On se rappelle de la question pourtant simple du leader de l’opposition qui voulait juste savoir si les autorités concernées envisageaient d’installer des barrières de protection, sur les deux côtés des rails du métro dans les régions résidentielles et aux passages à niveau, à la suite des trois accidents mortels. Le ministre du Transport, Alan Ganoo, a pris 22 minutes pour parler très généralement sur la fiabilité du système de sécurité existant, des campagnes de sensibilisation, de la vitesse réduite du tram accompagnée de coups de klaxon aux carrefours, des entraînements intensifs des Train Captains, pour finir par dire – l’accouchement a été ardu, cela, après que Xavier-Luc Duval a fait une remarque sur le «bla bla» de Ganoo – qu’à l’issue d’«extensive consultations, brainstorming and discussions amongst relevant stakeholders and authorities […], these consultations have led to a consensus not to implement the barriers at the road-rail intersections».
Alan Ganoo a ajouté que si l’on suivait la logique de Duval, des barrières devraient être installées «on all the roads in this country, on the motorway, because people walk along the motorway». Pourtant, Duval avait précisé «dans les régions urbaines et résidentielles…» Bref, Ganoo a rejeté l’idée proposée par Xavier-Luc Duval. Or, on constate dernièrement que les barrières de sécurité sont bien en train d’être installées. Mais personne ne dit que c’est à la suite de la PNQ du leader de l’opposition. Contacté, ce dernier se demande toujours pourquoi Alan Ganoo avait fait la forte tête au Parlement pour ensuite accepter son idée des barrières. «Il aurait pu au moins dire, comme le font certains autres ministres courtois, qu’il étudiera la proposition.»
Que s’est-il donc passé pour que Ganoo revienne sur sa décision ? Selon nos informations, le ministre du Transport a pris un savon lors du conseil des ministres suivants, où on lui a fait comprendre qu’il faut bien se résoudre à installer ces barrières.
Pour le leader de l’opposition, «l’essentiel, c’est que Ganoo soit revenu ou a été forcé à revenir à de meilleurs sentiments». Il nous explique, qu’en fait, nous avons un système hybride de tram-métro. «Le métro partage son espace de circulation avec les voies utilisées par les véhicules et les piétons. Ce qui n’est pas le propre d’un vrai système de métro, mais ressemble plus au tramway qui toutefois roule très lentement. La vitesse du métro représente donc un danger pour les autres usagers de la route. Et ces installations de barrières ne coûtent pas cher…»
Xavier-Luc Duval nous rappelle qu’en Angleterre, par exemple, avec ses milliers de kilomètres de rail pour le métro de Londres, il n’y a eu que deux accidents. «Alors qu’à Maurice, avec notre petit réseau, trois morts sont déjà à déplorer.»
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