De tous les constructeurs actuellement engagés dans le championnat du monde MotoGP, Suzuki est sans doute le plus instable et imprévisible. Annoncé par le site Motorsport.com, référence de l’univers des sports mécaniques, le retrait de Suzuki du MotoGP n’a pas encore été officiellement confirmé par le team.
Toujours engagée dans la course au titre dans la catégorie reine, l’équipe officielle Suzuki Ecstar, qui engage Joan Mir et Alex Rins, n’a d’ailleurs elle-même été informée de ce retrait que lundi dernier en fin de journée.
Champion il y a deux saisons, Suzuki aurait donc l’intention de quitter le MotoGP. Une nouvelle fois. Spécialiste de la désertion, Suzuki a déjà fait le coup en 1985, avant de revenir en 1988, puis plus récemment en 2011, pour un retour en 2015.
L’histoire se répète pour Suzuki. En cause cette fois, on imagine sans mal que le retrait de l’équipe MotoGP pourrait trouver ses racines dans la crise internationale qui touche l’industrie au sens large. La pandémie mondiale de Covid-19 et les pénuries de composants, puis le conflit en Ukraine et la situation internationale instable semblent ainsi avoir eu raison de la volonté d’Hamamatsu d’engager des millions dans le développement de prototypes de course.
Pas engagée dans le championnat du monde Superbike, sur le départ en MotoGP, il ne restera plus que l’Endurance et le Motoamerica à Suzuki pour avoir une exposition de son savoir-faire sur la scène sportive.
En perte de vitesse depuis de longs mois face à une concurrence aux dents longues, Suzuki semble avoir du mal à se renouveler. Le relatif immobilisme de sa gamme en témoigne, Suzuki perd du terrain face à ses concurrents, victime d’un manque cruel de nouveautés marquantes. Rien que ces dernières années, l’Hayabusa ou encore la Katana font ainsi pâle figure face à la concurrence avec des propositions décalées par apport aux demandes du marché moto actuel.
Si la marque s’appuie toujours sur ses modèles iconiques comme la GSX-R 1000 pour les amateurs de sportives (un marché lui aussi en perte de vitesse), la V-Strom pour le marché du trail, et la vieillissante SV650 pour assurer des ventes, elle va devoir réagir sous peine de voir définitivement partir à la concurrence une nouvelle génération de motards.
Ainsi, s’il se confirme, ce qui ne semble être qu’une question d’heures, le temps de négocier son départ avec Dorna Sport, le promoteur du championnat, le départ de Suzuki du MotoGP serait un nouveau coup dur pour l’image du constructeur japonais, alors même que ses récentes performances en catégorie reine apportaient à la marque un vent de fraîcheur.
Après Kawasaki, un autre constructeur historique pourrait donc quitter l’élite du sport moto. Ce qui est finalement une mauvaise nouvelle pour tout le monde, et à plus d’un titre. Pour ce qu’elle est tout d’abord, le départ d’un constructeur vainqueur de championnats du monde, et ce qu’elle représente, le déclin de la marque Suzuki.
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