J-9 avant la reprise des classes. Élèves et instituteurs se préparent activement au même titre que les chauffeurs de vans scolaires, acteurs indispensables du quotidien de milliers d’étudiants, qui espèrent que ce grand rendez-vous se présentera sous les meilleurs auspices après deux années synonymes de parcours du combattant.
« L’angoisse de ne pas savoir combien de temps cela durera nous préoccupe plus que tout », dit Shameem Sahadut, secrétaire et porte-parole de l’Association of School Bus Owners qui affiche clairement ses objectifs : « Nous n’avons pas reçu d’aide financière du gouvernement durant ces deux ans. Donc, nous comptons tout simplement sortir la tête de l’eau cette année. »
L’Association of School Bus Owners, qui a vu le jour en octobre 2013 et qui compte plus d’un millier de membres, ne l’avait pas vu venir. La situation qui n’était guère reluisante en 2020 s’est considérablement dégradée en 2021. « On l’a pris de plein fouet, cette crise sanitaire ! Prêts, assurances, dépenses au quotidien, tout un casse-tête car nous il fallait en outre convaincre les parents qu’il fallait nous payer car il y a un engagement financier d’un an à respecter, malgré l’arrêt des classes. Nous savions qu’il y avait des parents qui faisaient face également à de grandes difficultés financières et qui ne pouvaient pas honorer leur engagement. Nous avons alors baissé notre tarif et grâce au dialogue qui a primé, chacun, on a pu trouver une solution. Sauf que de nombreux chauffeurs se sont plaints de ne pas avoir été payés », raconte Shameem Sahadut.
Faute d’allocation, des chauffeurs ont dû remuer ciel et terre à la recherche de petits boulots pour arrondir leurs fins de mois, alors que d’autres n’ont pu honorer leurs dettes, notamment le leasing pour l’achat de leur van.
Impossible pour eux
« Plusieurs propriétaires ont été notifiés par avis notariés que leur véhicule allait être saisi en cas de non-paiement. Ces gens avaient l’habitude de s’acquitter du leasing mensuellement mais depuis quelques mois, cela est devenu impossible pour eux. Avec la fermeture des plages et avec l’interdiction de pique-niquer, impossible de trouver de potentiels clients pour des courses », soutient Shameem Sahadut qui a rencontré le ministre du Transport, Alan Ganoo, l’année dernière : « Il nous avait promis une aide financière. » Promesse restée lettre morte!
Certes, cette rentrée scolaire tombe à point nommé pour les chauffeurs de vans mais nombreux sont ceux qui accueillent cet événement avec prudence au regard de la situation sanitaire qui semble ne pas s’être vraiment améliorée. « Cette reprise des activités ne suffit pas à compenser la complexité de la situation dans laquelle se débattent depuis deux ans nos membres, loin s’en faut, car on ne sait jamais s’il y aura des variants bien pires qu’on a connus l’année dernière », souligne Shameem Sahadut.
Outre le Covid-19 qui a chamboulé la vie des chauffeurs de vans scolaires, le président de l’Association of School Bus Owners fait ressortir que « notre secteur en général a été touché par le fait que plusieurs compagnies ont opté pour le Work from home. Cela comporte plusieurs avantages pour elles, mais pour nous, cela représente une baisse de clientèle. Il y a eu également la hausse du prix des carburants qui nous affecte considérablement ».
Tourist Contract Bus Owners Association — Reprise mi-figue, mi-raisin
L’heure du bilan a sonné pour la Tourist Contract Bus Owners Association (TCBOA) quatre mois bientôt après que Maurice a ouvert ses frontières aux voyageurs. À en croire un membre de cette association, « cette reprise a fait du bien au secteur, il ne faut pas le nier, mais vu le nombre limité d’arrivées touristiques, il n’y a pas de quoi se réjouir. »
« S.O.S. d’un chauffeur en détresse » était le titre d’un article paru dans nos colonnes le 26 septembre 2021 pour décrire l’état d’esprit dans lequel se trouvait Chandrika Periag, détenteur d’un permis de transport de touriste PSVL (Public Service Vehicle Licence), à J-4 de la réouverture des frontières. Les traits fatigués et le visage aussi sombre que sa chemise entrebâillée, il nous racontait les effets dévastateurs qu’a eue la pandémie sur sa santé mentale. Une situation qui résume parfaitement le calvaire enduré par les employés de ce secteur.
Selon un membre de la TCBOA, « l’aide financière mensuelle du gouvernement de Rs 5,000 étant loin du compte pour faire face aux deux ans d’inactivité. Certes, la NLTA a autorisé ceux possédant un permis de transport de touristes de véhiculer d’autres passagers jusqu’au 31 décembre 2021, mais ces courses professionnelles se font très rares de nos jours. Ce fut un parcours du combattant durant deux ans face à la disparition de revenus fixes. » Notre interlocuteur souligne que « les employés PSVL retrouveront le sourire lorsque la pandémie aura complétement disparu… »
Shameen Sahaduth, secrétaire de l'Association des propriétaires de vans scolaires, se dit soulagé de l’annonce de la reprise des cours en présentiel dans les écoles primaires et secondaires.
Il explique que « l’association a pris contact avec ses membres ce weekend. Une possible augmentation des frais a été évoquée ». Shameen Sahaduth rappelle le Protocole sanitaire à être respecté pour le transport des écoliers au quotidien.
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