Les nids-de-poule dans les Plaines-Wilhems : Plus nombreux, larges et profonds !

il y a 4 années, 2 mois - 25 Août 2020, Le Mauricien
Les nids-de-poule dans les Plaines-Wilhems : Plus nombreux, larges et profonds !
Des travaux de rapiéçage en cours à Rose-Hill Rs 10 millions investies dans le réasphaltage à Quatre-Bornes

On ne compte plus le nombre de nids-de-poule qui jonchent actuellement les rues de Beau-Bassin/Rose-Hill, de Curepipe, de Quatre-Bornes et de Vacoas. Un calvaire pour les automobilistes qui, sous peine d'y laisser leurs essieux ou de subir une crevaison, sont bien obligés de circuler en zigzaguant entre les crevasses qui s'élargissent et s'approfondissent dangereusement au fil des mois. En ce qui concerne les villes sœurs, où les rues s'apparentent de plus en plus à des champs de mines pour les automobilistes, des travaux de rapiéçage (patching works) sont actuellement en cours.

Après avoir slalomé entre des trous béants à la rue Seeneevassen à La Source, Quatre-Bornes, Kirwin B. pensait pouvoir continuer à circuler en toute quiétude. Or, c'est un autre obstacle qui s'est dressé devant sa Renault Clio : un dos d'âne qu'il n'a malheureusement pu éviter. « J'ai zigzagué entre des nids-de-poule sans me rendre compte de la présence d'un dos d'âne un peu plus loin, auquel je me suis heurté brusquement », raconte Kirwin B. qui doit débourser de sa poche pour réparer les dommages infligés à la suspension de sa voiture. Ce type de mésaventure est monnaie courante dans la région d'Ollier, à Quatre-Bornes, où les travaux du Metro Express ont accentué la dégradation des rues. Compte tenu des grosses pluies de ces derniers temps, les flaques d'eau dissimulant des nids-de-poule constituent un véritable danger pour les usagers de la route. Comme à la rue Jean-Claude d'Avoine, où un motocycliste a failli perdre l'équilibre en passant sur un trou rempli d'eau, mercredi dernier. Le calvaire des habitants de la ville des fleurs devrait a priori prendre fin dans quelques semaines si l'on se fie à l'approbation, le mois dernier, du Conseil municipal sur le réasphaltage des rues de la ville au coût de Rs 10 millions.

Esquiver des nids-de-poule, petits, moyens, grands et béants, est le train-train quotidien des automobilistes de Beau-Bassin et Rose-Hill. Un calvaire routier qui dure depuis plus de deux ans lorsqu'avait démarré, le 28 mars 2018, les travaux de remplacement de 2,3 km tuyaux vétustes qui, selon les termes du contrat, aurait dû durer 18 mois. Or, 29 mois après, le raccordement des nouveaux tuyaux au réseau central n'a toujours pas été effectué. La liste des rues en piteux état de Beau-Bassin/Rose-Hill est longue, à tel point que certains habitants proposent que Beau-Bassin/Rose-Hill change de nom et s'appelle « La ville des crevasses ». Sharon Troubat, une résidente de la rue Sir Celicourt Antelme – où la Jaguar de Ken Fong avait été endommagée il y a quelques semaines — décrit à sa façon l'état des chaussées. « La taille des nids-de-poule est si impressionnante que le terme "nids d'autruche" serait plus approprié », ironise-t-elle. Cette dernière nous a rappelés le lendemain pour nous informer que des travaux de rapiéçage étaient en cours aux rues Sir Celicourt Antelme, Gordon et Ambrose. Face à cette urgence, le maire Ken Fong a fait ressortir sur sa page Facebook, jeudi dernier, qu' « à la lumière d'une rencontre que j'ai eue récemment avec le ministre des Utilités publiques, Joe Lesjongard, la fin des travaux de la CWA est prévue pour décembre 2020. S'ensuivra le réasphaltage total des routes ».

Problèmes respiratoires

Au-delà des dommages matériels subis par les usagers de la route, des habitants de Rose-Hill craignent que les poussières générées par l'état lamentable des routes ne nuisent à leur santé. A la rue Lees, des nuages de poussière, amplifiés par le vent et le passage ininterrompu des véhicules, répandent quotidiennement une épaisse couche de saleté sur les façades des maisons de la localité. « Toute cette poussière qui s'ajoute à la fumée des pots d'échappement remonte jusqu'à nous et s'infiltre dans mon domicile. Ça déclenche chez moi des quintes de toux », martèle Solange. T. Les responsables de l'école primaire, Rose-Hill Central, et la maison de retraite Ruth, à rue Lees, montent au créneau pour sommer les autorités d'agir avant que la propagation de cette poussière ne provoque des problèmes respiratoires aux enfants et aux personnes âgées.

Le phénomène prend également de l'ampleur à Curepipe, à Forest-Side et à Floréal notamment, où les habitants pointent du doigt la mauvaise qualité de l'asphalte utilisée pour les travaux et qui se désagrège très vite à la rue Louis de Rochecouste, à la rue du Couvent et à la rue Sauzier. « Bizin enn bonn fwa pour toute asfalter simin la net e non pa vinn bouss trou ar koltar ki kasse a sak fwa », indique un habitant de Forest-Side. Le maire de Curepipe Hans Marguerite se veut rassurant envers les Curepipiens : « A l'instar de la rue Leclezio et celles situées dans le quartier de Saint-Clément, la réfection des rues a été trop négligée durant quinze ans. Le réasphaltage total des rues coûte cher, mais je donne la garantie aux citadins que leurs doléances ne tomberont pas dans l'oreille d'un sourd. »

Outre les embouteillages monstres aux heures de pointe, les nerfs des automobilistes à Vacoas/Phoenix sont mis à rude épreuve à cause de la prolifération des nids-de-poule sur la liaison routière qui relie Hollyrood à Pierrefonds notamment, où les automobilistes ont intérêt à conserver une distance raisonnable les uns des autres sous peine de collision. Idem en ce qui concerne la rue De Vergues, à Glen Park, transformée en parcours d'obstacle avec des crevasses sur pratiquement 50 mètres.

Contacté, un officier de la RDA a dit qu'« on sillonne actuellement les rues de Vacoas/Phoenix pour détecter les celles qui sont impraticables avant d'établir un plan d'action ».