Jayen Chellum, secrétaire général de l’association, demande des explications au ministre de tutelle, Alan Ganoo, sur les raisons motivant cette décision. De même, il s’interroge sur les experts qui décident des limites de vitesse sur nos routes.
« Il y a une impression que le gouvernement a donné de la main droite pour reprendre de la main gauche. » C’est ce qu’a laissé entendre Jayen Chellum, faisant écho des réactions au sein de la population suivant la hausse des amendes aux infractions du code de la route. Citant l’exemple de l’infraction concernant la plaque d’immatriculation, qui devait passer de Rs 1 000 à Rs 25 000, mais qui a finalement été ramenée à Rs 5 000, suivant un tollé de la population. « On est ainsi en droit de se demander qui décide de la hausse des amendes et ce qui justifie cette hausse », dit-il.
Si la sécurité routière est bien l’argument avancé derrière la démarche, il faut alors se poser une série de questions, déclare Jayen Chellum. « Que fait-on au sujet des routes dangereuses, comme dans le Sud, où il y a souvent des accidents ? Que fait-on des routes en mauvais état ? Que fait-on au sujet des routes mal éclairées ? Selon les statistiques, 53% des accidents fatals ont eu lieu entre 18h et 6h du matin. Et que fait-on également des facteurs environnementaux ? » ajoute-t-il.
De même, il se demande qui sont les experts qui décident des limites de vitesse sur certaines routes. « À certains endroits, la limite imposée est tellement basse que cela semble anormal. Il y a une impression que tout est fait pour récolter un maximum d’argent. Sans compter que le nombre de délits a augmenté. »
Jayen Chellum invite de fait à effectuer un audit sur les accidents de la route afin de pouvoir identifier les causes et de prendre des mesures correctives. « Est-ce que toute la responsabilité repose sur les épaules du conducteur ? Les augmentations des amendes ont-elles permis par le passé de réduire le nombre d’accidents ? Il faut pouvoir analyser tout cela avant de procéder à de nouvelles hausses », avance-t-il.
Il indique que, selon les statistiques, sur 369 000 familles, 13,3%, soit 49 000 d’entre elles, ont des revenus de Rs 20 000. « Ce qui veut dire que toutes ces familles qui ont bénéficié des allocations sociales seront aussi impactées », trouve-t-il.
Jayen Chellum a aussi dénoncé les augmentations annoncées dans les offres Internet de Mauritius Telecom, suivi d’un retour à la case départ. « Là également, l’impression qu’il y a eu au sein de la population est que MT a augmenté ses forfaits en raison de l’Internet gratuit promis aux jeunes de 18 à 25 ans. Surtout que cette annonce est survenue juste après le budget », s’insurge-t-il.
Il critique de fait la démarche de MT de revoir sa copie sous forme d’offres promotionnelles, avant de réclamer plus de clarté sur le rétablissement des différents tarifs. « Généralement, une promotion a une durée déterminée. Mais dans ce cas précis, il n’y a pas de date limite pour les promotions. Y aura-t-il donc des promotions dans la durée ou le risque que la hausse soit à nouveau appliquée existe-t-il ? Est-ce que cette promotion est liée aux élections ? » poursuit-il.
De même, il est d’avis que MT ne peut introduire la 5G et par la suite demander à la population de payer. « Nous n’avons rien demandé, tout comme nous n’avions pas demandé de changer de câbles de cuivre pour la fibre optique, qui cause pas mal d’inconvénients aujourd’hui, puisque quand il n’y a pas d’électricité, le téléphone ne marche pas non plus. »
Il est ainsi d’avis que MT aurait dû remettre des batteries à ses abonnés pour leur permettre d’utiliser leurs téléphones en cas de coupure de courant.