Excès de vitesse et incivilités : Les habitants de Flic-en-Flac lancent une pétition

1 year, 8 months ago - 19 July 2022, Le Mauricien
Excès de vitesse et incivilités : Les habitants de Flic-en-Flac lancent une pétition
Excès de vitesse, musique assourdissante, mots vulgaires, agressivité et d’autres incivilités…

Le problème est devenu critique pour quiconque empruntant chaque jour les autobus desservant les lignes Flic-en-Flac/Port-Louis, Ouest/Quatre-Bornes, Baie-du-Cap/Quatre-Bornes. Agacés par l’attitude irrespectueuse et dangereuse des employés des différents opérateurs de transport, les habitants de Flic-en-Flac ont lancé une pétition qui a rassemblé une centaine de signatures.

Le mécontentement des usagers ne cesse de croître. Et ils ont voulu le faire entendre par le biais d’une pétition. Les copies des lettres datées du 27 juin ont été envoyées aux différents opérateurs. Parmi eux, Luna Transport, Perle du Jour, Perle de la Savanne, mais aussi aux autorités concernées : la National Land Transport Authority (NLTA), la Tourism Authority, le commissaire de police, la Traffic Branch et la Citizen Support Unit (CSU). En espérant que le problème soit traité rapidement.

Dans cette région du littoral ouest, les conditions de transport deviennent inacceptables. Selon les usagers, toutes les lignes sont concernées par cette situation. Les excès de vitesse, la très grande agressivité verbale de la part des employés des transports en commun et les incivilités en tous genres sont courant. Dans la lettre adressée aux différents opérateurs de transport, on peut lire : «Your drivers put the lives of commuters at risk on a regular basis by talking over the phone whilst driving, speeding, over taking when it’s not safe to do so and other malpractices like playing excessively loud music and speaking to commuters rudely. »

Sur ces routes, les limitations de vitesse ne sont pas respectées. Certains sont tellement pressés de faire le plein de passagers qu’ils les forcent à se hâter dans les bus. « Commuters will be rudely rushed to hop on board without time to sit down often because the bus needs to leave before the other buses there. Drivers will be on the phone whilst driving to find out who is approaching and will then proceed to engage in dangerous driving practices to keep ahead », peut-on lire. Les habitants de Flic-en-Flac font également ressortir une autre faute professionnelle régulière : « De ces bus individuels allant de Flic en Flac à Quatre Bornes et qui roulent à 20 km par heure de Flic en Flac à Palma, bloquant le trafic tout le long ou s’arrêtant complètement pour discuter, perdre du temps… et puis littéralement « voler » de Palma à Quatre Bornes pour terminer leur trajet à temps !!! », en ajoutant : « Is it acceptable for people to spend their hard earned cash paying for bus fares and then fear for their lives during the journey or be regularly late for work, school and medical appointments because of your employees’ complete disregard toward their clients ? »

Pour eux, conduire au péril de la vie des passagers, tous ces actes d’incivilité observés au cours des trajets, ne font pas honneur au pays. « It’s very bad publicity for Mauritius that growing number of tourists who are using bus services in Flic en Flac should experience such unprofessionalism on local buses. Bus drivers regularly breach the Drivers Code of Conduct and have no worries of sanctions. Please let’s not wait for a fatal bus accident involving tourists, when Mauritius will be named and shamed internationally, before action is taken ! », disent-ils.

Course folle

Sophie, une habitante de Flic-en-Flac, souvent témoin de nuisance sonore et d’actes d’incivilité dans ces transports en commun, témoigne. « Pour me rendre au travail à Port-Louis ou pour tout autre déplacement, j’emprunte tous les jours les transports en commun. Il se passe que la plupart imposent à leurs passagers une musique assourdissante. Comme les bus sont dotés d’un port USB intégré, il est alors facile pour eux d’écouter tous les morceaux de leur playlist qu’ils ont téléchargés et contenus dans leur téléphone : du séga, du reggae, du seggae poussés à plein volume. À maintes reprises, je leur ai demandé de baisser le son de leur musique excessivement bruyante, en ajoutant que le transport en commun n’est pas l’endroit pour imposer un volume sonore aussi excessif. Ils le baissent toujours mais pour mieux le remonter quelques minutes plus tard. Rien de plus désagréable et énervant lorsqu’on lit un livre, ou un journal sur l’écran de son téléphone et que le son est amplifié sur un trajet qui dure entre une heure et une heure et demie. Les oreilles des autres passagers en souffrent, ils s’en plaignent, mais nul n’ose intervenir. Même lorsque le receveur ne se gêne pas pour se déhancher sur sa musique. Le comble est que ce dernier m’a même demandé de me déplacer et d’aller m’installer sur un autre siège si le niveau des décibels est trop important. Je ne comprends pas comment on peut conduire avec un tel bruit, sachant qu’il bloque non seulement les sons intérieurs mais également extérieurs (klaxons, piétons), indispensables pour une conduite en toute sécurité. », raconte-t-elle.

Et ce n’est pas tout ce qui l’agace. Elle est même parfois témoin d’excès de vitesse, mais aussi d’agressions verbales de la part des chauffeurs ou receveurs. Certains, dit-elle, conduisent dangereusement, mettant en danger la sécurité des passagers. « C’est le rallye sur les routes. La vitesse défie l’imagination. Il y a une semaine, je croyais même que je passais mes dernières heures, ou plutôt minutes sur terre. Un conducteur d’une compagnie s’en prenait à un chauffeur de la CNT. Tout en le doublant et accélérant, il injuriait l’autre et le menaçait de lui régler son compte une fois arrivé au terminus, soit à Wolmar. Les passagers hurlaient, lui disant de ralentir. Mais c’était un fou furieux. Apeuré, un couple de touristes est descendu pendant que le conducteur continuait sa course folle à hauteur de Canot, près du baobab. À cet endroit, nombreux sont ceux qui passent le feu rouge. Ce n’est que lorsque les passagers ont demandé à descendre qu’il a ralenti le véhicule. Cette situation est inacceptable ! » déplore- t-elle.