Révision salariale dans le secteur du transport : Les employés en faveur d’un mouvement de grève

1 year, 8 months ago - 8 August 2022, Le Mauricien
Ashok Subron
Ashok Subron
Comme un seul homme, les employés des cinq compagnies de transport de l’île se lèvent pour acquiescer à la proposition faite par le syndicaliste Ashok Subron d’entamer un mouvement de grève dans 30 jours au cas où leurs patrons ne se présenteront pas à la table des négociations pour une révision salariale.

C’était, jeudi dernier, lors de l’assemblée générale annuelle du Union of Bus Industry Workers (UBIW) qui s’est déroulée à la Unity House à Beau-Bassin. L’UBIW aura recours à un tribunal d’arbitrage pour mettre la pression sur les parties concernées.

Les membres de l’UBIW font d’une pierre deux coups. Avec le concours de la General Workers Federation (GWF), ils ont non seulement réuni plus d’une centaine d’employés de la CNT, TBS, UBS, RHT et MBT pour discuter des stratégies à adopter pour amener les patrons à la table des négociations afin de revendiquer un meilleur salaire, mais c’était aussi l’occasion de présenter le rapport annuel des deux dernières années, dans le mesure où la pandémie n’avait pas permis une rencontre aussi élargie depuis 2020.

La reconduction d’Ashok Subron à la tête de l’UBIW a été accueillie par des applaudissements nourris « C’est à moi de vous applaudir et de vous rendre hommage pour votre dévouement pendant la pandémie. Bon gré mal gré, vous avez travaillé à vos risques et périls au service des voyageurs. Bis inn sarye dimun kouma bwat sardin alor ki la mor ti autour zot. Contrairement aux autres frontliners, vous n’avez pas reçu l’allocation de Rs 15,000 en guise de reconnaissance. C’est une honte ! », a lancé Ashok Subron

Ashok Subron a exprimé son incompréhension concernant la suppression, depuis le 1er novembre 2021, de l ‘« interim monthly allowance » de Rs 1,000 dont bénéficiaient les 4,150 employés de RHT, UBS, TBS et MBT, alors que « les 2,250 employés de la CNT continuent jusqu’à présent à percevoir ladite allocation. J’estime que c’est un deux poids deux mesures qui vise à semer la zizanie. » D’où l’appel réitéré par le syndicaliste aux patrons des cinq opérateurs pour ouvrir “dans les plus brefs délais” les négociations portant sur une vingtaine de demandes, dont celle relative à une révision salariale : « Les employeurs ont l’obligation d’ouvrir les négociations dans un délai de 30 jours pour que l’intérim monthly allowance soit non seulement rétablie pour tous les employés mais soit aussi entérinée sur le salaire de base. Nous demandons une hausse salariale de 25% ; au cas contraire, nous entamerons un mouvement de grève sans précédent. La reconnaissance du temps de service, une retraite calculée sur 30 jours par année de service, au lieu de 15, et un Early Retirement Scheme dans l’optique d’un licenciement font partie de nos demandes. »

Ashok Subron n’est pas allé de main morte pour commenter l’attitude du ministre du Transport Ganoo face aux revendications des travailleurs : « Alan Ganoo était  longtemps  considéré comme un homme de principe qui a combattu à nos côtés durant des années. Une image flatteuse qui s’estompe depuis qu’il travaille sous la houlette de son dictateur de Premier ministre. Je l’accuse de complaisance à l’égard des patrons. » Pour appuyer ses dires, le syndicaliste a révélé la teneur d’une récente conversation qu’il aurait eue avec le ministre : « Ganoo a induit le Parlement en erreur en affirmant, quelques heures avant la suppression de l’allowance de Rs 1,000, que cette somme allait définitivement être introduite sur le salaire de base de tous les employés. Kan ou pensé sa boug la ti nou avoka dan le pase ! Li dir mwa Ashok, si bann patron pou vinn lor latab pou négocié,  zot pou dir twa zot pa pou ena moyen pou satisfer to demann. Mo reponn li zordi. Li pa ni to kass, ni pou to premye minis diktater e ni pou patron. Li pou lepep sa. Si to rod lager to pou gagn !

Assemblée des délégués de l’Union of Bus Industry Workers : Ashok Subron lance un ultimatum aux compagnies de transport et au ministre de tutelle

Suivant une correspondance, envoyée aux compagnies de transport le 9 mai, contenant une cinquantaine de revendications relatives aux conditions de travail des chauffeurs et des receveurs, l’UBIW a tenu une assemblée hier, à Rose-Hill. Leurs principales revendications concernent : la réintroduction de l’allocation de Rs 1000 – supprimée par les 4 compagnies de transport privées suite au budget, une hausse de salaires pour tous les travailleurs du transport, des mesures en cas de cyclone ou de maladies, et un early retirement scheme.

S’adressant à la foule, le syndicaliste Ashok Subron a adressé un ultimatum au ministre Ganoo et aux compagnies de transport, au sujet de l’allocation de Rs 1000 à tous les travailleurs du transport et non seulement à ceux de la CNT. Il leur demande d’ouvrir les négociations au plus vite, s’ils veulent éviter un mouvement de protestation.

Il déclare que ces mesures sont finançables, mais qu’il manque une volonté politique.

Transport en commun – menace de grève : Ultimatum de 30 jours aux employeurs

L’Union of Bus Industry Workers (UBIW), et la General Workers Federation (GWF), maintiennent la pression et ont accordé un délai de 30 jours aux cinq compagnies du secteur du transport en commun et au ministre du Transport, Alan Ganoo, pour l’ouverture des négociations.

Cela pour deux raisons : en premier lieu, ils réclament une hausse salariale de 25% en faveur des employés, et en deuxième lieu, que l’Interim Monthly Allowance de Rs 1 000 soit définitivement introduite sur leurs salaires de base.

« Faute de quoi, nou pou desann lor lari pou fer la grev », menace le porte-parole du syndicat, Ashok Subron. Il animait l’assemblée annuelle de l’UBIW hier soir.

Le syndicaliste compte également se tourner vers l’Employment Relations Tribunal (ERT) afin de mettre en lumière toutes les revendications des employés du secteur du transport en commun. »Ce n’est pas normal que ces employés ne bénéficient nullement les subsides gouvernementaux accordés aux compagnies », déclare-t-il.