Pêche illégale: la «flying squad» coule à pic

2 years, 7 months ago - 22 September 2021, lexpress.mu
Pêche illégale: la «flying squad» coule à pic
La flying squad du département de garde-pêche a été démantelée par le ministère de la Pêche, vendredi.

Les officiers membres ont été déployés dans différents «fisheries posts». Cependant, une source gouvernementale affirme que c’est pour une meilleure utilisation des ressources que cette décision administrative a été prise. 

Mais selon un fonctionnaire proche de la flying squad, cette unité a dressé plusieurs contraventions pour pêche illégale. À titre d’exemple, fait-il ressortir, avec le soutien de la National Coast Guard, les officiers avaient procédé à la saisie du bateau Legacy de Ritesh Gurroby, qui pêchait illégalement à Saint-Brandon, quand il avait été accosté par les autorités le 6 mai dernier. 

«La flying squad a un bon track record. Il suffit d’aller en cour pour voir que ce sont ces membres qui sont derrière les poursuites dans les affaires liées à la pêche illégale alors que ceux affectés dans des bureaux s’occupent davantage de l’administration. Cette unité saisit entre 3 kilomètres de senne et des filets par année. Elle traque aussi des plongeurs et ceux qui harponnent des poissons qu’on n’a pas le droit de pêcher et des ourites, notamment, en hors-saison. Ce n’est pas tout. Quand il y a eu le naufrage du Wakashio, les officiers étaient sur le terrain quand des poissons morts avaient été découverts sur nos plages», déclare ce fonctionnaire. 

Ce qui est encore plus surprenant, dit-il, c’est que le ministère a décidé de démanteler cette unité à quelques semaines du début du frai (NdlR, correspondant à la saison de reproduction des poissons), où les alevins seront en abondance près des plages. Durant cette période, nombreux sont ceux qui pêchent illégalement des petits cordonniers et des rougets, à l’aide de paréos ou de draps… Comme la saison de la pêche à la senne prend fin en novembre, justement pour permettre aux poissons de frayer, les membres de la flying squad, maintient notre interlocuteur, sillonnaient les côtes pour la surveillance. 

Interventions rapides 
Cinq équipes de la flying squad opéraient dans diverses régions de l’île avec trois ou cinq gardes-pêches par unité. Ils ont été transférés pour épauler deux autres officiers présents dans chaque «poste». Le fonctionnaire réitère que le travail dans ces postes est administratif. «Il faut toujours une personne au poste et une autre qui est présente aux débarcadères quand les pêcheurs accostent. Ils n’ont pas le temps d’effectuer des patrouilles comme le faisait la flying squad. De plus, il n’y a pas de voiture au niveau de tous les postes pour effectuer des interventions rapides ou des surveillances au bord de la mer. Avant ce démantèlement, les officiers passaient des heures dans des voitures banalisées, pour justement effectuer des surveillances après avoir obtenu des informations sur des fraudes.» 

Au ministère de la Pêche, un responsable du dossier affirme qu’il «y avait quelques personnes au sein de cette unité qui disparaissent pendant la journée sans donner signe de vie. On ne savait même pas ce que faisaient ces officiers. D’autres commençaient leur travail à 9 heures pour rentrer chez eux à 14 heures. Il n’y avait pas de contrôle. C’est pour mettre de l’ordre dans ce département que cette décision a été prise. De plus, les moyens dépensés dans cette unité sont énormes alors que son efficacité sur le terrain n’est pas satisfaisante.»

Il ajoute que ceux postés dans les différents bureaux ne pouvaient pas effectuer des patrouilles par manque d’effectif, et que désormais les contrôles dans les lagons seront beaucoup plus réguliers. «Les membres de la flying squad travaillaient de 9 heures à 16 heures alors que ceux des fisheries posts travaillent même la nuit sur une base rotative. S’il y avait une intervention après 16 heures, la flying squad n’était pas disponible. De plus, il était difficile pour les deux gardes-pêches par poste d’agir. Donc, avec ce transfert, ils pourront être en action à n’importe quel moment et les véhicules qui étaient à leur disposition sont désormais opérationnels 24/7.»