La NCG soupçonne que les membres d’équipage sont engagés dans un trafic de diesel en haute mer.
C’est alors que les hommes de la NCG étaient en patrouille en mer dans la soirée du mercredi 21 décembre que le Hung Jie Wei N0 21 a été vu naviguer dans nos eaux. La présence suspecte de ce navire de pêche taiwanais a éveillé de la NCG. C’est ainsi qu’il a été pris en filature avant que les hommes de la NCG ne montent à bord pour une vérification.
Ce bateau avec à son bord ses membres d’équipage a été escorté jusqu’à la rade de Port-Louis où il a été placé sous surveillance policière. Une enquête a été initiée au niveau de la NCG de Rivière-Noire pour faire la lumière sur cette affaire.
Surplus de 40 T de carburant dans les cales du Hung Jie Wei
Des chalutiers taïwanais, qualifiés de « corbillards ambulants », dans le collimateur des autorités
Le département Fisheries du ministère de la Pêche, avec la collaboration de la National Coast Guard (NCG), a intercepté un chalutier taïwanais au large de Rivière-Noire dans la nuit de mercredi à jeudi. Le Hung Jie Wei No 21 avait quitté le port quelques heures plus tôt pour une partie de pêche en haute mer. Sauf que la NCG a appris que ses cales étaient pleines de carburant. D’où ses soupçons à l’effet que l’équipage du navire avait l’intention de mener des activités illicites en mer.
La NCG l’a retracé avant de l’intercepter plus tard en haute mer. Elle a alors sommé le capitaine de rentrer à Port-Louis pour une vérification complète du chalutier. L’équipage n’a fait preuve d’aucune résistance et devait ainsi mettre le cap sur Maurice, sous la haute surveillance néanmoins de la NCG.
Le Hung Jie Wei No 21 est arrivé au port dans la nuit de mercredi à jeudi. Les officiers du ministère de la Pêche et la NGC sont alors montés à bord pour une perquisition. Ce qui les a amenés à la découverte surprenante de 40 tonnes de carburant, qui étaient stockées dans quatre cales destinées au poisson. Ce qui est contraire aux règlements, car non seulement les produits pêchés gardés dans cette cale deviennent impropres à la consommation, mais cela représente également un danger de marée noire en cas de problème.
Le bateau a de fait été mis sous séquestre par le directeur du Shipping (Notice of Detention) pour les besoins de diverses enquêtes initiées, que ce soit au niveau du département Shipping du ministère de la Pêche ou encore de la police.
À ce stade, les autorités ignorent pour quelles raisons le Hung Jie Wei No 21 a transporté plus de carburant que prévu. Les explications du capitaine sont attendues, mais ce dernier ne parlant ni l’anglais, ni le français, les autorités devront attendre les services d’un interprète taïwanais pour consigner sa version des faits.
Le Permanent Secretary du ministère de la Pêche, Mubarak Boodhun, dit avoir reçu des informations depuis quelque temps à l’effet que des chalutiers taïwanais quitteraient le port avec leurs cales remplies de diesel. « Nous soupçonnons que le transbordement illégal de carburant se pratique en haute mer. Les chalutiers taïwanais font ce travail pour leur Sister Boat ou autres bateaux qui n’entrent pas dans le port », fait-on comprendre. Une pratique illégale qui représente un manque à gagner pour les autorités portuaires, car chaque embarcation doit s’acquitter de Fees en entrant à Port-Louis.
Le ministère de la Pêche dit avoir ordonné aux compagnies pétrolières de ne pas vendre de carburant en excédent à quelconque chalutier. « Il semble qu’une compagnie n’ait pas respecté cette consigne. Nous ferons une enquête pour établir plusieurs aspects de cette affaire », soutient le secrétaire permanent du ministère.
Par ailleurs, Mubarak Boodhun avance que les poissons conservés dans ces cales sont impropres à la consommation, ajoutant que « bien souvent, ces produits sont livrés à des compagnies Canned Foods pour être vendus ensuite aux consommateurs ». Il avance que ces chalutiers détiennent des permis de l’Indian Ocean Tuna Commission (IOTC) en vue de pêcher en haute mer, précisant que « ce n’est pas nous qui livrons les licences ».
Le ministère de la Pêche a envoyé une correspondance à l’IOTC, dit-il, pour évoquer plusieurs problèmes avec les bateaux taïwanais. « Beaucoup de ces bateaux sont des corbillards ambulants, avec beaucoup de manquements à bord en terme de sécurité. Maurice étant un État souverain, nous devons agir selon les paramètrés des lois maritimes », déclare Mubarak Boodhun, qui avance que les autorités mauriciennes veilleront au grain en appliquant une politique de « tolérance zéro ». Ainsi, des chalutiers, surtout taïwanais, sont dans le collimateur des autorités pour toute infraction ou opérations illicites à partir de Port-Louis…