Des zones d’ombre existent autour des relations entre une compagnie de gardiennage et la Corporation Nationale de Transport (CNT) et sur l’octroi du dernier contrat pour un montant de Rs 5 417 840. Comment expliquer que c’est systématiquement la même compagnie qui obtient le contrat de sécurité à la Corporation Nationale de Transport depuis 2006 ?
Comment expliquer aussi que cette même entreprise a une nouvelle fois eu le contrat le 13 mars dernier après que la CNT a dû lancer un appel d’offres à trois reprises ? Pourquoi la même entreprise s’est-elle vu allouer aussi des contrats de gardiennage au CEB, au ministère de la Santé, au ministère de l’Éducation et à la Wastewater Management Authority ?
Autant de questions qui interpellent tant dans le milieu des compagnies de gardiennage qu’au niveau de l’Opposition. RSL Security Services Ltd a fait l’objet de trois interpellations parlementaires lors des deux dernières séances. Et sans doute, l’Opposition reviendra très bientôt à la charge.
Pour le dernier contrat de gardiennage de la CNT, les choses débutent le 4 janvier 2011 lorsque le corps paraétatique lance son appel d’offres. Quelques semaines plus tard, l’exercice est annulé. Le 28 juillet, un deuxième exercice a lieu. Dans les deux cas, les soumissionnaires « doivent détenir un permis de détention d’armes et un permis de port d’armes pour opérer comme Private Security Service Provider ».C'est une condition sine qua non. Les deux documents d’appel d’offres précisent que les soumissions ne respectant pas ces clauses sont rejetées d’office.
Étrangement, le dernier appel d’offres, émis le 29 novembre dernier, modifie cette clause. Trois options sont proposées aux soumissionnaires. Les candidats peuvent proposer leurs services pour des gardiens armés uniquement, pour des gardiens de sécurité non-armés uniquement ou pour des gardiens de sécurité et des gardiens armés.
Après évaluation, c’est RSL Security Services qui remporte la mise. Le changement apporté dans le document par rapport aux armes est une aubaine pour celle-ci. Cette dernière ne détiendrait pas les permis nécessaires pour armer ses gardiens.
La CNT opte donc pour la location des services de la force policière afin de surveiller ses caisses et ses mouvements d’argent. Chaque jour, dans chacune des cinq dépôts de la CNT, il y a donc un policier armé payé de l’heure. Au total, de mars 2012 à mars 2013 — c’est la durée du dernier contrat de gardiennage — la CNT devrait ainsi débourser environ Rs 3 millions au bénéfice de la police. Les soumissionnaires se plaignent aussi du fait qu’une des conditions de la Public Procurement Act (PPA) n’aurait pas été respectée. « Cette loi oblige la CNT à nous informer lorsqu’un contrat a été annulé ou octroyé. On n’a toujours rien eu d’officiel », allègue l’un d’entre eux.
Puis, il y a aussi le reproche que l’entreprise de gardiennage ne détiendrait ni un permis pour opérer un réseau de télécommunications pour sa communication ni une salle de contrôle en bonne et due forme, comme le stipule le document d’appels d’offres.
À la CNT, l’on assure qu’absolument toutes les conditions ont été respectées et que tout a été fait dans les règles. « Il n’y a rien eu de malhonnête. Toutes les offres ont été traitées de la même manière. C’est faux aussi de dire que le dernier appel d’offres aurait été du fait sur mesure. La PPA ne nous autorise d’ailleurs pas de revenir à chaque fois avec exactement les mêmes conditions pour un exercice d’appel d’offres. Il faut apporter des modifications et c’est ce que nous avons fait », déclare-t-on. Ce cadre de la CNT affirme aussi que tous les soumissionnaires ont été informés comme le prévoit la loi.
Chez RSL Security Services, la direction soutient qu’une campagne est menée en ce moment contre la compagnie. « Nous offrons un bon service et nos prix sont abordables. Cela rend bien des gens du milieu jaloux. Nous respectons toutes les conditions. Nous n'avons eu aucun reproche jusqu’ici. »
Par rapport à la communication avec les hommes sur terrain, « nous avons fait le nécessaire et nous avons une salle de contrôle. Nos agents de sécurité sont équipés de téléphones mobiles à ligne directe. C’est mieux que ce vieux système de radio », assure la direction de la compagnie.
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