Volkswagen, lors d'une assemblée à Wolfsburg, a souligné l'urgence de restructurer face à des coûts de main-d'œuvre élevés. Oliver Blume, PDG, envisage des réductions d'effectifs et la fermeture d'usines pour assurer l'avenir du groupe. La pression concurrentielle et la baisse des ventes accentuent la nécessité de réformes rapides chez Volkswagen.
La direction de Volkswagen a tiré la sonnette d’alarme lors d’une assemblée générale à Wolfsburg, en évoquant la nécessité urgente de restructurer le groupe.
En cause : des coûts de main-d’œuvre jugés trop élevés en Allemagne et une pression accrue dans un secteur automobile européen en difficulté.
Une urgence économique
"Nos coûts de main-d'œuvre sont devenus trop élevés en Allemagne. C'est pourquoi des mesures urgentes sont nécessaires pour assurer l'avenir de Volkswagen", a déclaré Oliver Blume, PDG du groupe. Volkswagen envisage une réduction drastique des effectifs et pourrait aller jusqu’à fermer certaines usines en Allemagne, une mesure inédite en 87 ans d'histoire.
Cette annonce intervient alors que les négociations entre la direction et le syndicat IG Metall sont dans l’impasse. Après trois séances sans avancée, une première grève a mobilisé lundi près de 99 000 des 120 000 salariés allemands de la marque Volkswagen. Selon le syndicat, cette mobilisation témoigne de l’exaspération croissante des travailleurs face à une restructuration qui menace directement leurs emplois.
Concurrence féroce et repli des ventes
Le PDG a également mis en lumière les défis auxquels le groupe est confronté. "De nouveaux concurrents pénètrent le marché avec une force sans précédent. La pression sur les prix est immense (...) Parallèlement, le marché automobile européen s'est rétréci", a-t-il souligné.
Le marché chinois, longtemps perçu comme une "perle de rentabilité", est également en perte de vitesse pour Volkswagen, avec une baisse de 10 % des ventes sur les neuf premiers mois de l'année. À l’échelle mondiale, les ventes du groupe ont reculé de 2,8 % sur la même période.
Thomas Schäfer, directeur de la marque Volkswagen, a exprimé la gravité de la situation : "La vérité est qu'aujourd'hui, nous ne sommes pas viables avec nos structures, nos surcapacités et nos coûts."
Face à cette crise, le conflit social semble s’intensifier. La présidente du comité d’entreprise, Daniela Cavallo, a averti que le conflit pourrait encore s’amplifier si la direction ne modifiait pas sa position. Une nouvelle séance de négociations est prévue la semaine prochaine. "Soit nous nous rassemblons et commençons sérieusement à envisager des compromis (...) soit le conseil d'administration campe sur ses positions et la situation s'envenime", a-t-elle déclaré.
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