Produits Pétroliers : Manoeuvres pour Croître la Capacité de Stockage

12 years, 11 months ago - 19 January 2012, Le Matinal
Produits Pétroliers : Manoeuvres pour Croître la Capacité de Stockage
La capacité de stockage des produits pétroliers dans le port préoccupe les autorités concernées.

La raison : une hausse de 12,5 % dans la demande a été enregistrée par rapport à 2011. D’autre part, les intempéries risquent de retarder le débarquement des produits pétroliers comme cela a été le cas la semaine dernière pour la cargaison en provenance de Mangalore. En effet, l’exercice de soutage (bunkering), programmé pour le mardi 10 janvier, a été retardé de 48 heures en raison du mauvais temps, alors que le stock de carburant dans le pays était à un niveau inquiétant.

Pour faire face à ce genre de difficulté, la State Trading Corporation (STC) a déjà engagé des pourparlers avec la firme Mauritius Molasses Company Ltd pour augmenter la capacité de stockage des produits pétroliers dans le port.

Stockage de plus de 7 375 tonnes métriques

La firme Mauritius Molasses Company Ltd a répondu favorablement à l’appel de la STC. Elle se propose de convertir un de ses dépôts de mélasse dans le port en un lieu où on peut stocker des produits pétroliers. Le but du projet est de permettre au pays d’avoir une capacité de stockage additionnelle de plus de 7 375 tonnes métriques de produits pétroliers.

Un responsable de la State Trading Corporation (STC) a déclaré au Matinal, mercredi, qu’il salue l’initiative de la MMC, car le pays ne dispose que de huit jours de stockage d’essence entre l’arrivée de deux bateaux d’approvisionnement. Avec l’initiative de la MMC, du groupe Taylor Smith, le pays pourra pallier à toute pénurie de carburant en cas de retard du bateau d’approvisionnement, provoqué parfois par des intempéries.

En outre, le haut responsable de la STC souligne que la capacité de stockage de l’essence à Maurice est de 10 000 tonnes et pratiquement la même que pour la consommation locale. L’initiative de la MMC cadre aussi avec le fait que la superficie sous culture de la canne est en train de réduire d’année en année.

Le pays importe environ 900 000 tonnes des produits pétroliers annuellement, notamment l’essence, le diesel, le gaz ménager, l’huile lourde, le kérosène, entre autres... Selon les statistiques, la demande pour les produits pétroliers est en hausse constante. La demande augmente annuellement entre 5 et 6,5 %. Les têtes pensantes du projet estiment que vu la capacité de stockage des produits pétroliers actuellement, le pays ne peut être approvisionné que pour quelques semaines. D’où l’idée de transformer le dépôt de Mauritius Molasses Company Ltd en un lieu de stockage des produits pétroliers au Quai D.

C’est la State Trading Corporation (STC) qui procède à l’importation des produits pétroliers à Maurice. Ces produits sont ensuite stockés par quatre compagnies : Shell, Engen, IndianOil et Total. Maurice importe plusieurs types de produits pétroliers, notamment essence, diesel, jet fuel, fuel oil pour le Central Electricity Board (CEB), liquified petroleum gas et des lubrifiants.

Les compagnies opérant dans ce secteur sont : Engen Petroleum (Mauritius) Ltd, IndianOil Mauritius Ltd, Vivo Energy Mauritius Ltd (ex-Shell), Total Mauritius Ltd, Elf Antargaz et Bulk Bitumen Ltd. C’est le gouvernement qui avait exprimé le vœu d’augmenter la capacité de stockage des produits pétroliers dans le port pour parer à toute éventualité.

Après cet appel, la Mauritius Molasses Company Ltd a engagé des pourparlers avec le gouvernement. Le conseil des ministres en date du 19 août dernier a donné son aval pour la conversion de son dépôt de mélasse en un lieu pour stocker des produits pétroliers.

Avant d’aller de l’avant avec ce projet, The Mauritius Molasses Company Ltd a fait appel à la firme GIBB (Mauritius) Ltd) pour faire une étude détaillée sur les implications de ce projet. Une copie du rapport a été soumise à la Mauritius Ports Authority (MPA).

Défis de la STC

Les défis financiers se multiplient pour la STC. L’organisme parapublic se voit actuellement contraint de jongler avec ses finances face à la majoration de la tonne de butane et de propane par la Kuweit Petroleum Corporation. Cela concerne l’importation du gaz de pétrole liquéfié (GPL).

La situation est également compliquée en ce qui concerne les prix de l’essence et du diesel, en hausse sur le marché mondial. Déjà, fin décembre, le Price Stabilisation Account sous le Petroleum Pricing Committee (PPC) a aidé à absorber une hausse de 3,30 % (Re 1,36) sur le prix du diesel et de 1,23 % (Re 1,60) sur le prix de l’essence. Le PPC sera de nouveau appelé à trancher fin janvier.

Parallèlement, le scénario d’un embargo européen sur les importations de pétrole iranien se confirme davantage. Ce qui, selon les experts étrangers, poussera les prix des produits pétroliers vers d’autres sommets exorbitants. Une décision officielle de l’Union européenne (UE) est attendue le 30 janvier. Quoi qu’il en soit, la raffinerie de Mangalore continuera à importer le pétrole iranien, a précisé un des responsables de cette société dans la presse indienne en fin de semaine.