Mais en ce vendredi, une obligation personnelle nous y a contraints. Nous avons pensé un moment garer la voiture à la gare de Quatre-Bornes et prendre le métro pour Curepipe. Mais réflexion faite, nous avons maintenu le choix initial des’y rendre en voiture. Nous y avons consenti en nous disant que cela ne prendrait qu’une petite heure au plus, surtout que les nouvelles parties de la M1, à hauteur de l’usine de bière, nous font gagner un temps inestimable pour rejoindre la ville du haut plateau du pays.
Au bout d’un peu plus d’une quinzaine de minutes, nous étions déjà rendus au rond pont de Wooton et avons emprunté la Quartier-Militaire Road en direction du centre-ville en empruntant la rue Leclézio en direction de la gare d’autobus, du marché de Curepipe et de la nouvelle station de métro. À mi-chemin de la rue Leclézio, première difficulté : une file de voitures est bloquée à hauteur de ce rond-point, qui permet d’accéder le centre-ville à travers la rue Chasteauneuf, où se trouve l’objet de notre périple curepipien. Ce parcours nous prend à lui seul plus d’une vingtaine de minutes.
En rentrant enfin rue Chasteauneuf, notre attention est attirée par le nombre de taxis qui attendent le long du marché de Curepipe, et même au-delà. Nous nous sommes demandés s’il y avait un lien avec la nouvelle station de métro, qui doit sans doute générer un surplus de clients pour ces taxis afin de se rendre aux alentours, puisque les bus sont toujours en mode adaptation.
Notre vrai casse-tête dans le centre-ville a été de trouver un parking. C’était mission impossible. Nous avons tournoyé pendant une demi-heure au moins entre la rue Châteauneuf, la municipalité de Curepipe, l’avenue Queen Elisabeth et la Curepipe Road (A10) sans trouver le moindre espace disponible, sauf dans la cour de l’église Sainte Thérèse, où le risque de rester bloqué n’était pas négligeable si d’aventure les portes nous étaient fermées après.
Toujours bredouille
Nous avons alors continué notre recherche d’un parking miracle en faisant le tour des Arcades Currimjee, le College Lane, à côté du Collège Royal de Curepipe. Toujours bredouille. Pas plus chanceux dans l’impasse de la District Court de Curepipe. Enfin, après deux autres tours, à bout de nerfs, dans cette partie proche de la clinique Ferrière, une place s’est miraculeusement libérée. Nous avons pu nous rendre à notre rendez-vous avec plus de trois quarts d’heure de retard.
Heureusement que là-bas, la patience et la compréhension sont un art de vivre, et surtout l’accueil avec un café et un biscuit, suivi d’une assiette de délicieux gâteaux de Divali. Nous avons encore attendu un quart d’heure pour terminer nos démarches. Et nous voilà reparti pour aller chercher la voiture à une quinzaine de minutes de marche. Avant de rejoindre la Sauzier Street et la Georges Guibert Street en direction de la Clinique Darné, puis vers So’flo, puis se diriger vers la route du sucre (Swami Sivananda Avenue) et rejoindre Vacoas pour prendre l’autoroute vers Port-Louis.
Mais nous n’étions pas au bout de nos peines. Tout à coup, nous rejoignons une horde de voitures à la queue leu leu au niveau du grand virage en U qui surplombe les Plaines-Wilhems d’une magnifique vue. Le trafic était en fait à l’arrêt. Nous revoilà devant une nouvelle attente. Pour combien de temps, me demandais-je ?
Quinze minutes plus tard, nous comprenons, au niveau de la station-service Shell, à la croisée des rues Guibert et Swami Sivananda – où se trouvent deux policiers –, que c’est le passage du métro, qui emprunte l’avenue Swami Sivananda, qui est responsable de ce ralentissement. A ce moment trotte dans notre tête la question de savoir, en fait, combien de policiers sont affectés au métro aux croisements de routes/rails sensibles pour régler la circulation ? Encore de l’argent public gaspillé… ? Pas si sûr, vu le comportement du conducteur mauricien.
On fait alors contre mauvaise fortune bon cœur en nous disant que ce sont des “traffic problems”, et que cela ne peut aller qu’en s’améliorant. Dès que nous empruntons la route du sucre, le trafic redevient alors fluide, et la vue superbe de cette ligne de chemin de fer, aux courbes impeccables, et la station de Floréal, si moderne, au bon milieu de paysages, mais surtout de bâtiments ou habitations pas toujours en ligne avec cette modernité. Cette pensée a calmé pendant quelques minutes notre frustration, d’autant que devant nous, ça roulait facilement à 80 km/h. Ouf ! On va enfin pouvoir arriver à Port-Louis avant midi…
De gauche à droite… et puis les pièges !
Notre optimisme a vite été rattrapé par un nouveau ralentissement, puis un long arrêt au niveau de la station de Saddally. Encore un long, trop long, quart d’heure pour finalement atteindre la route Saint Paul… où, surprise de taille, nous avons dû traverser les rails pour nous retrouver de l’autre côté de la voie ferrée du métro, pour continuer la route vers Port-Louis en empruntant la même avenue Swami Sivananda. Vous avez bien compris ! Entre Floréal et le centre de Vacoas, vous roulez du côté gauche des rails, et à Vacoas, vous traversez la voie des rails pour continuer le trajet à droite de la ligne du métro. C’est cette ingéniosité de nos décideurs qui ralentit grandement le trafic à ce niveau ! Certes, il y a aussi le croisement, avec les voitures qui empruntent la route Saint Paul, mais la situation a été amplifiée avec cette astuce… Connerie incompréhensible !
Enfin nous pouvons nous diriger normalement vers Port-Louis après avoir traversé la Stevenson Road, où se trouvent la station de métro de Vacoas, à gauche, et un parking digne de ce nom de l’autre côté de la route… à droite. Voilà ce qu’il faudrait à chaque station de métro si on veut vraiment que les automobilistes renoncent à leur voiture pour ce métro que l’on dit express.
Nous allions enfin appuyer sur le champignon pour rattraper le temps perdu lorsque, devant nous, apparaît sur cette route à double voie, qui invite à la vitesse, un panneau signalétique de limitation de vitesse à… 40 ! 40 km/h ! Il doit y avoir une erreur. Sans accélération, la voiture roule plus vite que ça tout seul. Coup de frein. Quelques dizaines de mètres plus loin, cette limitation est rehaussée à… 60 ! Frustrant sur une route à double voie, qui n’a aucun croisement avec d’autres routes. Cela ressemble plus à une partie de route piégée pour cartonner les excès de vitesse faciles, qui peuvent vite atteindre les 80/100 kms et… Rs 5 000 d’amende si vous vous faites contrôler.
Il faudrait vraiment que les autorités revoient cette limitation et la remonte à 80 km/h, ce qui serait plus en ligne avec la route et le trajet qui rejoint plus loin la M1. Cela permettrait d’éviter des bouchons à hauteur de Phoenix. Bref, nous sommes arrivés à Port-Louis 25 minutes plus tard, soit plus de deux heures après notre départ initial de Quatre-Bornes.
Le coupable de notre calvaire : le métro
Évidemment il n’y a qu’un coupable désigné : c’est le métro ! C’est le coupable le plus commode. A Curepipe, le manque de parkings se serait accentué puisque nombre de ceux qui empruntent le métro aujourd’hui garent leur voiture aux alentours de la station de métro, c’est-à-dire dans le périmètre où le parking, le long des bâtiments et des routes adjacentes, est gratuit.
Le trafic bloque à Curepipe, puisque nombreux sont ceux qui essaient le métro et trustent les parkings par ceux qui se lèvent tôt ! Enfin, le trafic bloque parce que le métro traverse les axes majeurs de trafic à Floréal et à Vacoas, où ce sont les voitures qui traversent les voies du métro.
Bref, le métro est vraiment la cause de tout cela, parce qu’il est en train de devenir un transport commode et apprécié ! Il serait un vrai succès si toutes les stations se dotaient d’un parking adéquat, comme à Vacoas, et de transports par autobus ou taxis, voire taxi-trains dans les régions autour de chaque station de métro. En tout cas, pour les automobilistes dans les villes des Plaines-Wilhems, l’implantation du métro, devenu incontournable, est un calvaire… Pour l’instant du moins. Mais pour combien de temps ?
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