Ce poste de commande assurant l’inspection des bateaux de pêche, disent-ils, serait sous l’emprise d’une « clique » incluant un Adviser affecté au ministère de la Pêche.
Ils se disent à bout et découragés. Des gardes-pêche de carrière ne comprennent pas pourquoi ils doivent se contenter de la paperasse dans les Fisheries Posts en région côtière, alors que les jeunes recrues sont à l’œuvre dans le port. « En réalité, il y a une clique, dont un officier sur qui pèsent des allégations de bribery, ainsi qu’un Adviser, qui font la pluie et le beau temps. Ils ont écarté les officiers de carrière pour pouvoir opérer à leur guise », dénoncent-ils. Travailler dans le port, ajoutent ces officiers, ne constitue pas seulement une évolution dans sa carrière, mais implique également des heures supplémentaires. « Les bateaux de pêche arrivent souvent tard dans la nuit. Il faut faire des inspections. Qui décide quels bateaux doivent être scrutés ou pas ? » ajoutent-ils.
Ces dénonciateurs s’interrogent également sur les activités parallèles de l’Adviser. « Il y a quelque temps, il avait mis un post sur sa page Facebook pour un commerce vendant du poisson venant de Saint-Brandon. Est-il toujours impliqué dans cette activité depuis qu’il est au ministère de la Pêche ? N’y a-t-il pas de conflit d’intérêts ? » se demandent-ils en toute légitimité.
Au lieu de s’acharner sur les gardes-pêche, avec des règlements en tous genres pour leur rendre la vie dure, les responsables du ministère de la Pêche devraient aussi s’intéresser aux nominés politiques, disent-ils : « Si le ministre Maudhoo n’a pas le courage de rappeler à l’ordre son conseiller, au moins le PMO doit réagir. Car tout ceci ne fait pas honneur au gouvernement », confient ces mêmes milieux.
Ils indiquent être des fonctionnaires et qu’ils seront toujours là pour travailler, peu importe qui est au pouvoir. « Mais nous ne pouvons accepter qu’un Adviser qui n’est pas un fonctionnaire, vienne nous donner des ordres. Il n’hésite même pas à mettre sur son compte Facebook que personne ne peut l’arrêter. Nous nous demandons également ce que font ses voitures de location sur le parking du ministère », disent-ils encore.
Ces officiers souhaitent que la méritocratie soit rétablie et que la Port State Control Unit ne soit plus sous l’emprise d’un « cercle fermé ». Ils mettent en avant que même le Permanent Secretary a demandé son transfert, tant la situation est devenue ingérable au ministère de la Pêche.
Ils citent en exemple, les récentes distributions de cartes de pêcheurs et l’absence de suivi. « Comment va-t-on vérifier que ces personnes sont en train de pratiquer ce métier, étant donné qu’il n’y a plus de monitoring sur les débarcadères ? Cette responsabilité est inscrite dans notre Scheme of Duty, mais on a décidé de l’abolir par une simple circulaire », dénoncent-ils.
Les gardes-pêche déplorent également ce qu’ils considèrent comme un manque de respect à leur égard : « Nous avons des chaussures avec des semelles comme du béton et très pointues. Nous devons porter ces chaussures pendant une journée. Cela ressemble à une punition. » Quant aux chemises et aux pantalons, ils viennent d’un fournisseur basé à Flacq.
Deven Anacootee : « Il n’y a pas de clique au ministère de la Pêche »
Deven Anacootee, conseiller en matière de communication, rejette les allégations des Fisheries Officers sur la situation dans le port. « Il n’y a pas de clique au ministère de la Pêche mais des travailleurs. Depuis 2021, il n’y a jamais eu autant de contraventions et de poursuites. C’est noir sur blanc. »
Concernant les recrues, il précise que c’est la preuve que le ministère fait confiance aux jeunes. « Nous croyons dans leurs potentiels et leurs capacités. Il n’y a eu aucune allégation de bribery à leur égard à ce jour. Ce sont des jeunes dynamiques et respectueux. J’ajouterai qu’il n’y a pas des anciens postés avec eux afin de ne pas empoisonner leur esprit. »
Toujours est-il que s’il y a des officiers de carrière qui souhaitent travailler dans le port, poursuit-il, ils peuvent en faire la demande auprès du contrôleur. « Mais ces mêmes officiers, lorsqu’ils sont postés au port, viennent se plaindre. »
Concernant les activités parallèles de l’Adviser en question, il avance : « Si quelqu’un a vendu des légumes dans le passé et qu’il devient ministre de l’Agriculture des années plus tard, cela veut-il dire qu’il y a conflit d’intérêts ? »
Il ajoute qu’il ne faut pas croire que des Fisheries Protection Officers dans l’ensemble sont mécontents. « Il n’y a qu’une clique qui nuit à l’ensemble du service. »
Par ailleurs, le ministère de la Pêche tient à avancer que dans le passé, « on avait déjà posté des anciens au port, mais ils ont écrit pour demander leur transfert. Parmi eux, un président de syndicat ».
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