Des supercars pour patron de groupe automobile mégalomane, les Bugatti ? A sa sortie en 2005, la Veyron n’a pas été spécialement bien accueillie par les puristes et autres adorateurs des Porsche ou des Ferrari les plus finement mises au point. La faute à une philosophie de conception tournée autour d’un cahier des charges impossible, celui d’arriver à fabriquer une auto capable aussi bien de battre tous les records de performances que de rester vivable au quotidien. Cette Veyron a bien réussi à décrocher le record de vitesse absolu à deux reprises, créant un gouffre abyssal dans la comptabilité du groupe Volkswagen et répondant au fantasme de son mécène Ferdinand Piech. Lancée en 2016 en remplacement de cette Veyron, la Chiron s’est elle aussi imposée comme une GT hors normes tout en battant (de manière non officielle) le record absolu de vitesse.
Mais l’ère des supercars Bugatti créées par Volkswagen touche à sa fin. Après deux décennies d’existence, le monstrueux W16 quadri-turbo né avec la Veyron va disparaître définitivement après la fin de série des 99 exemplaires du roadster Mistral et des 40 exemplaires de la Bolide réservée au circuit. Bugatti appartient désormais à Rimac, ce spécialiste croate de l’électrification, comptant Porsche parmi ses actionnaires, devenu un bureau d’étude incontournable pour de nombreuses marques nécessitant de l’expertise hybride ou électrique. Et sans les fonds intarissables de Volkswagen, le Bugatti de l’ère Rimac s’apprête à lancer sa troisième supercar du 21ème siècle.
Une formule différente mais toujours des records ?
Bugatti a déjà dévoilé un « teaser » officiel montrant pour la première fois le moteur principal qui animera cette nouvelle supercar, un V16 dont l’architecture n’avait plus été osée depuis l’intrigante Cizeta Moroder V16T de 1988. Mate Rimac, le jeune patron du groupe éponyme souvent décrit comme un visionnaire, vient de la montrer sous un drap en marge d’une présentation secrète sur son compte instagram. Et c’est vraiment du lourd si l’on en croit les informations rapportées notamment par les journalistes allemands d’Auto Motor Und Sport il y a quelques jours : le V16 en question cuberait 8,3 litres et rupterait à 9 000 tours / minute. Conçu avec les Anglais de Cosworth (à qui on doit également les V12 des Aston martin Valkyrie et autres Gordon Murray Automotive T50), il développerait 1000 chevaux et se passerait de la suralimentation. Tout l’inverse du W16 conçu sous l’ère Volkswagen qui restait sous les 7 000 tours / minute et utilisait quatre turbos !
Avec le renfort de deux moteurs électriques à l’avant et d’un troisième dans la boîte, la puissance maximale de cette hybride à transmission intégrale se situerait autour des 1 800 chevaux. Et le tout avec des batteries de 24,8 kWh lui permettant de parcourir 60 km en tout électrique et d’éviter le malus écologique français comme une petite Dacia GPL. Le record d’accélération de la Rimac Nevera électrique ne serait pas battu avec un 0 à 300 km/h en moins de 10 secondes mais celui du 0 à 400 km/h, actuellement propriété de la Koenigsegg Regera, serait dépassé avec un temps théorique de 25 secondes. Pas mal pour une auto ne chassant plus les records de vitesse comme les Veyron et Chiron à leur époque !
On ignore pour l’instant si ces chiffres énumérés par les journalistes allemands sont vrais et il faudra attendre le mois de juin pour les vérifier ou les infirmer. Mais on a hâte de voir ce que donnera le nouveau chapitre de Bugatti ouvert sous la présidence de Rimac.
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