Ce document a mis en exergue un problème, qui trouble la localité depuis plusieurs années déjà : l'interdiction aux habitants, dans bien des cas des plaisanciers, d'avoir comme base d'opération le lagon de la plage publique. Une situation qui irrite nombre d'entre eux car il y aurait, selon leurs dires, des étrangers et des personnes qui n'habitent pas le village, qui y opèrent pourtant.
«Nous sacrifions notre village et notre bien-être et ce sont les gens venus d'ailleurs, qui y travaillent ! Voyez ! Ce sont des gens vivant à Quatre-Bornes, Trou-d'Eau-Douce, Vacoas et même Mahébourg, qui opèrent ici alors que nous, nous n'avons même pas droit à un permis», lance Indradeo Beema, propriétaire de bateau vivant à Flic-en-Flac. Il ne cache pas son mécontentement car, comme plusieurs autres villageois, il se retrouve privé de la possibilité de gagner sa vie grâce à la mer, qui n'est qu'à deux pas de chez lui. «Aucun permis pour opérer un bateau, que ce soit à titre commercial ou privé, n'est accordé pour Flic-en-Flac. C'est ce que l'on nous répond quand nous en faisons la demande auprès du ministère. Mais tous les jours, des gens et des bateaux viennent d'ailleurs pour des activités dans le lagon», poursuit-il.
Naraj Maneeram, autre plaisancier, se joint à lui pour expliquer son cas, qui est plutôt particulier. Habitant Flic-en-Flac, la base d'embarcation pour son bateau est à Tamarin. «Je vis à moins de 100 mètres de la plage publique et pourtant, je n'ai pas le droit d'embarquer des gens ici. Je dois aller à Tamarin tous les jours pour récupérer mes passagers. Si jamais j'embarque des personnes à partir de Flic-en-Flac, je risque une amende», déplore-t-il
Aucun permis
Il dit pourtant avoir fait une demande pour pouvoir opérer plus près de chez lui. Mais cela lui a été refusé. «En 2013, j'ai demandé à ce que l'on change ma base d'opération de Tamarin à Flic-en-Flac. On m'a alors demandé de choisir un autre endroit que la plage publique, un lieu comme Wolmar par exemple. Je ne suis pas d'accord car il y a presque pas d'activités là-bas», insiste-t-il.
Autre sujet de mécontentement parmi les villageois: le «traitement de faveur» accordé aux étrangers, allèguent-ils. Ceux rencontrés estiment que les étrangers sont favorisés dans l'octroi de permis d'opération à Flic-en-Flac. «Ils prennent des permis et ne s'en servent pas. Ena pe ale craze lor brizan tou. Ils ne connaissent pas la mer d'ici mais obtiennent, malgré tout, des permis», dit encore Indradeo Beema. Lui aussi regrette qu'il y ait des possibilités de faire du business dans le village mais que les habitants ne puissent en profiter. «Si des permis ne sont pas délivrés, cette mesure doit s'appliquer à tout le monde», insiste Naraj Maneeram. Les signataires de la pétition l'ont d'ailleurs souligné au conseil de village.
Contacté, un conseiller se dit impuissant. «Nous comprenons leurs points de vue mais cela ne relève pas de nos attributions. Il faut en référer au ministère du Tourisme», dit Francois Inassee, conseiller du village. Entre-temps, les propriétaires de bateau comptent se réunir en association et demandent une rencontre avec le ministre du Tourisme, Xavier-Luc Duval. Et si la situation ne change pas, ils comptent manifester. Le mail de l'express au ministre Duval est resté sans réponse.