailler, avec également des réserves sur ce système de rotation mis en place. Ces officiers se retrouvent en effet On Duty 12 heures d’affilée.

Des sources avisées avancent également que l’un des trois Harbour Radio Officers en poste était encore jusqu’à récemment Port Fireman et n’aurait pas reçu de formation adéquate pour assumer de telles fonctions, qui consistent entre autres à communiquer proprement avec les bateaux accostant les facilités portuaires.

Par ailleurs, les Port Security Wardens craignent que des Colourable Devices soient en voie de gestation pour leur faire porter le blâme de ces naufrages, notamment en raison de leurs attributions visant à assurer les Sea Patrols. Ils dénoncent de leur côté les tentatives de la direction de leur faire porter le chapeau. Ces Port Security Wardens affirment que depuis l’épisode du tug Sir Gaetan, ils ont attiré l’attention de la MPA sur des manquements, notamment concernant les plongées en mer et le fait qu’ils ne pouvaient plus risquer ainsi leur vie.

Ils expliquent ainsi que tous les agents de sécurité ont été réticents à effectuer des patrouilles maritimes conjointement avec les officiers de la Mauritius Revenue Authority (MRA) et de la National Coast Guard (NCG), mais qu’ils sont forcés de le faire. Les concernés ont écrit au bureau du Premier ministre en fin de semaine pour mettre les points sur les i quant aux conditions régissant leurs fonctions.

« Veuillez noter qu’une patrouille maritime conjointe dure trois heures par session. Ainsi, nos vies sont en grave danger, surtout pendant ces mauvaises conditions météorologiques », écrivent-ils, tout en sollicitant l’intervention du PMO pour mettre de l’ordre dans les relations industrielles prévalant à la MPA avec Board et Management à couteaux tirés…

Bateaux échoués à Bain-des-Dames: pompé, pompé…

Tout le carburant du MAAN YU FENG NO. 168 a été pompé. Une information confirmée par une source autorisée de la Mauritius Ports Authority. L’opération de pompage à Bain-des-Dames a continué jusqu’à hier matin, et tout le diesel enlevé. Ce n’est qu’une question de jours avant que le MAAN YU FENG NO. 168 soit renfloué, dit-on. 

Par ailleurs, à 16 heures hier, samedi 5 mars, la «Salvage Team» avait entamé une opération de renflouage du MAAN YU FENG NO. 1. L’équipe attendait une marée haute pour extirper le bateau du banc de sable. Le chalutier sera escorté jusqu’au port avant d’être envoyé en cale sèche pour des réparations.