D'ailleurs, hier, lundi 30 octobre un atelier de travail a été organisé. Objectifs : professionnaliser le secteur, améliorer la qualité de service et identifier un code de conduite. Mais quel est l'état actuel des choses?
«Il y a un engouement pour des activités nautiques chez nous présentement», estime David Florens, Manager d'Imersea Manufacturing Co Ltd. La firme fabrique et répare des bateaux de plaisance pour des clients mauriciens et des expatriés.
Pour leur part, Darsan Racktoo, président de l'Île-aux-Cerfs Pleasure Craft Association, qui regroupe une vingtaine d'opérateurs, et Karl Lamarque, secrétaire de la Federation of Pleasure Craft Owners, qui compte 800 membres, confirment l'intérêt et la volonté d'intégrer le secteur. Toute- fois, la compétition est considérable, en particulier face aux opérateurs illégaux, soutiennent-ils.
Selon Karl Lamarque, une centaine de bateaux seraient illégalement en service. «Il y en a à plusieurs endroits. C'est dommage que les autorités n'arrivent pas à les appréhender. C'est un manque d'efficacité et cela expose les clients aux arnaques», dit-il. Darsan Racktoo va plus loin, décriant un taux de «bateaux marron» à 80 % dans l'Est.
Mais du côté de la Tourism Authority (TA), mention est faite quant aux mesures visant à contrer les faux opérateurs. À titre d'exemple, la Monitoring and Compliance Unit agit à la suite de plaintes du public, notamment celles concernant les opérateurs «marron». Des inspections sont également menées en collaboration avec la Mauritius Revenue Authority, la National Coast Guard, l'Anti Drug and Smug- gling Unit, entre autres.
Et en termes de sécurité, des initiatives ont également été prises, soutienton à la TA. Par exemple, le Pleasure Craft Management System œuvre à renforcer la sécurité à bord des embarcations de plaisance. Une révision de la Passengers Carrying Capacity, par exemple en réduisant le nombre de passagers de moitié, a été préconisée. Mais cela a suscité une levée de boucliers du côté des opérateurs (voir encadré).
D'autres initiatives incluent un système d'identification des emplacements du bateau en mer, pour répondre à toute situation d'urgence, et une formation plus étoffée pour les skippers. Celle-ci est passée de trois à dix jours, avec des cours sur les premiers secours, le déploiement des canots de sauvetage ainsi que la sécurité-incendie.
«La formation est un des points positifs que la TA apporte avec les amendements. Nous y avons collaboré. Mais comparés aux autres secteurs, les accidents maritimes sont rares. Nous devrions pouvoir opérer tranquillement», conclut Karl Lamarque. Des préoccupations qui ont été soulevées lors de l'atelier de travail qui réunissait les partenaires du secteur, hier.
Nouveaux règlements : le litige se poursuit Le bras de fer entre la TA et les opérateurs continue.
Depuis août 2016, certains règlements élaborés par l'organisme sont sujets à une injonction interlocutoire suivant une action légale de Karl Lamarque, représentant de quelques opérateurs. Une des mesures contestées par ces derniers prévoit de réduire le nombre de passagers de moitié. L'affaire a été entendue en cour, le 12 octobre. Entre-temps, les règlements ne peuvent être appliqués. «Nous attendons la décision de la cour», précise Karl Lamarque.
En chiffres
Types d'activités et coûts
Deux classifications d'activités nautiques sont répertoriées. Premièrement, il y a des «small trips» (excursions en mer) vers des îles et îlots, incluant, ou pas, des attractions parallèles comme l'observation des baleines ou l'utilisation de bateaux à fond de verre. Deuxièmement, on trouve des sports comme la plongée, le kitesurf, la pêche au gros ou le ski nautique, qui sont proposés par les plaisanciers. Par contre, la motomarine (Jet Ski) demeure interdite. Combien coûtent ces attractions ? Certains opérateurs pratiquent des tarifs à l'heure alors que d'autres proposent un package selon le lieu et le nombre de passagers. «Par exemple, pour une visite de l'île-aux-Cerfs et des cascades, une moyenne de Rs 4 000 pour une famille de six à huit personnes peut être demandée», indique Darsan Racktoo. De son côté, Karl Lamarque affirme qu'une visite en bateau à fond de verre peut coûter Rs 100 par personne alors que pour observer des dauphins, cela revient à environ Rs 1 000.
Les sanctions
Si un bateau constitue un danger ou n'est pas conforme aux règlements, le permis peut être suspendu pour une période n'excédant pas trois mois, selon les règlements de la TA. L'opérateur doit alors prendre les actions nécessaires. La sanction s'applique aussi au cas où le propriétaire du bateau opère sans licence ou a payé les frais pour le permis par un chèque en bois. Et si un plaisancier opère sans permis, avec un permis révoqué ou bien sans assurance, une première amende de Rs 5 000 doit être payée.
Tourism Authority : Ces projets à flot
Outre les amendements légaux, la TA planche sur plusieurs autres projets. Une unité spécialisée dans les poursuites judiciaires suivant des contraventions émises sera notamment créée. Dans la même lignée, une meilleure surveillance des activités nautiques sera préconisée avec l'acquisition d'un bateau. Quant à la formation, elle sera accentuée sur la professionnalisation des métiers comme des guides, des marchands de plage, des skippers etc. Enfin, l'introduction d'une ambulance en mer figure parmi les objectifs de l'organisme.