Avec le Royaume-Uni, le Japon et l'Europe, les annonces se multiplient : les voitures thermiques seront interdites à partir de 2030, 2035, 2040... Auto Plus fait le point sur ce qu'ont prévu les nombreux pays qui se dirigent vers le tout électrique, à commencer par la France.
En France : avant l'interdiction complète, les grandes villes
En France, l'interdiction de la vente de véhicules thermiques est fixée à 2040. Dans ce groupe, sont aussi inclues les voitures hybrides et hybrides rechargeables.
Mais dans la pratique, l'utilisation de véhicules thermiques va devenir difficile bien avant cette date pour beaucoup de Français. En effet, la mise en place des ZFE (Zones à Faibles Emissions), avec le système Crit'Air, va progressivement interdire aux thermiques l'accès aux grandes agglomérations. A Paris, l'objectif est d'interdire l'entrée en ville à tout le monde sauf les "Crit'Air 0" (les électriques et hydrogènes), d'ici à 2030. Avant ça, les diesels dans leur ensemble et les essence d'avant 2006 (Crit'Air 2 et plus) seront interdits en 2024. Les diesels d'avant 2006 (Crit'Air 4 et plus) seront interdits dès juin 2021.
Dans le reste de la France, la liste des grandes agglomérations qui rejoignent le programme ZFE continue de s'allonger, avec par exemple Lyon et Strasbourg. Un décret paru en septembre 2020 rend obligatoire l'adoption d'une ZFE sur une agglomération en cas de dépassement des normes de pollution, sujet sur lequel la France se fait régulièrement épingler par l'Union Européenne.
En Europe, des divisions subsistent
Mais le calendrier français pourrait être amené à se durcir, si l'on en croit les annonces de l'Union Européenne, qui table sur 2035 pour l'interdiction à la vente des thermiques et hybrides.
C'est donc 5 ans plus tôt que la France, qui pourrait être forcée de s'y plier.
Ailleurs en Europe, certains sont plus volontaires encore. C'est le cas par exemple de la Norvège, où la vente des thermiques sera interdite dès 2025, soit dans maintenant presque 4 ans. Un record mondial. Le pays est depuis longtemps un leader sur les ventes d'électriques : elles occupaient presque 60% des ventes en 2019.
Le Royaume-Uni a récemment annoncé faire de même, mais en 2030. Dans le pays, des mesures similaires à nos ZFE sévissent déjà, notamment à Londres. A Copenhague ou Oslo, il est déjà interdit de circuler en diesel.
En revanche, l'Allemagne, pourtant notoirement pro-écologie, n'a pas encore fait d'annonces sur ce sujet. Doit-on y voir l'influence de ses grands constructeurs ? Toujours est-il que si une proposition d'interdiction de la vente de véhicules thermiques pour 2030 a été avancée, rien de concret n'est encore prévu, à part une ambition de voir 10 millions de véhicules électriques sur les routes en 2030.
Même chose en Italie, même si quelques villes comme Rome commencent à interdire les diesels en cas de pic de pollution.
En Espagne, la date 2040 a été proposée, sans pour l'instant être validée.
Ailleurs dans le monde, des pionniers et des pays en retard
Aux États-Unis, deuxième pays le plus pollueur (en termes d'émissions de CO2) derrière la Chine, la décision se fera probablement au niveau des différents États. La Californie, comme souvent, est la première à s'avancer sur le sujet, en annonçant début septembre dernier la fin de la vente de véhicules thermiques pour 2035.
En Chine, si l'ambition était initialement d'interdire les moteurs à combustion en 2035, il n'en sera finalement rien. Le premier marché du monde vise plutôt une part de marché de 60% pour les électriques à cette date, d'après Automotive News.
Début décembre, le Japon a annoncé la date butoir de 2035 pour la vente de thermiques. Reste à savoir comment un constructeur comme Toyota, leader de l'hybride, va réagir. L'accent est pour l'instant mis sur le développement de l'hydrogène.
Bilan : date butoir ou effet d'annonce ?
Facile, en 2020, d'annoncer des mesures drastiques pour dans 10, 15 ou 20 ans. D'ici là, les gouvernements auront changé, la situation économique aussi. Mais les électriques devraient être aussi beaucoup plus compétitives, avec des temps de charge réduits et des coûts à l'achat comparables à ceux des essence et diesels. Le vrai point d'interrogation est sur l'infrastructure, et notamment les bornes. Si des dizaines de millions d'automobilistes roulent demain en électrique en France, il va falloir multiplier le nombre de points de charge. Sans quoi, bonjour la queue pour faire le "plein" sur l'autoroute des vacances...
Reste aussi la question de la production et du recyclage des batteries. L'Union Européenne au moins semble prendre conscience de l'ampleur du problème, et a décidé en décembre de réglementer le secteur, avec notamment la mise en place de passeports électroniques pour les batteries.
Il est probable que de nombreux autres pays annoncent leurs dates limites pour la vente de voitures à combustion, mais le vrai test viendra en 2025, avec le passage de la Norvège au 100% électrique, premier pays du monde à franchir le cap.
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