Route 145 Rose-Hill/Port-Louis : Le Calvaire des Habitants de Trèfles

il y a 9 années, 6 mois - 13 Octobre 2014, Le Mauricien
Road 145 Rose-Hill/Port-Louis
Road 145 Rose-Hill/Port-Louis
La situation va de mal en pis pour les habitants de Trèfles. C'est un véritable parcours du combattant qu'ils doivent effectuer quotidiennement pour pouvoir voyager par le transport en commun. En cause : la déviation de la route en raison des travaux de tout-à-l'égout en cours actuellement dans cette région.

Pour attraper un autobus, les usagers habitant Trèfles doivent soit marcher plusieurs kilomètres pour rejoindre un arrêt le moins loin de leur domicile, soit prendre un autobus ou un taxi train pour se rendre à Rose-Hill, et prendre un autobus pour Port-Louis. Outre leurs frais de transport qui augmentent, ces usagers sont contraints de revoir leurs habitudes quotidiennement, notamment s'agissant de leurs horaires, pour arriver à l'heure au travail. Une situation qui dure depuis plusieurs mois, les déviations dans cette région en travaux étant monnaie courante.

« Ça n'en finit pas ! Et c'est loin d'être terminé ! » soupirent plusieurs habitants de Trèfles, pointant du doigt les travaux de tout-à-l'égout entrepris dans leur région par la Wastewater Management Authority (WMA). Outre les désagréments causés par les fouilles qui sont effectuées pour le raccordement des foyers au réseau, ces habitants déplorent les inconvénients quotidiens pour pouvoir prendre l'autobus et se rendre à directement à Port-Louis.

Depuis plusieurs mois, les autobus, ne pouvant emprunter les routes où sont effectuées les fouilles, sont déviées sur d'autres itinéraires. C'est ainsi que la région de Trèfles s'en trouve pénalisée. « Pendant des mois nous avons eu à marcher et courir pour attraper un bus pour Port-Louis à des kilomètres de notre arrêt habituel à cause des travaux à la rue Berthaud. Nous avons eu un répit de quelques jours et depuis deux semaines, avec les travaux à la rue Guy Rozemont, le calvaire a repris ».

Du coup, disent les habitants, les autobus qui, généralement passent par la rue Boundary et l'avenue Panchoo pour rejoindre la rue Guy Rozemont, avant d'emprunter la route Berthaud en direction de Port-Louis, occultent la région de Trèfles car déviés à l'angle de l'avenue Panchoo-Guy Rozemont vers la route Ste Anne se trouvant plusieurs kilomètres plus bas que Trèfles. Les usagers du transport en commun résidant à Trèfles doivent se rendre au plus près, à l'arrêt d'autobus de l'école Stanley, pour prendre le bus pour Port-Louis.

«Tou lé gramatin bizin galoupé 15 minutes pou gagn bis kot l'école Stanley. Kan ou fini fer tou sa létour-la, ou ariv lor bistop, bis vini rempli, ou pa gagn place, ou bizin atann», racontent certains habitants. Qui plus est, ajoutent-ils, avec la sensation désagréable chaque jour d'avoir transpiré lourdement avant même le début de leur journée de travail. «On arrive au bureau en ayant transpiré, comme si on ne s'était pas lavés. C'est vraiment désagréable de commencer sa journée chaque jour avec un stress».

«Ce n'est pas évident quand vous avez des enfants que vous devez préparer pour aller à l'école chaque matin», explique une maman, ajoutant que depuis ces bouleversements dans son emploi du temps, elle est obligée de quitter chez elle à 7h40 chaque jour au lieu de 8h00 afin d'être sûre d'arriver à Port-Louis à 9h. Une employée d'une entreprise privée témoigne elle s'être retrouvée plusieurs fois devant son bureau fermé, car les employés n'apprécient pas qu'elle arrive en retard chaque jour.

Fatigue et stress avant d'arriver au travail

Autre moyen adopté par d'autres qui se trouvent contraints — afin d'éviter des retards au travail — de se rendre à Rose-Hill, c'est prendre le taxi train ou les navettes. "Mais lorsqu'on se rend à Rose-Hill chaque matin par navette ou par taxi train, c'est Rs 18 supplémentaires, pas prévues dans notre budget», déplorent les habitants.

Cette situation pénible pour les usagers du transport en commun de Trèfles n'est pas près d'en finir. En effet, selon nos informations, les travaux de tout-à-l'égout à la rue Guy Rozemont font partie des travaux du Lot 1A de la WMA et devront durer jusqu'au mois de décembre au moins. Si cette entreprise revient à la WMA, la déviation de la route relève de la Traffic Management and Road Safety Unit (TRMSU). Selon le communiqué de presse de ce département du ministère des Infrastructures publiques, la déviation est programmée à partir du 1er octobre sur 22 semaines.

S'il y a eu, selon les autorités, une campagne de sensibilisation, pour expliquer aux résidents de la localité les déviations en cours et les différents arrêts d'autobus installés, les habitants de Trèfles disent ne pas comprendre le plan établi. Déplorant la durée des travaux — d'autant que depuis plus d'un an cette région de l'île fait l'objet de fouille à différents niveau, provoquant à bout de champ des déviation sur le trajet Rose-Hill/Port-Louis et Port-Louis/Rose-Hill —, ils font ressortir leur incompréhension que contrairement à l'aller, le retour se passe plus ou moins sans encombre.

En effet, selon le plan de la TRMSU, les autobus de la route 145 passent par la ligne Berthaud et transitent via quelques mètres de l'avenue Guy Rozemont, avant de rejoindre la route Boundary pour Rose-Hill. «Pourquoi est-ce que le trajet Rose-Hill/Port-Louis n'est pas le même ?» s'interrogent les habitants de Trèfles, soulignant que ce trajet serait moins contraignant pour les usagers, principalement le matin, aux heures de pointe. «Si l'autobus peut passer au retour via la ligne Berthaud, pourquoi à l'aller il ne peut pas le faire ?» demandent-ils.

Ils suggèrent que les autorités auraient dû plutôt établir de nouveaux horaires de bus, afin d'éviter un embouteillage entre les allers et retours des autobus sur la ligne Berthaud, réduisant ainsi les inconvénients des usagers. «Il est impératif de revoir ces déviations. Nous ne pouvons plus courir chaque jour. Nous espérons que nos doléances seront prises en compte. D'autant que si, a priori les travaux se terminent effectivement en décembre, ce sera une autre route qui sera déviée et, forcément, nous resterons pénalisés».