Aussi demandent-elles au gouvernement de maintenir la subvention sur le carburant, en sus d’une majoration du prix du ticket d’autobus.
La pilule de la hausse du prix du diesel est difficile à avaler pour la Mauritian Bus Transport (MBT). Si son directeur général, Uday Gujadhur, concède que les prix des carburants flambent à travers le monde, cette nouvelle hausse depuis le début de l’année affecte les finances de la compagnie.
« Nous sommes maintenant à genoux. L’impact de ces hausses de prix sur nos coûts d’opération est important. Le diesel et la masse salariale constituent l’essentiel de nos dépenses et doivent être compensés par nos revenus. Mais ceux-ci ont considérablement baissé », fait-il comprendre.
Mais alors, quid de la subvention du gouvernement. Le responsable de la MBT avance que la formule de subvention est calculée selon un mécanisme mis en place à chaque hausse du prix du diesel. Ainsi, les compagnies d’autobus sont tenues d’envoyer leurs Returns à la National Land and Transport Authority. C’est sur la base de ces Returns qu’une subvention est ou non accordée.
« Le problème, c’est que ce soutien, même s’il est le bienvenu, n’est pas considérable. Surtout face à la baisse de nos recettes et la hausse de nos coûts d’opération. Aujourd’hui, nous peinons à joindre les deux bouts. La situation est devenue plus difficile. Je suis en faveur d’une subvention du gouvernement pour aider l’industrie du transport », s’appesantit-il.
D’autant, poursuit-il, que le public voyageur est en baisse, et ce, malgré l’allégement des mesures sanitaires et la hausse du prix de l’essence. « La situation est telle que nous ne savons pas combien de temps nous pourrons encore continuer notre route », dit Uday Gujadhur.
Pour autant, il n’est pas forcément favorable à une hausse du prix du ticket de transport. « Si le prix du ticket augmente, les transports marrons en profiteront. Je ne suis donc pas pour une augmentation, en dépit de la hausse de nos coûts d’opération », indique-t-il. Tout en rappelant que les charges financières ne sont pas fixes et qu’il y a, sur ce point, un manque de visibilité.
Du côté de Triolet Bus Service (TBS), l’on espère aussi que la subvention du gouvernement se poursuivra. Viraj Nundlall, son directeur général, est du même avis que Uday Gujadhur concernant la hausse constante des frais d’opération. « Vu la situation économique, j’espère que le gouvernement continuera de nous accorder la subvention », affirme-t-il.
Le directeur général de TBS n’est pas en faveur d’une augmentation du ticket de bus. Toutefois, si hausse il doit y avoir, dit-il, alors celle-ci devra être raisonnable afin de ne pas trop pénaliser le public voyageur et de résorber les frais non couverts par les subventions.
« A contrario, une hausse excessive irait à l’encontre de la mobilité », concède-t-il. Sans compter que les petites et moyennes entreprises souffriront et que l’on sentira l’effet boomerang.
La hausse du prix de l’essence a-t-elle eu un effet sur le nombre de passagers ? Viraj Nundlall répond par l’affirmative, même si l’augmentation de voyageurs reste faible, dit-il. En revanche, il se montre pessimiste si le prix du ticket devait être ajusté à la hausse. D’où son appel au gouvernement pour que les subventions soient maintenues. À noter que la TBS songe à introduire des autobus électriques afin de réduire ses coûts d’opération.
Même son de cloche du côté de l’UBS, dont le directeur général, Swaleh Ramjane, dit tenir la barre, malgré la conjoncture. « Lorsque les prix dépassent un certain seuil, nous sommes remboursés par le gouvernement. Grâce à cela, nous tenons toujours », dit-il.
Si tel n’était pas le cas, les compagnies d’autobus n’auraient d’ailleurs pas le choix, estime-t-il, et devraient passer la facture aux voyageurs en augmentant le prix du ticket de transport. Swaleh Ramjane dit par ailleurs ne pas constater grand changement quant au nombre de passagers depuis la hausse du prix de l’essence.
« C’est à peu près pareil. De toute façon, depuis l’apparition du Covid-19, le nombre de passagers a chuté de 40% », note-t-il. En cause : le « Work from Home » et la peur de contracter le virus dans le bus.
Il préconise une légère hausse du ticket d’autobus. Surtout, dit-il, « connaissant la situation financière des Mauriciens en ce moment ». Aussi, s’il doit y avoir une hausse, « je m’attends à ce qu’elle soit très raisonnable », dit-il. Comme pour la TBS, l’UBS compte aussi amortir ses frais d’opération grâce aux bus électriques, « que nous mettrons bientôt sur la route ».
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