Face à 23 autres pilotes du Moyen-Orient, d’Europe et de la Jamaïque, le King of Drift mauricien n’a pu sortir le grand jeu, avec une épaule blessée et une voiture de location avec volant à gauche (configuration gênante pour un pilote habitué au volant à droite) qui avait des problèmes techniques.
Après s’être remis de ses soucis de santé quelques jours après la finale, Shehzad Soorabally déclare : « C’était une belle occasion à nouveau, grâce à Red Bull, de me mesurer à des drifters de très haut niveau et d’avoir des moments de partage d’expertise et de camaraderie. Malheureusement, à cause de l’état de la voiture de location et d’une blessure, j’en garderai aussi de mauvais souvenirs. Le ‘power steering’ ne fonctionnait pas sur le véhicule et je me suis blessé à l’épaule pendant les séances d’entraînement la veille. Disputer la finale dans ces conditions était très difficile. Je n’ai pu être à mon niveau habituel et j’ai pensé abandonner après quelques secondes de course à cause de la douleur à l’épaule, mais j’ai tenu à compléter mon passage. J’ai été soigné et ça va mieux maintenant ».
L’Égyptien Hisham Al Khatib, qui bénéficiait d’une wild card sur cette finale 2022, a survolé le premier tour avec 261 points, puis il a pu décrocher une des quatre places de la finale avec 225 points au deuxième tour à bord de sa Toyota GT86, il affrontait ainsi l’Omanais Haitham Al Hadidi (champion 2016 des Red Bull Car Park Drift Series), l’Irakien Ahmad Daham (champion 2014 et 2015 des Red Bull Car Park Drift Series) et le Polonais Piotr Wiecek. Au bout de cette finale très serrée, Al Khatib a décroché le titre avec 252 points, soit seulement 3 points de plus que le jeune Al Hadidi (qui pilotait une Nissan Silvia). Daham a complété le podium avec 241 points, devant Wiecek (218 points).
Cette finale internationale des Red Bull Car Park Drift Series 2022 s’est disputée sur un parcours spécialement aménagé sur le Jeddah Corniche Circuit en Arabie saoudite, qui accueille depuis 2021 une des courses du calendrier annuel de Formule 1. La finale de drift 2022 a vu pour la première fois la participation d’un pilote venu d’une autre région que le Moyen-Orient, l’Europe et l’Afrique (qui est représentée depuis quelques années par Maurice et le Maroc). Nicholas Barnes, un pilote jamaïcain, s’était qualifié lors du premier Red Bull Car Park Drift organisé dans son pays le 1er octobre dernier.
Pour rappel, la neuvième édition mauricienne du Red Bull Car Park Drift Series – tenue en septembre 2022, avec le retour du public – avait été palpitante du début à la fin grâce aux prouesses des pilotes et à la furie des moteurs faisant fumer les pneus des voitures en dérapage contrôlé. Shehzad Soorabally y avait remporté son cinquième titre, après ceux de 2017, 2018, 2019 et 2020. Le niveau était plus relevé que les années précédentes, avec du pilotage précis de la part de la plupart des pilotes et des voitures plus impressionnantes de puissance. Cette compétition avait aussi été diffusée en « live » sur Facebook (plateforme Red Bull Motorsports) et la MBCTV grâce aux moyens techniques de Hysteria Productions, le prestataire mauricien de services de production vidéo pour Red Bull sur le territoire national.
Le drift de compétition, alliant puissance, précision et sens du spectacle, est une spécialité très technique. Elle a été introduite à Maurice par Red Bull en 2014. Chaque concurrent réalise un passage en étant seul sur le circuit. Les meilleurs sont qualifiés pour la finale, qui se joue selon les mêmes critères. Les performances sont jugées notamment par la précision du pilotage dans des manœuvres en glisse et par le caractère spectaculaire du passage de chaque voiture. Un temps maximum est imposé pour compléter le circuit, mais la rapidité n’est pas un critère de performance comptabilisé par les juges.