Ils étaient armés de cutter et ils l’ont enlevé à bord de sa propre voiture. Emporté à Phoenix, il a été forcé de faire un retrait de Rs 10 000 d’un ATM dans un endroit peu fréquenté, et a même été sommé de garder le silence sur cet incident s’il tenait à sa vie. À l’approche des fêtes, de tels cas sont fréquents. Toutefois, la police avance que le taux de criminalité est en baisse.
La police évolue selon la vision du Premier ministre et du Commissaire de Police depuis février 2010. Un plan stratégique, notamment le National Policing Strategic Framework ambitionne de changer la force policière d’une force à un service. « La MPF est désormais une police de proximité. On souhaite travailler en partenariat avec le public, en utilisant toutes les ressources humaines et technologiques à notre disposition pour combattre la criminalité plus efficacement », dit Dharmarajen Mooroogan, responsable de la cellule de communication de la police.
Depuis 2010, des caméras CCTV sont en train d’être installées un peu partout dans les grandes villes et certains villages très fréquentés. Les endroits tels que le centre ville de Port-Louis, les artères principales de Quatre-Bornes, Grand-Baie et Flic-en-Flac sont les premiers à être équipés. « Il y a déjà plus de 500 caméras opérationnelles. Les autres endroits comme cités dans le budget seront Beau-Bassin, Rose-Hill et le reste de Quatre-Bornes. La MPF a en vue, de continuer ces installations dans les autres villes et villages du pays.
Les caméras CCTV aident la police à intervenir plus rapidement. Grâce à cette technologie on a pu arrêter des drogués à Grand Baie, plusieurs auteurs de Hit and Run ainsi que des voleurs à la tire à Port-Louis », livre le constable Mooroogan. Des études sont en train d’être menées pour savoir combien de caméras seront nécessaires à Maurice pour que les tours de contrôle de la police puissent avoir leurs yeux partout.
Outre les caméras CCTV, il y a désormais une nouvelle hotline gratuite, le 148, le crime stoppera scheme. Lancée depuis le 24 octobre dernier, cette hotline vient épauler le 999 pour les urgences. Le 148 est sous la supervision du Central Criminal Investigation Department. Une équipe a été formée pour traiter les doléances ainsi que pour avertir, dans les plus brefs délais, les cellules concernées pour des interventions imminentes.
« Cette équipe travaille selon un système de shift pour assurer un service 24/7. On appelle la population à se montrer plus coopérative et dénoncer chaque délit, action louche ou encore donner des informations sur des cas non élucidés par la police. Toute dénonciation est sous l’anonymat et le public doit se faire un devoir de devenir des informateurs », attend le constable. Selon les statistiques, quelque 30 cas sont rapportés au quotidien depuis le lancement de la hotline.
Une équipe spéciale fait des descentes de terrain pour écouter les doléances du public. Selon le constable Mooroogan, « il y a un minimum de un Neighbourhood Officer rattaché à chaque station de police. Ils opèrent en toute confidentialité et enregistrent les doléances en tout anonymat. Ce concept et ce partenariat entre le public et la police porte ses fruits. La semaine d’avant, on a pu éviter une effraction à Mahébourg ».
Le souci de la police, en ce moment, est l’organisation de ses 12 000 officiers pour les jours de fête à venir. Les patrouilles en 4X4 et à moto seront augmentées ainsi que les agents sur le terrain. Les officiers arpenteront plus fréquemment les rues de l’île mais surtout les endroits à problèmes.
Histoire vécue
L’homme était seul dans sa voiture et se déplaçait au niveau du couvent du Bon Secours Perpétuel, Ebène. À un endroit où la route est étroite, au niveau d’un pont, deux hommes se promenaient dans la direction opposée. Le conducteur ne les a pas remarqués et a heurté l’un d’entre eux. Il remarque alors que le rétroviseur droit de sa voiture s’était brisé. Mais il a trouvé ce fait bizarre car l’homme avec qui il a heurté se trouvait dans la direction opposée.
Le promeneur a commencé à être agressif. À ce moment précis, un autre homme a accosté la voiture, a ouvert la portière et les deux s’y sont installés. Cutter sous la gorge, l’un d’entre eux a demandé au conducteur de se diriger vers un guichet automatique peu fréquenté à Phoenix et de leur fournir une somme de Rs 10 000. De retour dans la voiture, les individus lui ont menacé à tour de rôle. Ils lui ont demandé de ne rien révéler à la police sous peine d’être tué. Cette victime aurait pu y laisser la vie s’il n’avait pas d’argent à leur fournir.
La criminalité en baisse
Les statistiques de la police indiquent que le niveau de criminalité en général, est en baisse. De 2008 à 2011, les offenses ont baissé de 54 000 à 44 800 alors que les vols de 20 100 à 11 760. De 2010 à 2011, le nombre d'infractions signalées a diminué allant de 14 220 à 11 760 pour les vols, le taux de 51 homicides volontaire est descendu à 45, les délits de drogue sont passés de 3 950 à 3 720, les agressions mineures de 14 040 à 13 920.
Les contraventions aux automobilistes ont par contre augmenté. Le chiffre de 163 480 en 2010 est passé à 195 960 en 2011 avec près de 25 400 infractions constatées mais pas traduites en justice. Dans 53 % des cas, les preuves étaient insuffisantes, dans 40 % des cas, la police n'a pas été en mesure d'identifier l'accusé et pour les 7 % restant, les accusés s'étaient enfuis ou sont décédés ou les cas étaient soit de nature civile ou triviale. En 2010, les nombres de personnes arrêtées dans le cadre des enquêtes criminelles étaient 26 900 alors qu’en 2011, le nombre était 19 600.
Le nombre de personnes visées par des poursuites est passé de 20 800 à 15 100 pour la même période. Toutefois, les infractions liées aux TIC et des délits sexuels graves comme le viol et la sodomie ont augmenté pour cette période.
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