Dans un communiqué de presse envoyé à une heure tardive (21h10), Renault indique qu'il suspend les activités de son usine située en Russie à partir de ce jour, décision prise après la réunion du Conseil d'Administration. Dans cette usine de Moscou, Renault assemble le Duster ou encore une version locale de l'Arkana.
Il y a toutefois une nuance à apporter : Renault suspend les "activités industrielles", laissant planer le doute sur la partie commerciale, un point que l'on va essayer d'éclaircir en contactant la marque.
Autre aspect très important, le groupe indique qu'il évalue "les options possibles concernant sa participation dans Avtovaz", la maison mère de Lada. Et cette marque pèse beaucoup dans le groupe. En 2021, c'est 385 000 véhicules écoulés, soit 14 % du total. Renault détient près de 70 % d'Avtovaz.
Au total, le groupe a écoulé près de 500 000 véhicules en Russie en 2021, ce qui en fait son deuxième marché mondial après la France. On comprend mieux pourquoi le constructeur n'avait pas encore décidé de quitter la Russie.
Mais ce mercredi, Dmytro Kouleba, chef de la diplomatie ukrainienne, a appelé à un "boycott" mondial de Renault en raison de "son refus de quitter la Russie", Dans un tweet, il accuse Renault de "soutenir une guerre brutale d'agression". Une mise sous pression qui a poussé Renault à réagir.
Face à ces décisions lourdes de conséquences pour ses activités, le Losange a donc fait savoir qu'il revoit à la baisse ses objectifs financiers pour 2022, avec un objectif de marge opérationnelle de 3 % au lieu de 4 %. Dans son communiqué, Renault rappelle "qu’il met déjà en œuvre les mesures nécessaires pour respecter les sanctions internationales". Il précise que la remise en cause de sa participation dans Avtovaz doit se faire "de manière responsable envers ses 45 000 salariés en Russie".
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