Sécheresse: Les centres de lavage contraints de revoir leurs pratiques

3 days, 12 hours ago - 3 February 2025, lexpress.mu
Sécheresse: Les centres de lavage contraints de revoir leurs pratiques
Face à la sécheresse persistante, le gouvernement mauricien a activé la phase 2 du plan de gestion de l’eau, interdisant l’usage d’eau potable pour le lavage de véhicules.

Cette mesure, qui entrera en vigueur le 15 février, a été annoncée par le ministre de l’Énergie et des Services publics, Patrick Assirvaden, lors d’une conférence de presse jeudi. Le ministre a reconnu l’impact économique de cette décision, notamment pour les centres de lavage de voitures qui consomment environ 15 000 m³ d’eau par mois. Un moratoire de quinze jours a été accordé aux opérateurs pour leur permettre d’explorer des alternatives.

Les professionnels du secteur sont en difficulté. À Terre-Rouge, un gérant d’un centre de lavage employant neuf personnes explique son dilemme : «Les clients sont habitués à un nettoyage complet avec de l’eau. L’option du lavage à sec est coûteuse et pourrait repousser la clientèle. De plus, certaines salissures nécessitent de l’eau pour éviter d’endommager la carrosserie.» Ce dernier envisage une fermeture temporaire pour évaluer la situation.

Stéphane Maurymoothoo, opérateur de lavage à domicile, partage ces préoccupations. «La transition vers le lavage à sec demande des investissements supplémentaires, et nous devons encore déterminer si cela est viable.» Il souligne également les pertes d’eau importantes au niveau national, avec 62 % de l’eau distribuée qui n’atteint pas les consommateurs.

Certains centres, comme 3 Frères Car Wash à Port-Louis, ont toutefois pris les devants. Depuis décembre, l’établissement a adopté des techniques de lavage à sec. «Nous utilisons une solution spéciale sans une seule goutte d’eau, avec des résultats qui surprennent nos clients. Il est crucial de s’adapter au stress hydrique auquel le pays est confronté», explique le gérant. Néanmoins, cette méthode présente des limites pour certains types de véhicules ou de salissures, comme le ciment ou les dépôts boueux après un off-road.

Malgré ces contraintes, le gérant estime que l’innovation est essentielle. «Maurice est en situation de stress hydrique. Il est temps de sensibiliser la population et d’apprendre à utiliser des alternatives durables», affirme-t-il.

Dans ce contexte de crise, l’espoir repose sur l’arrivée prochaine de précipitations pour soulager à la fois les foyers et les secteurs économiques dépendant de l’eau.