Rashid Imrith, président de la Federation of Public Bodies and other Unions, est catégorique : les travaux routiers occasionnent bel et bien un retard pour les fonctionnaires devant se rendre sur leur lieu de travail. Cela, alors même qu'à l'issue d'une réunion avec diverses autorités, jeudi 8 février, il a été trouvé qu'il n'y a pas de relation directe entre ces deux facteurs.
Cette réunion d'une heure et demie visait à faire le point sur les problèmes causés aux fonctionnaires, en raison des déviations au Caudan. Y étaient présents le ministre lui-même ainsi que le Secretary for Public Service, Soopramanien Kandasamy Pather, le directeur des ressources humaines, Sooreklall Luchoomun, des officiers responsables du «flexitime» et de la présence électronique, entre autres.
«Le ministre aurait pu appeler les syndicalistes pour en parler, car nous avions des propositions à faire. Par exemple, ces travaux pourraient être effectués pendant la nuit et le week-end. Les fonctionnaires ne peuvent pas faire les frais sociaux de ce projet, qui est déjà controversé», critique Rashid Imrith.
Narendranath Gopee, président de la Federation of Civil Service Unions, commente, de son côté la question d'éventuels abus de la part des fonctionnaires. Même si pour Radhakrishna Sadien, président de la State Employees Federation, ce ne sera pas difficile à savoir. Car, l'employeur sait où habite le fonctionnaire et s'il est concerné par les travaux.
«La difficulté est de distinguer entre un vrai et un faux retard. Les fonctionnaires doivent avoir un moratoire. Il nous faut un plan national le temps que dureront ces travaux. Une décision doit être prise dans l'intérêt du pays et des travailleurs», fait valoir Narendranath Gopee.
Actions disciplinaires
D'autant plus que selon les provisions du Pay Research Bureau, tout retard doit être déduit du quota des casual ou vacation leave. Tout retard au travail de plus de cinq jours entraîne, du reste, une déduction du salaire du fonctionnaire. Et des actions disciplinaires peuvent également être entamées. Les syndicats surveillent, ainsi, au grain et estiment qu'étant donné la situation, les fonctionnaires devraient être exemptés, car ils n'en sont pas responsables.
Selon notre source, ces provisions ont été évoquées lors de la réunion. Mais, à seulement trois jours depuis le début de ces travaux routiers, l'on a fait valoir qu'il est trop prématuré pour tirer une conclusion. Le ministère de la Fonction publique souhaite, en fait, se donner du temps pour analyser la situation. Car, non seulement il est trop tôt pour laisser parler les statistiques, mais aussi parce que celles-ci risquent d'être faussées en raison du pèlerinage à Grand-Bassin. Ainsi, il a été convenu qu'une réunion aura lieu avec le ministre des Infrastructures publiques, Nando Bodha, jeudi prochain, pour passer la situation en revue.
Sollicité, Pradeep Dursun, Chief Operating Officer de Business Mauritius, abonde dans le même sens que le ministère : il est prématuré de tirer des conclusions. Il affirme, toutefois, que la pratique dans le secteur privé est différente. «Les heures de travail ne sont pas calquées sur celles de la fonction publique. Et la culture de travail est telle que les employés s'adaptent rapidement. Il y a aussi la possibilité de travailler de chez soi», explique-t-il. Une rencontre est prévue aujourd'hui entre Eddy Boissézon et des représentants du secteur privé.