Déjà, de nom- breux travailleurs ont exprimé leurs inquiétudes auprès du syndicaliste Fayzal Ally Beegun, qui interpelle le ministre du Travail, Reza Uteem, afin qu’il apporte des éclaircissements sur les mesures qui entreront en vigueur à partir de demain.
Dès ce week-end, l’utilisation de l’eau potable pour le lavage des véhicules sera interdite dans le cadre du plan d’urgence pour une meilleure gestion des ressources en eau. Or, une grande partie des professionnels de ce secteur ne disposent pas d’équipements adaptés pour passer au lavage à sec. La menace de licenciements et de mise en chômage technique plane donc sur de nombreux travailleurs. «Les entreprises spécialisées dans le lavage automobile pourraient être contraintes de mettre leurs employés en chômage technique en raison de cette mesure. Mais la question qui se pose est : ces travailleurs percevrontils un salaire ou devront-ils rester chez eux sans aucune rémunération ?», s’interroge Fayzal Ally Beegun.
L’incertitude est d’autant plus grande que nul ne sait combien de temps durera cette sécheresse. «Ce problème ne touche pas seulement les stations-service qui proposent le lavage de voitures, mais aussi les petites entreprises qui se sont multipliées ces dernières années. Sans oublier les travailleurs étrangers employés dans ce secteur. Certaines entreprises ont déjà demandé à leurs employés de ne plus venir travailler dès ce vendredi. Quel avenir pour ces travailleurs, qu’ils soient Mauriciens ou étrangers ?», s’inquiète le syndicaliste.
Il soulève également une autre problématique : le manque d’enregistrement de certaines entreprises auprès des autorités. «Combien de sociétés opérant dans le lavage de voitures sont réellement enregistrées auprès de la Mauritius Revenue Authority ? Ce phénomène ne concerne pas seulement ce secteur, mais aussi les snacks et les commerces, où de nombreux employés ne sont pas déclarés. Ces travailleurs craignent de dénoncer leur situation de peur de perdre leur emploi. C’est pourquoi plusieurs d’entre eux m’ont demandé de porter plainte auprès du ministère du Travail», explique-t-il.
Fayzal Ally Beegun appelle ainsi le ministre du Travail à préciser les mesures qui seront mises en place à partir du 15 février. «La crise de l’eau affecte aussi d’autres secteurs, comme les salons de coiffure ou certains snacks qui ne disposent pas de réservoirs. Comment ces travailleurs pourront-ils survivre sans salaire ? Le gouvernement va-t-il intervenir ?» Il rappelle que le Bureau du travail invite les employés concernés à déposer une plainte officielle afin que des solutions soient envisagées.
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