Ce dernier affirme, papiers en main, avoir fait un dépôt en septembre 2014. Il ajoute avoir payé la différence le 5 mars dernier. Il était d’ailleurs prévu, martèle-t-il, que sa voiture lui soit livrée le 6 avril. Mais l’éclatement de l’affaire BAI, le 3 avril, a, selon lui, changé la donne.
Ainsi, le 28 mai, le concessionnaire aurait informé la famille Moher que sa voiture et l’argent étaient tout simplement irrécupérables. Iframac lui aurait expliqué que le problème venait, en fait, de la maison mère.
«Je suis en train de payer pour une voiture qui ne m’appartient pas»
Perplexe, Hement Moher dit ne pas comprendre pourquoi sa voiture, qui est déjà à Maurice, ne peut lui être livrée puisqu’il a déjà effectué les paiements nécessaires. D’autant plus qu’il a tous les détails concernant le véhicule, y compris le numéro du châssis et du moteur.
Ce qui exaspère ce client c’est qu’il a contracté un emprunt auprès du Mauritius Institute of Training & Development pour financer l’achat de cette voiture. Prêt qu’il aurait d’ailleurs déjà commencé à rembourser pour rien, lance-t-il. «Je suis en train de payer pour une voiture qui ne m’appartient pas. D’ailleurs, le bond n’a pas encore été fait, vu que le véhicule est toujours chez le concessionnaire.»
Après l’éclatement de l’affaire BAI, Hement Moher soutient qu’il était en contact direct avec Brian Burns, l’ex-Chief Executive Officer d’Iframac, qui lui aurait assuré que son véhicule allait lui être livré avec un léger retard. Même son de cloche, selon ses dires, lorsque l’administrateur de la BAI Sattar Hajee Abdoola a été nommé. Le client avait dès lors été placé sur une liste prioritaire.
«Situation compliquée»
«Vu que la voiture a déjà été payée, est-ce qu’ils veulent la faire passer dans les assets d’Iframac ?» se demande Hement Moher. Pour obtenir des éléments de réponse, il a écrit à différents ministres. Il serait même en contact avec les administrateurs.
Si le ministre de la Bonne gouvernance Roshi Bhadain a sommé les administrateurs de débloquer cette situation, celle-ci ne serait pas aussi simple, selon Mushtaq Oosman. «Le problème c’est que bien que ces clients aient effectué tous les paiements pour leurs voitures, Iframac n’a pas payé la maison mère», explique l’administrateur spécial. Du coup, dit-il, techniquement, les véhicules appartiennent toujours à Mercedes.
Quant aux voitures qui ont été commandées mais pas encore payées, il souligne que les paiements seront transférés à la maison mère dès que les clients se seront acquittés de la somme due. Mushtaq Oosman a également assuré qu’il travaille afin de trouver une solution.