Pollution sonore: Des vans font la loi dans des zones résidentielles

2 weeks, 3 days ago - 28 February 2025, lexpress.mu
Van dans des zones résidentielles
Van dans des zones résidentielles
«Ena omo, kres, zavel, lapoud-masinn, misie-prop…» Ce ne sont pas des paroles d’une chanson mais celles qui émanent de haut-parleurs installés sur des vans par des individus qui se disent commerçants et sillonnent, comme bon leur semble, des zones résidentielles du pays.

À 7 heures du matin ou à 18 heures, ces marchands ambulants circulent quand ils le souhaitent sans règlement ni contrôle et surtout sans se soucier des autres, car «mo pe travay mo gagn drwa», disent-ils. Travailler oui, mais est-ce que cela inclut de déranger des personnes chez eux aux petites heures du matin en faisant un vacarme sans précédent et en se montrant violent lorsque des habitants leur demandent de réduire le volume de leur haut-parleur ?

Pire encore, qui contrôle ces vans qui datent des années 95 par exemple et qui roulent avec tous types de chargements, dont des produits inflammables ? Si le rôle de la police de l’Environnement est de protéger les lois environnementales, qui incluent la pollution sonore, elle a également pour mission de sanctionner ceux qui les enfreignent et de veiller aussi à la sensibilisation du public pour ce faire. Toutefois, lorsqu’il s’agit de marchands ambulants à bord de véhicules, la situation reste complexe, nous indique une source du département concerné. Bien que l’on concède qu’il s’agit d’un mal nécessaire (le haut-parleur et les klaxons) pour signifier la présence de ces hawkers, il n’en reste pas moins que tout ne leur est pas permis même s’il est difficile pour la police de savoir où ces marchands se trouvent et quand ils circulent, n’ayant ni jours précis, ni horaires fixes.

Notre interlocuteur précise que les standards for noise stipulent clairement qu’un tapage peut se faire à n’importe quelle heure s’il ne dérange pas le voisinage. En cas de plainte pour pollution sonore et que la police ne constate pas d’elle-même les faits sur le tas, c’est l’Engineering Unit du département Environment and Health du ministère de la Santé qui est chargée de se rendre sur place pour mesurer les décibels. Pourtant, depuis 2022, les Environment Protection (Control of noise) Regulations, qui régissent la pollution sonore, ont été amendées et les autorités avaient promis d’être intransigeantes. Cela concerne, entre autres, les conducteurs de véhicules qui diffusent la musique à fond ou ceux dont le tuyau d’échappement bruyant vous fait sursauter sur la route. Ce non-respect des normes légales et environnementales relatives au bruit fait l’objet d’une amende que les contrevenants doivent régler dans un délai de 21 jours.

Outre des habitants dépités par ces chauffeurs de vans/vendeurs bruyants et leurs propres lois, les commerçants qui travaillent dans des locaux fixes s’insurgent car ils sont souvent pointés du doigt et pris en contravention s’ils mettent de la musique ou des hautparleurs pour faire leur marketing. Cette situation pousse de nombreuses personnes à demander que les autorités revoient les règlements pour contrôler ces vans qui ont tendance à faire fuir leurs propres clients.