Cette promesse phare de l’Alliance du changement, annoncée par Navin Ramgoolam pendant la campagne électorale, devrait être bientôt mise en œuvre, conformément à son engagement. Reza Uteem, un des responsables de la commission économique du MMM, affirme qu’«une fois le gouvernement constitué, le nouveau ministre du Commerce aura la responsabilité de mettre en œuvre les actions nécessaires pour honorer cette promesse électorale.»
Pour parvenir à une baisse des prix, le député MMM indique que plusieurs solutions sont envisageables : une révision de la structure des prix, une réduction des taxes et prélèvements avec des efforts pour inverser la dévaluation de la roupie, ce qui diminuerait le coût des importations. À long terme, une révision des modalités d’appels d’offres et une transition vers les énergies renouvelables pourraient contribuer à réduire la dépendance aux produits pétroliers.
Actuellement, l’essence est à Rs 66,20 le litre et le diesel à Rs 63,95. Une réduction des prix aurait un impact sur le porte-monnaie des ménages et allégerait les charges des entreprises, qui, en faisant face à des coûts d›exploitation réduits, pourraient répercuter cette baisse sur leurs prix de vente. Les associations de consommateurs espèrent que cette réduction contribuera à une baisse générale des prix des biens, qui ont fortement augmenté ces derniers mois. Par exemple, dans le secteur agricole, une diminution des prix du carburant pourrait réduire les coûts de production et de distribution, rendant ainsi les produits alimentaires plus accessibles.
Effet boule de neige
Pour Claude Canabady, président de la Consumers’ Eye Association, la baisse des prix des carburants est une excellente nouvelle. «Une telle réduction pourrait avoir un effet boule de neige sur les coûts de transport et, par extension, sur la chaîne de distribution. Cela entraînerait une diminution des frais de transport que les entreprises doivent habituellement supporter.» Pour les consommateurs, surtout ceux qui possèdent une voiture, cette mesure serait un véritable soulagement. «La classe moyenne, particulièrement affectée par les prix élevés, pourrait enfin souffler grâce aux économies réalisées pour les trajets quotidiens.» Cependant, il estime crucial d’adopter des mesures complémentaires. «Les lois qui protègent les droits des consommateurs doivent être révisées pour limiter les abus constatés.»
Claude Canabady souhaite que le nouveau ministre du Commerce promulgue des lois adaptées au temps moderne, offrant une réelle protection aux consommateurs. «Trop souvent, on observe des hausses de prix injustifiées et dans certains cas, des pratiques de profiteering comme avec l’huile ou les dal puri, où la quantité utilisée ne justifie pas l’augmentation des prix. Une collaboration avec les associations de consommateurs serait essentielle pour revoir les lois en profondeur. Ces dernières doivent être strictes afin d’assurer une justice équitable. En fin de compte, ce sont toujours les consommateurs, derniers maillons de la chaîne, qui paient les pots cassés.»
En tant que commerçant et consommateur, Rajesh exprime son impatience de l’application de cette mesure. «Nous souffrons beaucoup avec le prix actuel des carburants», déclare-t-il. En tant que marchand ambulant, il se déplace à moto et s›inquiète au quotidien de l’impact sur sa consommation d’essence. «C’est très cher, et j’attends cette baisse avec impatience. Navin Ramgoolam s’est engagé à réduire les prix actuels mais il faudrait que cette baisse soit maintenue. (…) Cela m’aidera à réduire mes coûts au quotidien.» Rajesh souligne que la baisse du prix des carburants joue un rôle crucial pour tous après les récentes hausses. «Nous souffrons moins quand les prix sont raisonnables.» Il espère aussi une réduction des prix pour les consommateurs, tout en critiquant le fait que les hausses se répercutent immédiatement sur les tarifs, tandis que les baisses tardent souvent à avoir un effet. «Je serai content que le prix des carburants devienne raisonnable, soit en-dessous de Rs 50 le litre», conclut-il.
Stéphane Maurymoothoo, entrepreneur, soutient aussi que la baisse des prix des carburants serait une aide précieuse comme il se déplace beaucoup pour le travail. Cependant, «même si une réduction des coûts des carburants apporte un certain soulagement, cela ne signifie pas nécessairement que les prix des services baisseront», relève-t-il. Selon lui, d’autres facteurs entrent en jeu, comme l’augmentation du salaire minimum et l’absorption des hausses précédentes, ce qui ferait de cette mesure une opportunité pour mieux respirer financièrement.
Cette réduction devrait se traduire par une baisse des prix, bien que cela dépende également des opérateurs. Mais dans tous les cas, ajoute Reza Uteem, même si les tarifs des produits ne diminuent pas immédiatement, les consommateurs bénéficieront d’un pouvoir d’achat renforcé grâce à une dépense réduite en carburant.