Mais il n'aura échappé à personne que leur production, notamment celle des batteries, n'est pas neutre. Une épineuse question sur laquelle la Commission Européenne entend justement se pencher. Elle souhaite en effet réguler la production et le recyclage des batteries. La tâche s'annonce ardue...
Nombreux sont ceux qui se posent des questions sur l'impact écologique des batteries des voitures électrifiées (hybrides, hybrides rechargeables et électriques). Si leur bilan carbone peut être flatteur pendant la période d'utilisation avec des rejets de polluants et gaz à effet de serre limités, voire nuls pour les modèles 100 % électriques, qu'en est-il pendant la phase de production mais aussi lorsque les batteries doivent être recyclées ? Parce que les discussions à ce sujet vont bon train à l'heure actuelle et également parce que cela pourrait l'aider à respecter l'objectif de neutralité climatique qu'elle s'est fixé d'ici 2050, la Commission Européenne a présenté il y a quelques jours un projet de loi visant à réguler la production et le recyclage des batteries tous secteurs confondus, et donc pas uniquement l'automobile. Le texte devrait être adopté dès janvier 2022, une fois revu et approuvé par le Parlement Européen et le Conseil de l'Union Européenne. Une initiative qu'il faut saluer puisque les projecteurs sont enfin braqués sur ce sujet. On espère simplement qu'aucun biais ne sera pris pour la mise en place des protocoles de régulation et que les textes ne resteront pas des vœux pieux...
Une belle ambition
Pour rappel, il existait déjà une directive datant de 2006 dont l'objectif était de réglementer le recyclage des batteries. Mais sa transparence aux yeux du grand public et de l'industrie automobiles en dit long. Le nouveau texte va plus loin puisqu'il abord, outre le recyclage, la question de la production des accumulateurs. En d'autres termes, d'après la Commission, "cela implique de s'assurer que les matières premières sont fournies de manière durable et responsable, que les cellules, modules et packs de batteries sont fabriqués à l'aide d'énergie propre, contiennent une faible quantité de substances dangereuses, sont écoénergétiques et conçues pour durer longtemps, et qui sont correctement collectés, recyclés ou réutilisés".
Le calendrier prévisionnel
En l'état, le projet promeut l'économie circulaire. Objectif : s'assurer que le taux de collecte des batteries atteignent les 100 % dans le secteur automobile. Autrement dit, il faudrait que la totalité des éléments présents dans les accumulateurs puissent être réutilisés dans un futur proche. La date précise n'a pas été arrêtée. En outre, la Commission Européenne a prévu un ambitieux calendrier pour toutes les restrictions à venir. S'il faut là encore saluer la finalité, les délais impartis, eu égard à l'inertie d'une industrie comme l'automobile, semblent optimistes :
Un QR code pour le cycle de vie complet des batteries ?
Un peu à la manière du Système d'Immatriculation des Véhicules (SIV) nous permettant en France de suivre l'historique d'une voiture depuis son immatriculation jusqu'à sa destruction, la Commission Européenne souhaite la création d'un passeport pour les batteries. Un QR code permettrait de les contrôler un certain nombre d'éléments sur un cycle de vie complet. Un tel système pourrait devenir un modèle de référence et être repris partout ailleurs dans le monde. Une bonne chose dans la mesure où les batteries produites sur le sol européen permettent d'économiser "jusqu'à 50 % d'émissions de CO2 par rapport à leurs équivalents chinois", d'après le député européen Ismail Ertug.
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