Taxi Proprietors Union : « Kan ou dan lanfer, enn tigit dife an mwins pa fer okenn lefe. Ou kontinye brile… »
Le Petroleum Pricing Committee, réuni samedi dernier, a pris la décision de baisser le prix du litre d’essence de Rs 2.80. Celui-ci passe ainsi de Rs 69 à Rs 66.20, tandis que le litre de diesel se vend toujours à Rs 63.95. Pour les chauffeurs de taxi, cette baisse ne représente pas grand-chose, alors que les opérateurs d’autobus plaident pour une révision du prix du diesel.
Lors de la réunion du Petroleum Pricing Committee (PPC) d’octobre 2023, le litre d’essence avait baissé de Rs 3.10, après une hausse du même montant en septembre 2023. Le litre d’essence était à Rs 69 en juin 2023, puis il est passé à Rs 72 en septembre 2023, pour finalement revenir à Rs 69 en octobre 2023. Pour le dernier exercice de révision de prix des produits pétroliers, le PPC a recommandé une nouvelle baisse du litre d’essence par Rs 2.80. Le litre à la pompe se vend actuellement à Rs 66.20.
Le prix du diesel est resté inchangé, suivant la réunion de PPC de samedi dernier. L’année dernière, le litre du diesel était passé de Rs 54.55 en juin à Rs 60 en septembre, pour finir à Rs 63.95 en octobre. Ce prix a été maintenu en cette fin de janvier.
La State Trading Corporation fait ressortir que le Price Stabilisation Account (PSA) pour le diesel accuse toujours un déficit de Rs 4,5 milliards. De ce fait, la décision de maintenir le prix actuel se justifie en conformité à la Regulation 5 (2), stipulant que le prix du carburant ne peut baisser, tant que le PSA sera en situation déficitaire.
Chez les consommateurs comme chez les professionnels, la décision du PPC suscite des mécontentements. Sunil Jeewoonarain, secrétaire de la Mauritius Bus Owners Cooperative Federation Ltd, estime que le maintien du litre d’essence à Rs 63.95 n’est pas favorable pour les opérateurs d’autobus : « Il faut savoir que nous avons un subside du gouvernement pour le diesel, basé sur le prix de mars 2022. Sauf que la subvention ne couvre pas 100% de la quantité de litres utilisés pendant le mois. Nous payons environ 15% de notre consommation à Full Cost », rechigne-t-il.
De plus, ajoute Sunil Jeewoonarain, l’argent est souvent versé avec deux à trois mois de retard, ce qui provoque un problème de Cash Flow. « Il fallait baisser également le prix du diesel car nous avons un manque à gagner, sans compter qu’il faudra ajuster les salaires par rapport à la politique nationale sur la compensation et le salaire minimum », ajoute-t-il.
Le secrétaire de la Mauritius Bus Owners Cooperative Federation Ltd fait ressortir que le diesel est utilisé en majorité pour des activités professionnelles : « Outre le coût du diesel, nous avons d’autres frais d’entretien à assurer. Aujourd’hui, les prix des pneus et autres pièces de rechange ont augmenté. Nous sommes en train de souffrir de cette situation. C’est pour cela que nous faisons une requête pour baisser le prix du diesel également », dit-il encore.
Du côté des chauffeurs de taxi, la baisse du prix de l’essence ne fait pas des heureux non plus. Raffick Bahadoor, président de la Taxi Proprietors Union, ironise en ces termes. « Kan ou dan lanfer, enn tigit dife an mwins pa fer okenn lefe. Ou kontinye brile… », dénonce-t-il. Il ajoute que le litre d’essence a augmenté substantiellement à plusieurs reprises depuis 2021, même lorsque le prix du pétrole avait baissé sur le marché mondial. « Une baisse de Rs 2.80 ne vient pas compenser tout ce que nous avons perdu. Le gouvernement a toujours trouvé les moyens de venir justifier ce qui est injustifiable », dit-il.
Il est également très critique envers le ministre du Transport, Alan Ganoo, qui, pour lui, ne facilite pas la vie des chauffeurs de taxi. « Aujourd’hui, tout a augmenté. Les pneus, le filtre, l’huile et j’en passe. Comment s’en sortir avec Rs 2,80 sur un litre d’essence ? »
D’après la STC, le PSA de l’essence accuse un déficit nettement inférieur à celui du diesel, soit Rs 300 millions contre 4,5 milliards, donnant un déficit total évalué à Rs 4,2 milliards.