Road Traffic (Amendment) Bill : les amendes de Ganoo en passe d’être révisées de nouveau

il y a 4 mois, 3 semaines - 26 Juin 2024, Le Mauricien
Road Traffic (Amendment) Bill : les amendes de Ganoo en passe d’être révisées de nouveau
La baisse de l’amende annoncée de Rs 25 000 à Rs 5 000 pour non-conformité de la plaque d’immatriculation potentiellement revue à Rs 3 000

Le ministre du Transport termine le mandat sous pression avec également la démission de Das Mootanah, CEO de Metro Express Ltd à l’agenda

En dépit de son point de presse en mode pompier de vendredi dernier, le ministre du Transport et du Metro-Express, Alan Ganoo est visiblement resté sous pression durant le weekend dernier et ce, jusqu’au comité parlementaire de la majorité tenu hier après-midi au Treasury Building, avec en toile de fond le Lake Ferblan des contraventions jugées « exagérées » découlant de l’ébauche du Road Traffic (Amendment) Bill dont les débats en deuxième lecture figurent à l’agenda des travaux parlementaires du jour.

Des recoupements d’informations, effectués par Le Mauricien de sources concordantes à hier après-midi, indiquaient que les amendes Ganoo étaient en passe d’être révisées à nouveau en marge de l’adoption de ce texte de loi, se présentant comme un boulet à traîner par la majorité à la veille des prochaines élections. La baisse annoncée de la contravention pour les plaques d’immatriculation non-conformes, passant de Rs 1 000 à Rs 25 000 dans un premier temps et ramenée sous fortes pressions de la rue à Rs 5 000 par le ministre de tutelle, sur instructions du conseil des ministres, vendredi dernier, ne fait toujours pas l’unanimité au sein du gouvernement. Cette hausse de 500%, selon les informations qui ont transpiré, n’est pas vue d’un bon œil en cette fin de mandat alors le Timing Labous Dou est en passe de se transformer en un autre épisode de Gat Lasos à la manière de l’ancien ministre Vikram Hurdoyal.

Ainsi, les sources avisées du côté du ministère de tutelle indiquaient hier en fin de journée que le ministre était acculé à procéder à d’autres changements au barème de ces amendes avec celles concernant les plaques d’immatriculation pouvant être revues une nouvelle fois pour être fixées cette fois-ci à Rs 3 000. L’on avançait que l’état-major du ministère aussi bien que le Top Management de la National Land Transport Authority (NLTA) et la Traffic Management and Road Safety Unit (TMRSU) ont eu de longues séances de travail depuis hier matin afin qu’Alan Ganoo puisse participer avec une sérénité retrouvée à la réunion du comité parlementaire de la majorité présidée par le Premier ministre Pravind Jugnauth. Deux courants s’étaient dessinés à la mi-journée d’hier, soit de ne pas aller de l’avant avec ces nouvelles amendes amendées de Ganoo ou de les réduire davantage de nouveau.

Des échos de l’Hôtel du gouvernement mettaient en avant que le timing pour ces hausses de contraventions était des plus inapproprié, soit juste après la présentation du budget 2024/25 aussi bien qu’à quelques semaines de la dissolution du Parlement en vue des prochaines élections législatives avec pour finalité présumée un Pravind Jugnauth 3.0. Des membres de la majorité estimaient d’ailleurs que la baisse annoncée de l’amende de Rs 25 000 à Rs 5000 n’était guère suffisante, pour ne pas dire convaincante politiquement et électoralement, dans la conjoncture. Ils insistent que la population ne retiendra en cette fin de mandat que la formule trouvée « pou tir zi » en vue de financer les mesures populistes et que l’opposition ne s’épargnera pas pour en faire une thématique gagnante de la campagne.

Alan Ganoo avait en effet laissé entendre vendredi que suite aux réactions suscitées par l’amende de Rs 25 000 pour une plaque d’immatriculation non-conforme, le gouvernement avait décidé d’harmoniser tous les délits concernant la plaque d’immatriculation et que les amendements nécessaires seraient ainsi apportés mardi quand le projet de loi sera présenté, débattu et adopté par l’Assemblée nationale.
Les informations, qui ont filtré des consultations engagées en fin d’après-midi hier, indiquaient que le ministre avait eu le feu vert de présenter son projet de loi amendant la Road Traffic Act mais que des changements devaient être apportées en ce qui concerne les majorations annoncées dans l’ébauche du projet de loi et que certaines d’entre elles devraient être revues drastiquement à la baisse.
Environ une quarantaine d’amendes devaient connaître de révisions à la hausse et la liste des délits cumulatifs a été allongée pour passer de 11 à 32, avait indiqué fièrement Alan Ganoo vendredi. A hier après-midi il était aussi question que le ministre devait revoir sa copie en ce qui concerne cette liste de délits cumulatifs, présentant au Parlement de nouveaux amendements au Road Traffic (Amendment) Bill.

En parallèle, le ministère de celui qui arbore la réputation de Mr Point of Order, semble terminer ce présent mandat sous une autre pression qui s’est, selon des informations disponibles, invité au premier plan. Des sources avisées affirment que durant la semaine dernière, le Chief Executive Officer (CEO) de Metro Express Ltd, Das Mootanah qui paraissait un incontournable à la tête du Metro Express aurait acté sa démission de la compagnie d’Etat. Le principal concerné est en poste depuis mai 2018, après un passage à la Road Development Authority en tant qu’Officer-in-Charge sous l’ère Nando Bodha en tant que ministre des Infrastructures publiques.
Das Mootanah avant son arrivée à la RDA et MEL comptait plus de 25 ans d’expérience dans le développement des projets d’infrastructures complexes notamment en termes de Project & Risk Management. Il a précédemment occupé les fonctions de Head of Risk du projet de transport ferroviaire à grande vitesse au Royaume-Uni.

Das Mootanah aurait informé le ministère de Ganoo qu’il souhaitait poursuivre sa carrière à l’international et retourner en Angleterre. Le principal concerné s’était retrouvé il y a quelques temps sous les feux des projecteurs pour son comportement et traitements abusifs vis-à-vis de certains employés de MEL. Certains y voyaient son départ comme étant calculé dans cette conjoncture électorale. Il ne sera visiblement pas de la partie pour la prochaine phase du Metro Express annoncée par le PM, soit de rallier dans un premier temps la circonscription No 8 (Quartier Militaire/Moka) à l’Est du pays.

Dans la conjoncture, la question et de savoir si ce spécialiste en gestion de risques aurait anticipé les risques de demain ou aurait mal jugé les risques inhérents d’un nominé politique In the Front Line.